Guinée : Une transition marquée par des réformes institutionnelles profondes

Depuis l’arrivée au pouvoir du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) dirigé par le Général Mamadi Doumbouya, la Guinée est engagée dans une transition politique et institutionnelle majeure. Cette période charnière vise à refonder l’État, renforcer les institutions républicaines et restaurer un ordre constitutionnel durable.

Une nouvelle Constitution en préparation

L’une des réformes phares est l’élaboration d’une nouvelle Constitution, adoptée récemment par le Conseil National de la Transition (CNT). Ce texte, qui sera soumis à référendum le 21 septembre 2025, ambitionne de :

  • Rééquilibrer les pouvoirs entre les institutions,

  • Garantir les droits fondamentaux,

  • Consolider la séparation des pouvoirs,

  • Et prévenir les dérives autoritaires observées dans le passé.

Cette Constitution marque une volonté de rompre avec les pratiques politiciennes anciennes et de poser les bases d’un système démocratique plus inclusif et transparent.

Réorganisation des institutions

Outre la Constitution, plusieurs institutions clés font ou feront l’objet de réformes structurelles, notamment :

  • Le système électoral, avec la mise en place d’un fichier biométrique unifié ;

  • La justice, à travers la réforme du Conseil supérieur de la magistrature ;

  • L’Administration publique, qui entame un processus de modernisation et de dépolitisation ;

  • La décentralisation, avec un recentrage sur la gouvernance locale et les collectivités.

Ces réformes visent à rendre l’État plus efficace, plus proche des citoyens, et surtout plus redevable.

Un chronogramme sous pression

Le chronogramme de la transition prévoit une série d’étapes : recensement, référendum, élections locales, législatives, puis présidentielle. Chacune de ces étapes repose sur les bases institutionnelles en cours de réaménagement. Cependant, des retards et tensions politiques menacent parfois la bonne exécution du calendrier.

Dialogue et inclusivité : des conditions essentielles

La réussite de ces réformes dépend aussi de la participation de toutes les composantes de la société guinéenne. Si des efforts sont menés pour dialoguer avec les partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, des voix s’élèvent encore pour réclamer plus de transparence, de concertation et de confiance dans la conduite de la transition.

Les réformes institutionnelles en cours en Guinée sont porteuses d’espoir pour une refondation durable de l’État. Mais leur succès dépendra de la volonté politique, du respect des engagements pris et surtout de la capacité à rassembler autour d’un projet national partagé. Le défi est immense, mais il est à la hauteur des aspirations d’un peuple en quête de justice, de démocratie et de stabilité.

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