Reporter Sahel Matin

Bassirou Diomaye Faye
Politique

Dialogue national 2025 : Le Sénégal ouvre une nouvelle page de son histoire politique

Dans son discours d’ouverture, le président Diomaye Faye a rappelé la promesse d’un renouveau démocratique profond, formulée durant sa campagne présidentielle. Il a appelé à des échanges francs, inclusifs et tournés vers l’intérêt général, déclarant : “Ce dialogue n’est pas une formalité politique, c’est un contrat de refondation. Il engage chacun de nous à penser un État plus juste, plus souverain, plus participatif.” Les axes abordés incluent : La réforme des institutions (équilibre des pouvoirs, renforcement du Parlement, du Conseil constitutionnel, etc.) ; Le système électoral et le financement des partis ; La transparence et la lutte contre l’impunité ; La gouvernance territoriale et les droits citoyens ; Le rôle de l’armée, de la justice et des médias dans la construction démocratique. Une large participation… mais quelques absents notables La salle du CICAD a réuni : Des représentants de partis politiques (notamment du camp présidentiel et de l’opposition modérée), Des acteurs de la société civile, Des chefs religieux et coutumiers, Des organisations syndicales, patronales et de jeunesse, Des universitaires et intellectuels. Cependant, des voix critiques se sont fait entendre en amont. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) et l’APR (ex-parti au pouvoir) ont décliné l’invitation, évoquant des “zones d’ombre” dans l’organisation et des “intentions unilatérales” dans les conclusions à venir. Une méthode consultative et itérative Le gouvernement a assuré que le dialogue se tiendra jusqu’au 4 juin, selon un format participatif et thématique, avec des commissions sectorielles, des restitutions quotidiennes et un rapport final public. Un comité d’observation, incluant des représentants religieux, des juristes indépendants et des observateurs internationaux, est chargé de veiller à la régularité et à la neutralité des débats. Enjeux : restaurer la confiance et poser les fondations de la “troisième République” Pour de nombreux analystes, ce Dialogue national est une fenêtre d’opportunité historique pour : Sortir des logiques de confrontations héritées des régimes précédents, Restaurer la confiance entre l’État et les citoyens, Moderniser des institutions souvent jugées obsolètes ou manipulables, Réaffirmer la souveraineté populaire dans les choix de société. Mais la réussite du dialogue dépendra de la sincérité du processus, de la traduction des conclusions en actes concrets, et de la capacité à inclure les forces réfractaires sans exclusion ni récupération politique. Un moment fondateur ou un simple symbole ? Le Dialogue national est lancé. Reste à voir s’il sera le socle d’une “troisième République sénégalaise” plus équitable, plus inclusive et plus souveraine… ou s’il se limitera à une tentative de consensus politique sans lendemain. Le peuple sénégalais, attentif et exigeant, … Read More

Burkina Faso

Reprise des exportations de noix de cajou au Burkina Faso : une bouffée d’oxygène pour les producteurs

Le gouvernement burkinabè a annoncé, le 21 mai 2025, la levée de la suspension sur l’exportation de la noix brute de cajou. Cette décision, très attendue par les acteurs de la filière, marque une avancée significative dans le soutien à l’économie locale et à la relance du secteur agro-industriel. Une décision favorable aux producteurs La suspension des exportations, initialement mise en place pour favoriser la transformation locale de la noix, avait entraîné des difficultés importantes pour les producteurs et commerçants, confrontés à une chute de la demande et une accumulation des stocks. Avec cette levée, les producteurs peuvent à nouveau accéder aux marchés extérieurs, relancer leur activité et espérer une amélioration de leurs revenus. Le Burkina Faso, qui figure parmi les principaux producteurs de cajou en Afrique de l’Ouest, voit ainsi une partie de son potentiel agricole retrouver son dynamisme. Un équilibre à trouver entre transformation locale et exportation Le gouvernement a toutefois insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts pour développer la transformation locale, créatrice de valeur ajoutée et d’emplois. La reprise des exportations ne signifie donc pas un abandon de la politique d’industrialisation, mais plutôt une mesure conjoncturelle pour résoudre une crise ponctuelle. Des incitations sont d’ailleurs prévues pour encourager les investissements dans des unités de transformation, afin que le Burkina Faso puisse à terme exporter davantage de produits finis que de matières premières brutes. Un secteur à fort potentiel La filière cajou emploie des dizaines de milliers de personnes au Burkina Faso, notamment dans les régions des Cascades, du Sud-Ouest et des Hauts-Bassins. Elle représente un levier important de développement rural, de lutte contre la pauvreté et de diversification de l’économie agricole. En relâchant la pression sur les producteurs tout en maintenant une vision à long terme, le gouvernement burkinabè tente de concilier urgence économique et planification industrielle. La reprise des exportations de noix de cajou constitue une mesure salutaire pour toute une filière en difficulté. Elle devra être accompagnée de réformes structurelles pour transformer cette ressource en moteur durable de croissance et d’autonomie … Read More

Mohamed Traoré et Fatoumata Barry
Éducation

Fierté nationale : Retour triomphal des champions guinéens de la Dictée P.G.L.

C’est sous les applaudissements et les chants de fierté que les élèves Mohamed Traoré et Fatoumata Barry, lauréats de la 34ᵉ édition de la Dictée P.G.L. au Canada, ont été accueillis à leur retour à Conakry ce jeudi. Leur brillante performance à cette prestigieuse compétition francophone consacre l’excellence de l’enseignement guinéen sur la scène internationale. Une performance exceptionnelle à l’international Organisée chaque année par la Fondation Paul Gérin-Lajoie, la Dictée P.G.L. rassemble des milliers d’élèves francophones à travers le monde autour de la maîtrise de la langue française, de la culture générale et des valeurs de solidarité. À cette 34ᵉ édition tenue au Canada, la délégation guinéenne s’est distinguée par son sérieux, sa préparation et son excellence linguistique. Mohamed Traoré et Fatoumata Barry y ont décroché les premières places, hissant haut les couleurs de la Guinée dans un concours où les standards sont élevés. Accueil officiel et reconnaissance des autorités Les jeunes champions ont été reçus ce jeudi 22 mai à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré par une délégation officielle composée de représentants du Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A) et de l’AGEP. Des discours de félicitations ont salué leur mérite, leur discipline et leur engagement. « Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Il montre que malgré les défis, l’école guinéenne peut produire l’excellence », a déclaré un représentant du MEPU-A. Un message fort pour l’école guinéenne Cette victoire symbolise : L’importance de la maîtrise du français et des compétences linguistiques chez les jeunes ; L’engagement des enseignants et des encadreurs à former une jeunesse compétitive ; L’impact positif des programmes éducatifs internationaux dans la valorisation des talents locaux. Le MEPU-A s’est engagé à poursuivre les réformes éducatives, à renforcer les capacités pédagogiques et à accompagner les élèves talentueux sur le plan national et international. Le retour triomphal des champions guinéens de la Dictée P.G.L. incarne une source de fierté nationale et un signal d’espoir pour tous les élèves du pays. Il rappelle que l’éducation reste un puissant levier de rayonnement et d’élévation, tant sur le plan personnel que … Read More

Guinée

Guinée : Le gouvernement retire plus de 100 permis miniers pour non-conformité

Le 17 mai 2025, le gouvernement guinéen a annoncé une nouvelle vague de retraits de permis miniers, affectant plus d’une centaine de sociétés opérant dans divers secteurs tels que l’or, le fer, le diamant et la bauxite. Cette décision, prise par le Ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, vise à assainir le secteur minier et à garantir une meilleure valorisation des ressources naturelles au profit de l’économie nationale. Une mesure d’assainissement du secteur minier L’arrêté ministériel stipule que, sur avis du comité technique des titres miniers et de la commission nationale des mines, les permis de recherche et les autorisations d’exploitation de carrière permanente de ces sociétés sont retirés et les périmètres correspondants retournent gratuitement à l’État. Parmi les entreprises concernées figurent des noms tels que RAM-RAS-OR, Engineering SAL, RL-SKY-INFRA-SARL, Spectrum Holding Limited, Proxis Mining Guinea-Sarlu, KB Gold Sarlu, et bien d’autres. Une démarche pour renforcer la gouvernance minière Cette action s’inscrit dans une volonté plus large des autorités guinéennes de renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur minier. Le Code minier guinéen impose des obligations strictes aux titulaires de permis, notamment en matière de délais d’exécution, de contenu local, d’évaluations environnementales et sociales, et de participation de l’État au capital des projets. Vers une meilleure valorisation des ressources naturelles En procédant à ces retraits, le gouvernement guinéen entend garantir que l’exploitation des ressources naturelles bénéficie pleinement à l’économie nationale et aux populations locales. Cette mesure vise également à encourager les entreprises minières à respecter leurs engagements contractuels et à contribuer de manière significative au développement du pays. Cette nouvelle vague de retraits de permis miniers marque une étape importante dans la réforme du secteur minier en Guinée, soulignant l’engagement des autorités à promouvoir une exploitation responsable et bénéfique des ressources … Read More

Burkina Faso

Visite officielle d’Ousmane Sonko au Burkina Faso : vers un renforcement de la coopération sénégalo-burkinabè

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a effectué une visite officielle très remarquée au Burkina Faso ce samedi 17 mai 2025. Reçu par le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, ce déplacement s’inscrit dans une dynamique de redéfinition des relations diplomatiques et stratégiques entre les deux pays voisins. Un contexte régional marqué par les défis sécuritaires La rencontre entre les deux dirigeants intervient dans un climat où les enjeux sécuritaires dans la région sahélo-sahélienne occupent une place centrale. Le Burkina Faso et le Sénégal partagent des frontières, des populations et des intérêts communs dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les défis humanitaires. Les deux chefs d’État ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération en matière de renseignement, de formation militaire, mais aussi dans la gestion des frontières et des déplacements de populations. Vers une diplomatie africaine solidaire Ousmane Sonko a salué la détermination du Burkina Faso dans la défense de sa souveraineté, affirmant que les peuples africains doivent être solidaires face aux ingérences extérieures. Le Premier ministre sénégalais a insisté sur la nécessité pour les nations africaines de bâtir ensemble des solutions endogènes aux problèmes du continent. Cette visite marque une ouverture diplomatique importante entre Dakar et Ouagadougou, avec une vision partagée d’une intégration régionale réorientée vers les intérêts des peuples. Des axes de coopération élargis Outre les questions de sécurité, les discussions ont porté sur : La relance de la coopération économique et commerciale, Le renforcement de la connectivité terrestre et énergétique entre les deux pays, Les partenariats en matière d’éducation, de formation professionnelle et de culture, La gestion coordonnée des migrations et la libre circulation des personnes. La visite d’Ousmane Sonko au Burkina Faso constitue un signal fort en faveur d’une diplomatie africaine résolument axée sur la coopération entre États souverains, la solidarité entre peuples et la redéfinition des partenariats stratégiques. Elle ouvre la voie à une nouvelle étape dans les relations sénégalo-burkinabè, sous le signe de l’engagement commun pour la paix, la sécurité et le développement du … Read More

Économie

Guinée – Santé, Eau, Électricité : Trois textes promulgués pour renforcer les services de base

Le 15 mai 2025, le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a promulgué trois textes majeurs visant à renforcer les services sociaux de base dans les secteurs de la santé, de l’eau potable et de l’électricité. Santé : Transformation du système de santé La première loi autorise la ratification d’un accord de financement de 95 millions de dollars américains conclu avec l’Association internationale de développement (IDA). Ce financement est destiné à la transformation du système de santé guinéen, avec pour objectif d’améliorer l’accès aux soins et la qualité des services médicaux à travers le pays.  Eau potable : Amélioration de l’accès dans trois villes La deuxième loi concerne un accord de prêt de 28,4 millions de dollars américains signé avec la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Ce prêt vise à financer la réalisation de systèmes d’alimentation en eau potable dans les villes de Pita, Koubia et Fria, améliorant ainsi l’accès à l’eau pour les populations locales.  Électricité : Amélioration de la desserte électrique Le troisième texte est un accord-cadre entre Électricité de Guinée (EDG) et Topaz Multi Industries S.A., d’un montant de 20 millions de dollars américains. Cet accord a pour but d’améliorer la desserte en électricité dans plusieurs zones du pays, contribuant ainsi à la stabilité et à l’efficacité du réseau électrique national.  Ces initiatives s’inscrivent dans la volonté des autorités de transition de répondre aux besoins fondamentaux des populations guinéennes en renforçant les infrastructures essentielles et en améliorant la qualité des services publics. La promulgation simultanée de ces trois textes symbolise un tournant dans la politique sociale du gouvernement de transition, fondée sur des partenariats structurants, une meilleure gestion des ressources et la volonté de bâtir un État social efficace et équitable. Santé, eau, électricité : les fondations d’un développement humain durable se consolident pas à pas en … Read More

PACTIFU
Économie

Sénégal : Inclusion financière : 683 milliards FCFA mobilisés grâce au PACTIFU

Dans une démarche ambitieuse visant à accélérer l’inclusion financière universelle au Sénégal, les autorités ont annoncé la mobilisation de 683 milliards de FCFA à travers le Programme d’Appui à l’Accélération de la Couverture Totale en Inclusion Financière Universelle (PACTIFU). Ce financement structuré représente une avancée majeure dans les efforts pour intégrer les couches vulnérables — femmes, jeunes, travailleurs informels, ruraux — dans le système financier formel. Objectifs du PACTIFU : une finance pour tous, partout Le PACTIFU a été lancé pour répondre à un défi persistant : plus de 30 % de la population sénégalaise reste exclue du système bancaire classique. Le programme vise à : Améliorer l’accès au crédit, à l’épargne et à l’assurance pour les populations à faibles revenus ; Renforcer les capacités des institutions de microfinance ; Développer les solutions digitales inclusives (paiement mobile, portefeuilles électroniques, etc.) ; Créer des mécanismes de garantie adaptés aux jeunes entrepreneurs et agriculteurs. Un partenariat multi-acteurs pour une transformation durable Le succès de cette levée de fonds repose sur une coalition d’acteurs publics, privés et internationaux : Le gouvernement du Sénégal via le ministère des Finances et de la Coopération ; Les institutions de microfinance locales ; Des partenaires techniques comme la Banque mondiale, la BAD, la KfW, ainsi que des banques commerciales engagées dans la finance inclusive. Ce partenariat démontre une volonté politique forte de faire de l’inclusion financière un levier stratégique de développement. Impact attendu : plus d’autonomie, plus d’opportunités Les 683 milliards de FCFA serviront à : Financer des programmes d’accès au crédit pour 3 millions de personnes, notamment dans les zones rurales ; Accompagner 500 000 femmes entrepreneures à travers des lignes de financement souples ; Numériser l’accès aux services financiers pour les populations à faible couverture bancaire. Vers une finance au service de la transformation sociale Avec le PACTIFU, le Sénégal envoie un signal fort : l’inclusion financière n’est plus un luxe, mais une exigence de justice économique. Ces 683 milliards mobilisés doivent désormais se traduire en résultats concrets sur le terrain, pour bâtir une économie plus solidaire, plus équitable et tournée vers … Read More

Mali

Mali : le président Assimi Goïta dissout tous les partis politiques

Dans un geste sans précédent depuis l’indépendance du Mali, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a signé le mardi 13 mai 2025 un décret de dissolution de l’ensemble des partis politiques et des associations à caractère politique. L’annonce a été faite lors d’un conseil des ministres extraordinaire, diffusé en direct à la télévision nationale. Cette décision marque une rupture historique avec l’ordre politique post-démocratique instauré depuis 1991, et ouvre une nouvelle phase de la transition en cours. Les autorités justifient cette mesure par des raisons de “cohésion nationale”, mais elle suscite d’ores et déjà des réactions vives, à l’échelle nationale comme internationale. Un décret radical : suspension totale de la vie politique Le décret, lu par le ministre de l’administration territoriale, Mamani Nassiré, indique que toutes les activités, réunions et manifestations à caractère politique sont désormais interdites sur l’ensemble du territoire national. « Cette décision vise à préserver la stabilité, à prévenir les divisions internes et à créer un espace propice à la refondation de l’État malien », a déclaré le ministre. La charte des partis politiques est officiellement abrogée, et neuf lois relatives à la vie politique ont été adoptées par le Conseil national de transition (CNT) pour accompagner cette nouvelle orientation. Contexte et motivations du pouvoir Depuis plusieurs mois, les autorités de transition ont exprimé leur volonté de refonder en profondeur les institutions. Lors des concertations nationales tenues fin avril 2025, plusieurs recommandations appelaient à dissoudre les partis politiques existants, jugés responsables de l’instabilité, de la corruption et de la fragmentation de la nation. Le discours officiel insiste sur la nécessité de rompre avec le multipartisme jugé excessif, et de reconstruire un système basé sur un nombre limité de partis forts, représentatifs et ancrés dans les réalités nationales. Réactions de la société civile et de l’opposition Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreuses organisations de défense des droits humains, des juristes et des leaders politiques dénoncent une dérive autoritaire. « Il s’agit d’une suspension pure et simple du droit à la participation politique garanti par la Constitution et les conventions internationales », a déclaré un porte-parole d’une coalition de partis dissous. Des recours en inconstitutionnalité sont en cours de préparation, bien que la Cour constitutionnelle soit elle-même remise en question dans son indépendance depuis le début de la transition. Condamnations et inquiétudes à l’international La communauté internationale, notamment l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et les Nations unies, observe la situation avec préoccupation. Certains diplomates estiment que cette décision pourrait retarder davantage le processus de retour à l’ordre constitutionnel, déjà suspendu depuis le report indéfini des élections. Une atmosphère de restriction de l’espace public En parallèle, la chaîne francophone TV5 Monde a été suspendue de diffusion au Mali par la Haute Autorité de la Communication (HAC), accusée de tenir des propos “partiaux” sur la situation politique. Cette mesure alimente les craintes d’un resserrement de l’espace médiatique et de la liberté d’expression. Vers quelle forme de gouvernance ? Les autorités de transition envisagent désormais un système politique reposant sur une nouvelle charte nationale, où les partis politiques seraient strictement encadrés, en nombre limité, avec des critères de représentativité renforcés. Il est aussi question, selon certaines fuites, de nommer Assimi Goïta président de la République pour un mandat de cinq ans, une proposition issue des concertations nationales, mais non encore actée officiellement. Un tournant décisif et risqué Le Mali vient de franchir un seuil critique dans son histoire politique moderne. Si les autorités justifient la dissolution des partis politiques par la volonté de refonder le pays sur de nouvelles bases, cette mesure extrême soulève de graves interrogations sur la démocratie, la liberté d’association, la légitimité de la transition et le respect des engagements internationaux. La suite dépendra de la capacité du régime à dialoguer avec les forces sociales, à définir un nouveau cadre consensuel et à restaurer la confiance dans les … Read More

Économie

Crise halieutique au Sénégal : la surpêche pousse les jeunes vers l’exil

Un rapport publié récemment par l’Environmental Justice Foundation (EJF) alerte sur une crise halieutique majeure au Sénégal, directement liée à la surpêche industrielle pratiquée par des flottes étrangères. Cette situation provoque un effondrement des ressources maritimes disponibles pour les pêcheurs artisanaux… et contribue à une hausse dramatique de la migration irrégulière des jeunes vers l’Europe. Une pression étrangère qui asphyxie la pêche locale Selon l’EJF, des dizaines de navires étrangers — principalement originaires d’Europe, de Chine et de Turquie — exploitent intensément les eaux sénégalaises, souvent avec des licences opaques ou hors cadre légal. “Les zones de pêche artisanale sont envahies, les captures sont en chute libre, et les pêcheurs traditionnels ne peuvent plus vivre de leur activité.” – Rapport EJF, 2025 Les conséquences sont visibles : Baisse de plus de 50 % des captures artisanales en dix ans ; Épuisement de certaines espèces emblématiques (sardinelles, thon, poulpe) ; Ruine de familles entières vivant exclusivement de la mer. Un moteur silencieux de la migration clandestine Face à l’appauvrissement des ressources et à l’absence d’alternatives économiques, de nombreux jeunes pêcheurs sénégalais prennent le large… mais pas pour pêcher. Le rapport révèle que la chute des revenus dans les zones côtières de Saint-Louis, Mbour ou Joal a contribué directement au départ de milliers de jeunes en pirogue vers les Canaries, porte d’entrée vers l’Espagne. “On part parce qu’il n’y a plus de poisson, plus de travail, plus d’avenir ici.” – témoignage anonyme d’un pêcheur, cité dans le rapport Un appel à la souveraineté maritime L’EJF appelle à : Mettre fin aux accords opaques de pêche avec les flottes étrangères, Renforcer les capacités de surveillance et de patrouille maritime (avec des radars, drones, contrôles), Investir dans la transformation locale et la revalorisation des chaînes de valeur artisanales, Et surtout, associer les communautés côtières aux politiques de gestion des ressources. Une urgence nationale et humaine La crise halieutique sénégalaise n’est pas qu’un enjeu écologique ou économique. Elle est humaine, sociale et géopolitique. En laissant les ressources marines s’éroder sous l’effet de la surpêche industrielle, c’est un pan entier de la jeunesse sénégalaise qui est abandonné à la mer, parfois au péril de sa vie. Face à cela, une véritable souveraineté halieutique, juste, durable et inclusive, devient un impératif … Read More

Bassirou Diomaye Faye
Politique

Sénégal : Dialogue national entre espoirs de refondation et scepticisme politique

À deux semaines de son ouverture officielle, le dialogue national du Sénégal prévu du 28 mai au 4 juin 2025 cristallise déjà tensions, attentes et interrogations. Annoncé comme un temps fort de concertation nationale, ce forum doit réunir partis politiques, société civile, institutions religieuses et acteurs économiques autour des réformes majeures envisagées par le nouveau pouvoir. Mais entre soutiens enthousiastes, appels à la vigilance et réserves politiques, le débat s’intensifie dans l’espace public. Un objectif affiché : refonder l’État Le gouvernement, porté par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, présente ce dialogue comme un instrument de refondation démocratique et institutionnelle. Les thèmes annoncés sont vastes : Réformes institutionnelles (séparation des pouvoirs, réduction des privilèges) Redéfinition du rôle des partis politiques Révision du système électoral Souveraineté économique et gestion des ressources naturelles Justice, droits humains et mémoire nationale Le président Faye a invité toutes les forces vives de la Nation à participer, dans une logique d’inclusion et d’ouverture. Des réserves dans la classe politique Plusieurs partis d’opposition et figures de l’ancien régime ont exprimé des doutes sur la sincérité du processus : Certains dénoncent une initiative “à sens unique”, sans garanties de neutralité. D’autres exigent des préalables comme la libération de certains détenus politiques ou la clarification du rôle du gouvernement dans l’agenda des réformes. Des voix appellent à un format plus “indépendant”, piloté par une instance de consensus et non directement par le pouvoir exécutif. Société civile : entre engagement et vigilance Les organisations de la société civile, elles, plébiscitent globalement le principe du dialogue, mais insistent sur : La nécessité d’une participation citoyenne réelle, au-delà des élites politiques ; La transparence dans la conduite des débats ; Des résultats concrets et contraignants, et non de simples résolutions symboliques. Certains mouvements citoyens voient dans ce dialogue une occasion historique de faire entendre les demandes populaires sur des sujets tels que : L’impunité des gouvernants, La réforme foncière, L’accès équitable aux ressources publiques. Un test politique pour le tandem Diomaye–Sonko Ce dialogue national sera un test de maturité politique pour le nouveau régime. S’il est conduit de manière ouverte, structurée et inclusive, il pourra : Consolider la légitimité institutionnelle du pouvoir ; Apaiser les clivages post-électoraux ; Poser les bases d’une nouvelle architecture démocratique. Mais à l’inverse, un dialogue biaisé ou mal perçu pourrait raviver les tensions, renforcer la méfiance et nuire à la dynamique de rupture prônée depuis l’alternance. L’heure du choix collectif Le dialogue national 2025 n’est pas seulement une rencontre politique. C’est une invitation à repenser le contrat social sénégalais. La question n’est pas de savoir s’il faut dialoguer. La vraie question est : comment dialoguer ? Avec qui ? Et pour aboutir à quoi ? L’avenir démocratique du Sénégal pourrait bien se jouer dans cette séquence … Read More

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