
Mali – Mauritanie : Une coopération sécuritaire renforcée face aux défis transfrontaliers
Le renforcement de la coopération bilatérale entre le Mali et la Mauritanie a franchi une nouvelle étape cette semaine avec la visite officielle du général Modibo Koné, ministre de la Sécurité et de la Protection civile du Mali, à Nouakchott. Accompagné d’une délégation gouvernementale, le général a rencontré plusieurs responsables mauritaniens afin de discuter des enjeux sécuritaires communs, notamment dans les zones frontalières.
Des enjeux communs dans un contexte sous-régional instable
Les deux pays partagent une frontière longue de plus de 2 200 kilomètres, souvent difficile à contrôler en raison de la nature désertique du terrain et de la présence de groupes armés terroristes opérant dans la région sahélienne. Cette zone est également le théâtre de trafics en tout genre : armes, drogues, carburants, bétail et flux migratoires irréguliers.
Dans ce contexte, la nécessité d’une coopération renforcée s’impose comme une évidence. Le Mali et la Mauritanie entendent ainsi mutualiser leurs efforts pour surveiller, sécuriser et contrôler leurs frontières tout en luttant contre le terrorisme et la criminalité transnationale.
Une volonté politique affichée
Lors de cette visite, les discussions ont porté sur plusieurs axes :
•Le renforcement des échanges de renseignements entre les forces de sécurité des deux pays.
•La mise en place de patrouilles mixtes pour surveiller les zones sensibles.
•La coordination des politiques migratoires, notamment en ce qui concerne la gestion des populations nomades et des flux migratoires irréguliers.
• Le partage d’expériences et la formation conjointe des forces de sécurité.
Les deux parties ont exprimé leur volonté de renforcer les relations fraternelles entre Bamako et Nouakchott, tout en soulignant l’importance de solutions concertées dans la lutte contre les menaces communes.
Un signal fort dans un contexte de réorientation diplomatique
Cette visite intervient dans un contexte régional marqué par la montée en puissance de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Dans le même temps, ces pays réorientent progressivement leurs alliances diplomatiques, en rupture avec certains partenaires traditionnels, notamment la France.
Dans cette dynamique, le Mali cherche à diversifier ses partenariats et à consolider ses relations avec ses voisins immédiats, dont la Mauritanie, perçue comme un acteur stratégique de stabilité dans la région sahélienne.