L’ancien président gambien Yahya Jammeh a déclaré le 22 janvier 2025 reprendre le contrôle total de sa faction dissidente de l’Alliance Pour la Réorientation et la Construction Patriotiques (APRC), le parti qu’il avait fondé durant sa présidence. Depuis son exil en Guinée équatoriale, il a vivement critiqué la direction intérimaire du parti, l’accusant de manquer à ses principes fondateurs.
« J’ai décidé de reprendre mon parti en main moi-même et je ne le confierai plus à personne », a-t-il affirmé dans une longue déclaration, dénonçant « la division, la haine et les coups de poignard dans le dos » au sein de la formation politique. « Chat échaudé craint l’eau froide. J’ai été trahi une fois, je ne serai pas trahi deux fois car cela équivaudrait à signer ma propre peine de mort », a-t-il ajouté.
L’ancien chef d’État a lancé un ultimatum aux membres du parti, les invitant à quitter l’APRC s’ils ne partagent pas sa vision. Il a également balayé les menaces d’arrestation qui pèsent sur lui en cas de retour en Gambie : « Que cela plaise ou non à quelqu’un, par la grâce d’Allah le tout-puissant, je reviens. Que ceux qui me menacent de prison attendent mon arrivée. »
Dans son réquisitoire, Jammeh a critiqué la gouvernance actuelle du pays, pointant du doigt la montée de la criminalité, la dégradation du système de santé et la corruption présumée. Il affirme que les conditions de vie des Gambiens se sont détériorées depuis la fin de son règne de 22 ans, marqué pourtant par des accusations de violations des droits humains et d’irrégularités financières.
Son message s’est conclu par un appel au rassemblement des loyalistes en Gambie et dans la diaspora : « L’APRC est votre véritable maison. Nous sommes le seul gouvernement capable d’apporter la prospérité et de restaurer la dignité de la Gambie. » Cette déclaration risque de raviver les tensions politiques dans un pays où l’héritage de Jammeh, qui a quitté le pouvoir après sa défaite électorale en 2016, reste un sujet de profonde division.