Erreurs Visa France

Les États-Unis envisagent de nouvelles restrictions de voyage contre 22 pays africains : une décision controversée

Les États-Unis s’apprêtent à instaurer de nouvelles restrictions de voyage visant les ressortissants de 43 pays, dont 22 en Afrique. Cette décision, qui n’a pas encore été officiellement annoncée, suscite déjà des inquiétudes et des critiques sur le continent africain et au-delà.

Une classification en trois catégories

D’après les informations disponibles, le projet américain prévoit de classer les pays concernés en trois catégories en fonction du niveau de restrictions appliquées :

1.Liste rouge : Interdiction totale d’entrée aux États-Unis.

Pays africains concernés : Libye, Somalie, Soudan.

2.Liste orange : Restrictions sévères sur l’obtention de visas, limitant l’accès aux voyageurs d’affaires disposant d’importants moyens financiers.

Pays africains concernés : Érythrée, Sierra Leone, Soudan du Sud.

3.Liste jaune : Ces pays ont un délai de 60 jours pour renforcer leur coopération en matière de sécurité et de vérification des voyageurs. En l’absence d’amélioration, des sanctions migratoires pourraient être mises en place.

Pays africains concernés : Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gambie, Liberia, Malawi, Mali, Mauritanie, São Tomé-et-Príncipe, Zimbabwe.

Les raisons avancées par Washington

Les États-Unis justifient ces restrictions par des préoccupations liées à la sécurité nationale et à la lutte contre l’immigration illégale. Les autorités américaines reprochent à certains pays un manque de coopération dans le partage d’informations sur les voyageurs, l’émission de documents de voyage frauduleux ou encore une insuffisance des mesures de contrôle aux frontières.

Ces arguments rappellent ceux avancés en 2017 lors de la mise en place du “Muslim Ban”, qui interdisait temporairement l’entrée aux ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane. Cette politique, très controversée, avait été annulée par Joe Biden dès son arrivée à la Maison-Blanche en 2021.

Une décision perçue comme discriminatoire

Ces nouvelles restrictions ont immédiatement suscité des réactions négatives, notamment sur le continent africain. Plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une politique discriminatoire qui pénalise des pays souvent déjà confrontés à des difficultés économiques et politiques.

Selon plusieurs analystes, cette mesure risque d’affecter les relations diplomatiques entre les États-Unis et les pays africains concernés. Certains gouvernements pourraient percevoir cette décision comme un affront à leurs efforts de coopération avec Washington, notamment dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine.

Des conséquences pour les ressortissants africains

Si ces restrictions sont mises en place, elles auront un impact direct sur les citoyens des pays concernés. Les professionnels, étudiants et familles souhaitant voyager aux États-Unis seront particulièrement touchés, ce qui pourrait limiter les opportunités de formation, d’investissement et de partenariat économique entre l’Afrique et les États-Unis.

De nombreux Africains, notamment ceux bénéficiant de programmes de visas tels que la Diversity Visa Lottery (DV Lottery), pourraient voir leurs chances d’immigrer légalement aux États-Unis considérablement réduites.

Une décision encore en négociation

À ce stade, la liste définitive des pays concernés et la nature exacte des restrictions restent en cours d’élaboration. L’administration américaine pourrait officialiser ces nouvelles mesures entre le 17 et le 23 mars 2025. Certains pays figurant sur la liste jaune auront donc une fenêtre de négociation de 60 jours pour éviter des sanctions plus sévères en renforçant leur coopération avec les autorités américaines.

 

Si ces restrictions entrent en vigueur, elles marqueraient un tournant dans la politique migratoire des États-Unis à l’égard de l’Afrique. Alors que Washington cherche à renforcer son influence sur le continent face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie, une telle décision pourrait au contraire fragiliser ses relations avec de nombreux pays africains. Reste à voir si cette politique sera réellement appliquée ou si des négociations permettront d’en atténuer l’impact.

Tchad Haroun Kabadi elu president du premier Senat

Tchad : Haroun Kabadi élu président du premier Sénat

Le Tchad a franchi une étape historique en installant son premier Sénat, avec à sa tête Haroun Kabadi, élu président de cette nouvelle institution. Cette avancée s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la cinquième République tchadienne, visant à renforcer les structures démocratiques du pays.

Instauration du Premier Sénat Tchadien

Le 7 mars 2025, les 69 sénateurs composant le premier Sénat du Tchad ont été officiellement installés lors d’une cérémonie au Palais des Arts et de la Culture, désormais siège de la chambre haute du Parlement. Parmi eux, 46 ont été élus par suffrage indirect le 25 février, tandis que 23 ont été nommés par le président de la République, conformément aux dispositions constitutionnelles. 

Élection de Haroun Kabadi à la Présidence du Sénat

Lors de cette première séance, les sénateurs ont élu à l’unanimité Haroun Kabadi comme président du Sénat. Ancien président de l’Assemblée nationale pendant 14 ans et figure politique de premier plan, Kabadi apporte une expérience significative à cette nouvelle institution. Il a exprimé sa gratitude envers ses collègues pour la confiance accordée et a réaffirmé son engagement à servir la nation tchadienne. 

Perspectives pour le Sénat Tchadien

La création du Sénat marque une étape clé dans le processus de transition politique du Tchad. Cette institution est appelée à jouer un rôle majeur dans l’élaboration et la révision des lois, contribuant ainsi à la stabilité et à la consolidation démocratique du pays. Sous la présidence de Haroun Kabadi, le Sénat devra relever les défis liés à sa mise en place et à son fonctionnement, tout en œuvrant pour le bien-être du peuple tchadien.

Cette évolution institutionnelle témoigne de la volonté des autorités tchadiennes de renforcer les bases démocratiques et de promouvoir une gouvernance inclusive, répondant aux aspirations de la population pour une représentation politique élargie et efficace.

Tchad

Tchad : Nouvelles initiatives pour élargir l’accès à la couverture santé universelle

Le gouvernement tchadien a intensifié ses efforts pour mettre en œuvre la Couverture Santé Universelle (CSU), visant à garantir à tous les citoyens un accès équitable à des soins de santé de qualité sans difficultés financières.

Initiatives récentes

Collecte de données pour les populations vulnérables : En juillet 2024, le ministre de la Santé Publique, Dr. Abdelmadjid Abderahim, a lancé la collecte de données des personnes économiquement démunies. Cette opération vise à identifier les populations vulnérables afin de leur assurer un accès équitable aux soins de santé dans le cadre de la CSU.

Participation à des forums internationaux : En avril 2024, le Directeur Général de la Caisse Nationale d’Assurance Santé (CNAS), M. Barnabas Sing-Yabé, a représenté le Tchad à une réunion de haut niveau sur la santé de la reproduction à Cotonou, au Bénin. Cet engagement souligne la volonté du pays d’améliorer la santé maternelle et infantile.

Défis persistants

Malgré ces avancées, le Tchad continue de faire face à des défis majeurs, notamment le financement durable de la CSU et l’amélioration des infrastructures sanitaires. Les paiements directs des ménages constituent environ 64,4% des dépenses totales de santé, ce qui peut entraîner un risque financier pour les familles.

Initiatives en cours

Pour renforcer la CSU, le gouvernement a adopté des documents d’orientation pour le dispositif d’assurance santé et participe à des projets régionaux comme le SWEDD, visant à améliorer l’accès des femmes aux services de santé reproductive, maternelle et infantile de qualité.

Le Tchad a accompli des progrès notables dans l’instauration de la CSU, avec des initiatives ciblées pour améliorer l’accès aux soins. Néanmoins, une collaboration continue entre le gouvernement, les partenaires internationaux et la société civile est essentielle pour surmonter les défis persistants et assurer une couverture santé universelle efficace et durable pour tous les citoyens.

Burkina : Déby et Traoré

Burkina : les présidents Déby et Traoré renforcent les liens entre le Tchad et le Burkina Faso

Le 23 février 2025, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a rencontré le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition du Burkina Faso, à Ouagadougou. Cette rencontre s’est déroulée en marge de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), où le Tchad est l’invité d’honneur.

Les deux chefs d’État ont profité de cette occasion pour renforcer les relations bilatérales entre leurs pays et discuter de questions régionales d’intérêt commun, notamment la sécurité et la coopération économique. Le Burkina Faso et le Tchad, confrontés à des défis sécuritaires similaires liés au terrorisme dans la région du Sahel, ont exprimé leur volonté de coordonner davantage leurs efforts pour lutter contre cette menace.

La présence du président Déby au FESPACO souligne également l’importance de la culture comme vecteur de rapprochement entre les nations africaines. Le choix du Tchad en tant qu’invité d’honneur témoigne des liens culturels et historiques forts entre les deux pays. Cette collaboration culturelle est perçue comme un moyen de promouvoir la paix et la stabilité dans la région, en renforçant les échanges et la compréhension mutuelle entre les peuples.

Cette rencontre entre les présidents Déby et Traoré marque une étape importante dans le renforcement des relations entre le Tchad et le Burkina Faso, illustrant une volonté commune de coopérer étroitement face aux défis régionaux et de promouvoir ensemble la richesse culturelle du continent africain.

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Emmanuel Macron et l’Afrique : une relation en quête de renouveau

Un rapport sénatorial adopté le 29 janvier 2025 par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées critique sévèrement la politique africaine du président Emmanuel Macron. Les sénateurs Ronan Le Gleut, Marie-Arlette Carlotti et François Bonneau soulignent l’échec de la stratégie de rénovation des relations franco-africaines initiée en 2017.

Malgré des atouts initiaux, tels que le fait d’être le premier président français né après la décolonisation, Emmanuel Macron n’a pas réussi à enrayer le déclin de l’influence française en Afrique. Le rapport met en évidence des revers diplomatiques significatifs, notamment au Sénégal et au Tchad, où les forces françaises ont été priées de quitter le territoire. Ces événements s’ajoutent au retrait du Sahel, conséquence de l’échec de l’opération Barkhane face à l’expansion djihadiste.

Les sénateurs critiquent la méthode employée, pointant du doigt des décisions prises sans concertation avec les pays concernés et des déclarations perçues comme arrogantes. Ils estiment que la France n’a pas su s’adapter aux évolutions des sociétés africaines, continuant à s’adresser principalement à des élites déconnectées des réalités actuelles.

Pour inverser cette tendance, le rapport recommande de renforcer la diplomatie française, de revoir la politique des visas et d’adopter une approche plus humble et en phase avec les aspirations des sociétés civiles africaines. Les sénateurs appellent à une refonte des relations franco-africaines, afin de les rendre plus équilibrées et respectueuses des dynamiques locales.

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Tchad : Les élections sénatoriales de février 2025, dernier acte de la transition politique

Les élections sénatoriales du 25 février 2025 marqueront l’ultime étape de la transition politique tchadienne, engagée après le décès du président Idriss Déby Itno en avril 2021. Cette échéance fait suite aux élections législatives, provinciales et locales tenues en décembre 2024.

L’organisation du scrutin est confiée à l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), dont le président Ahmed Bartchiret a confirmé que la convocation officielle du corps électoral serait établie par décret. Les sénateurs tchadiens, élus pour six ans, représentent les collectivités autonomes selon un système mixte : deux tiers sont désignés par un collège électoral composé des conseillers communaux et provinciaux, tandis que le tiers restant est nommé directement par le président de la République.

La participation s’annonce significative avec 16 formations politiques en lice, présentant un total de 119 candidats. La répartition homme-femme des candidatures atteint respectivement 60% (71 hommes) et 40% (48 femmes). Le Conseil constitutionnel devra valider la liste définitive des candidats au plus tard le 1er février.

Ce scrutin s’inscrit dans la continuité des récentes consultations électorales. En décembre, les élections législatives, provinciales et locales avaient mobilisé 51,56% des électeurs inscrits. Le Mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir, en est sorti vainqueur, comme l’a confirmé le Conseil constitutionnel fin janvier. Cette victoire a toutefois été contestée par le principal parti d’opposition, Les Transformateurs, qui dénonce un « échec retentissant » du processus électoral et des « résultats préfabriqués ».

Le contexte politique tchadien est marqué par l’accession au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, promu maréchal et devenu chef de l’État en avril 2021 après le décès de son père. Son mandat présidentiel de cinq ans, obtenu en mai 2024, a été marqué par le boycott d’une partie de l’opposition.

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Tensions Politiques au Tchad : Le Congrès du MPS sous Haute Tension

Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) s’apprête à tenir son congrès le 29 janvier, dans un contexte de vive tension politique. Convoqué par Mahamat Idriss Déby, président d’honneur du parti et chef de l’État, l’événement suscite de nombreuses critiques de l’opposition.

Après une victoire électorale contestée lors des législatives du 29 décembre, où le MPS a remporté 124 sièges contre 11 pour l’opposition, le parti entend travailler à la « refondation du Tchad ». Cependant, cette assemblée est vertement critiquée par les adversaires politiques.

Albert Pahimi Padacké, leader du RDNT-Le Réveil, dénonce une violation claire de la Constitution. L’article 77, adopté en décembre 2023, stipule que les fonctions présidentielles sont « incompatibles avec toute activité au sein d’un parti politique ». Pour Padacké, l’implication de Mahamat Déby représente une « grave menace pour le pluralisme politique ».

Max Kemkoye abonde dans ce sens, accusant le président de confondre gestion étatique et animation partisane. De son côté, le Dr Issa Doubragne, porte-parole du MPS, défend la légalité de l’initiative, arguant que seul le Conseil constitutionnel peut juger de la légalité des actes présidentiels.

Le MPS affirme que ce congrès vise à « redynamiser le parti » et préparer les militants à mettre en œuvre le programme politique sur lequel Mahamat Déby a été élu. Mais pour l’opposition, il s’agit d’une manœuvre de consolidation du pouvoir qui fragilise les principes démocratiques.

Cette situation illustre les tensions persistantes dans le paysage politique tchadien, où la succession dynastique et le contrôle partisan restent des enjeux sensibles.