Le gouvernement guinéen presse les différents acteurs impliqués dans le projet Simandou pour que les premières tonnes de minerai de fer soient extraites d’ici fin 2025. Cela permettrait d’atteindre la production maximale du gisement dans les deux années suivantes.
Les deux mines de fer prévues sur les quatre blocs du gisement Simandou en Guinée peuvent livrer respectivement 60 millions de tonnes de minerai de fer dès la deuxième année d’exploitation. Avec une entrée en production du gisement prévue fin 2025, Simandou devrait donc produire jusqu’à 120 millions de tonnes de minerai en 2027, selon le ministre guinéen des Mines Bouna Sylla.
Interrogé par Bloomberg en marge de la conférence Mining Indaba qui s’achève ce jeudi 6 février au Cap (Afrique du Sud), le dirigeant a estimé que le plus grand gisement de minerai de fer inexploité au monde devrait livrer 60 millions de tonnes au cours de la première année, soit 30 millions de tonnes par mine. Il faudra attendre la deuxième année d’exploitation pour que Simandou atteigne sa production maximale, a ajouté M. Sylla.
Le développement de Simandou s’est accéléré depuis 2021 et l’arrivée au pouvoir du militaire Mamadi Doumbouya. Après un coup d’État ayant renversé Alpha Condé, l’actuel président de la Guinée a fait de la mise en service du gisement Simandou, attendue depuis des décennies, une de ses priorités. Les différents acteurs engagés dans ce projet, notamment les entreprises chinoises China Baowu Steel Group, Winning Consortium Simandou, et l’australien Rio Tinto, devraient investir 15 milliards $ dans les infrastructures portuaires et ferroviaires.
Ces infrastructures comprennent un chemin de fer de plus de 600 km à travers la Guinée pour le transport du minerai vers le port en eau profonde de Morébaya. La Compagnie du Transguinéen (CTG) en charge de l’exploitation du chemin de fer est contrôlée à 15 % par le gouvernement qui a pour ambition d’utiliser l’infrastructure pour désenclaver le pays, en permettant notamment le transport de produits agricoles. Selon le FMI, la mise en service de Simandou en 2025 peut augmenter de 26 % le PIB guinéen d’ici 2030, par rapport à un scénario sans le projet.
La question de la transformation locale du minerai de fer est néanmoins encore peu évoquée en Guinée, là où le gouvernement presse les producteurs de bauxite pour qu’ils construisent des raffineries. Alors que le plus grand sidérurgiste au monde, le chinois Baowu, a déjà noué des accords pour acquérir une partie de la production de Simandou, Conakry est vivement attendu sur ce chantier essentiel pour maximiser les retombées économiques du projet.