Burkina Faso : vive protestation contre les déclarations d’un général américain sur la gestion des ressources nationales

Michael Langley

Le gouvernement burkinabè a exprimé, ce mercredi 16 avril 2025, sa ferme protestation contre les propos tenus par le général Michael Langley, commandant du Commandement des états-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), lors d’une audition au Sénat américain. Ce dernier a affirmé que les revenus tirés de l’exploitation des ressources minières au Burkina Faso, ainsi que ceux issus de la coopération avec la Chine, ne profiteraient pas à la population burkinabè, mais serviraient à maintenir au pouvoir le régime du capitaine Ibrahim Traoré.

Une ingérence jugée inacceptable

Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères burkinabè a rejeté ces déclarations qu’il juge infondées, tendancieuses et politiquement motivées. Selon les autorités, ces propos portent atteinte à la souveraineté nationale et relèvent d’une ingérence inacceptable dans les affaires internes du Burkina Faso.

Le gouvernement a rappelé que la gestion des ressources naturelles du pays s’effectue dans un cadre légal, avec des efforts continus de transparence, de redevabilité et de redistribution équitable. Les revenus issus du secteur minier, ont-ils précisé, sont réinvestis dans des projets de développement tels que l’éducation, la santé, les infrastructures et la sécurité.

Contexte de défiance diplomatique

Cette sortie du général américain intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali, Niger – et certains partenaires occidentaux, dont les États-Unis. Ces dernières années, les gouvernements sahéliens ont amorcé un virage diplomatique en multipliant les partenariats stratégiques avec des puissances non occidentales, notamment la Russie, la Turquie, la Chine et l’Iran.

Les autorités burkinabè voient dans les déclarations du général Langley une tentative de délégitimation du processus de transition en cours et une remise en cause des choix souverains du peuple burkinabè.

Appel à la retenue et à la responsabilité diplomatique

Le ministère burkinabè des Affaires étrangères a invité les autorités américaines à faire preuve de plus de retenue et de respect vis-à-vis des institutions burkinabè. Il a réaffirmé l’attachement du pays à une coopération internationale fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la transparence.

Cette affaire relance le débat sur les rapports entre les nations africaines en transition et les puissances occidentales, dans un contexte de recomposition géopolitique en Afrique de l’Ouest.

 

La vive réaction du Burkina Faso aux propos du général Langley s’inscrit dans une posture assumée de défense de la souveraineté nationale et de rejet de toute forme de paternalisme diplomatique. Elle marque un nouvel épisode dans les relations tendues entre les pays de l’AES et les puissances occidentales, appelées à revoir leurs approches dans un monde de plus en plus multipolaire.

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