Embalo - Guinée-Bissau

Guinée-Bissau : Vers des élections anticipées dans un climat politique tendu

Le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a tenu une réunion avec les partis politiques afin de fixer la date des élections présidentielles et législatives anticipées. Conformément à un décret présidentiel publié le 7 mars 2025, ces élections auront lieu le 23 novembre 2025, avancées d’une semaine par rapport à la date initialement annoncée du 30 novembre.

Une décision sur fond de tensions politiques

Cette décision intervient dans un contexte de crise institutionnelle marquée par des contestations sur la légitimité du président en place. L’opposition affirme que le mandat d’Umaro Sissoco Embaló a expiré en février 2025, tandis que la Cour suprême de justice a statué que son mandat prendra fin le 4 septembre 2025. Face à cette incertitude, plusieurs partis d’opposition ont menacé de paralyser le pays à partir du 27 février, exigeant des clarifications sur le processus électoral et la transition politique.

Une implication controversée de la CEDEAO

Afin de faciliter une issue pacifique, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a envoyé une mission de médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente entre les différentes parties. Cependant, cette mission a été interrompue de manière abrupte après des menaces présumées de la part du président Embaló, compliquant davantage le climat politique du pays.

Une candidature en contradiction avec des engagements antérieurs

En septembre 2024, Umaro Sissoco Embaló avait publiquement déclaré qu’il ne briguerait pas un second mandat. Toutefois, dans un revirement politique, il a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de novembre 2025, ravivant les tensions et soulevant des questions sur la stabilité politique et institutionnelle de la Guinée-Bissau.

Vers une campagne électorale sous haute tension

Avec cette décision d’organiser les élections en novembre, la Guinée-Bissau entre dans une période d’intense activité politique. La campagne électorale s’annonce tendue, marquée par des affrontements entre l’exécutif et l’opposition, ainsi que par des craintes sur la transparence du scrutin.

Alors que la communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation, les acteurs politiques locaux devront faire preuve de responsabilité pour garantir un processus électoral libre et apaisé. La stabilité du pays en dépend.

CEDAO AES

Cédéao et AES : Une Coexistence Possible en Afrique de l’Ouest ?

La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en 2023 a profondément bouleversé l’équilibre régional en Afrique de l’Ouest. Ce bloc, né d’une rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), soulève une question cruciale : ces deux entités peuvent-elles réellement coexister et collaborer dans un contexte géopolitique tendu ?

 

AES et Cédéao : Deux visions opposées de l’intégration régionale ?

La Cédéao, fondée en 1975, a pour mission principale l’intégration économique, politique et sociale des 15 États membres de la région. Elle repose sur des principes de libre circulation, d’union économique et de gouvernance démocratique, avec une intervention croissante dans les crises politiques et sécuritaires.

À l’inverse, l’AES, lancée en septembre 2023, repose sur un socle fondamentalement différent :

Priorité à la souveraineté nationale et au rejet des ingérences étrangères.

Approche militaro-sécuritaire, en réponse aux insurrections djihadistes qui frappent ces trois pays.

Remise en cause des sanctions de la Cédéao, perçues comme punitives après les coups d’État militaires au Mali (2021), au Burkina Faso (2022) et au Niger (2023).

Ces différences idéologiques et stratégiques ont conduit ces pays à quitter officiellement la Cédéao en janvier 2024, affirmant vouloir tracer leur propre voie dans la gestion des défis régionaux.

Des intérêts communs en matière de sécurité et d’économie

Malgré leurs divergences, la Cédéao et l’AES partagent des défis communs, notamment en matière de sécurité et de développement économique.

 

La lutte contre le terrorisme

Les trois pays de l’AES font face à une menace djihadiste persistante, qui menace également des États membres de la Cédéao comme le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire. Une coopération renforcée en matière de renseignement et d’opérations militaires serait bénéfique pour toute la région.

 

Le commerce et la libre circulation

L’interdépendance économique entre les pays de l’AES et le reste de la Cédéao est une réalité incontournable. L’application stricte des sanctions économiques a montré l’impact négatif d’un cloisonnement régional, notamment sur le commerce des produits agricoles et énergétiques.

Vers une reconnaissance mutuelle et une coopération pragmatique ?

L’issue des tensions entre les deux organisations pourrait prendre plusieurs formes :

Scénario 1 : Une reconnaissance officielle de l’AES par la Cédéao

Si la Cédéao adopte une posture plus conciliante, une reconnaissance mutuelle pourrait permettre une coopération sur des dossiers stratégiques, notamment la sécurité et l’économie. Cela nécessiterait des réformes diplomatiques pour garantir des relations stables entre les deux blocs.

Scénario 2 : Une concurrence régionale et une fragmentation de l’Afrique de l’Ouest

Si les tensions persistent, l’AES pourrait chercher à étendre son influence en intégrant d’autres pays partageant sa vision souverainiste, tandis que la Cédéao tenterait de se renforcer sans ses anciens membres. Un tel schisme affaiblirait la capacité de l’Afrique de l’Ouest à relever les défis communs.

 Scénario 3 : Une coopération pragmatique sans reconnaissance formelle

Même sans reconnaissance officielle, la nécessité d’une coordination sur des sujets comme la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux économiques pourrait aboutir à une collaboration indirecte sur certains dossiers stratégiques.

 

Coexister ou s’affronter ?

La coexistence de la Cédéao et de l’AES est possible, mais conditionnée par un dialogue structuré et une volonté mutuelle d’éviter la confrontation.
Tant que les deux entités ne parviendront pas à harmoniser leurs intérêts, la région restera exposée à une instabilité accrue, freinant le développement et la lutte contre les menaces sécuritaires.

L’avenir de l’Afrique de l’Ouest dépendra donc de la capacité des dirigeants à privilégier une approche pragmatique, dépassant les divergences politiques au profit de la stabilité et du progrès régional.

Visite de John Dramani Mahama a Niamey 1

Niger-Ghana : Une coopération renforcée pour lutter contre le terrorisme au Sahel

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a récemment effectué une visite officielle à Niamey, où il s’est entretenu avec le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien. Cette rencontre marque une volonté affirmée des deux pays de dynamiser leur coopération bilatérale et de renforcer leur engagement commun contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Une volonté de coopération renforcée

Dans un contexte de tensions géopolitiques en Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Niger cherchent à consolider leurs relations, notamment après la sortie de ce dernier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024. Cette visite s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à faciliter la réconciliation entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Niger, le Mali et le Burkina Faso – et la CEDEAO, dont le Ghana reste un acteur clé.

John Dramani Mahama a souligné l’importance de la stabilité régionale pour la prospérité économique et la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Son homologue nigérien a, quant à lui, réaffirmé l’engagement du Niger à travailler de concert avec les pays voisins afin de lutter efficacement contre la menace djihadiste.

Un front uni contre le terrorisme au Sahel

Le Sahel reste une zone particulièrement vulnérable aux attaques des groupes terroristes, notamment affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Face à cette menace croissante, le Niger et ses alliés de l’AES ont récemment annoncé la formation d’une force conjointe de 5 000 soldats dédiée à la lutte contre le terrorisme.

Dans ce cadre, le Ghana pourrait jouer un rôle stratégique en facilitant l’échange de renseignements, le renforcement des capacités militaires et la coopération logistique. La visite du président Mahama témoigne de la nécessité d’une approche collective pour stabiliser la région et empêcher l’expansion des groupes extrémistes vers le golfe de Guinée.

Enjeux économiques et diplomatiques

Au-delà des questions sécuritaires, cette rencontre vise également à renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les deux nations. Le Ghana, en tant que puissance économique régionale, pourrait offrir un appui stratégique au Niger, dont l’économie reste fragilisée par les sanctions et l’instabilité politique.

Sur le plan diplomatique, cette visite marque un tournant dans les relations entre les pays d’Afrique de l’Ouest, en mettant en avant la nécessité d’un dialogue inclusif entre la CEDEAO et l’AES. Le Ghana pourrait ainsi jouer un rôle de médiateur dans la réintégration progressive des États membres de l’AES au sein des institutions sous-régionales.

Perspectives et défis

Si cette initiative ouvre la voie à une meilleure coordination régionale, plusieurs défis subsistent :

L’efficacité de la force conjointe de l’AES face aux groupes terroristes bien implantés.

Le maintien de l’équilibre diplomatique entre les pays de l’AES et ceux de la CEDEAO.

Le financement et la logistique des opérations de lutte contre le terrorisme.

Cette coopération entre le Niger et le Ghana illustre une prise de conscience collective quant à la nécessité de stratégies concertées pour faire face aux défis sécuritaires et économiques. Reste à voir comment ces engagements seront mis en œuvre dans les prochains mois et quels seront les impacts sur la stabilité de la région.

Embalo - Guinée-Bissau

Guinée-Bissau : Retour du président Embalo dans un climat politique tendu avec la Cédéao

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, est rentré dans son pays ce 3 mars 2025 après une série de rencontres internationales, notamment avec son homologue russe Vladimir Poutine. Ce retour intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, marqué par des tensions croissantes avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et des contestations internes sur la légitimité de son mandat.

Un différend sur la durée du mandat présidentiel

Au cœur des tensions actuelles figure la question de la fin du mandat d’Embalo. Élu en 2019 et investi en février 2020, son mandat présidentiel de cinq ans est censé arriver à son terme. Cependant, un débat juridique et politique agite la classe politique bissau-guinéenne :

L’opposition estime que son mandat a pris fin le 27 février 2025, date à laquelle un nouveau président aurait dû être élu selon la Constitution.

La Cour suprême de justice, pour sa part, a statué que le mandat présidentiel prendrait fin le 4 septembre 2025, permettant ainsi à Embalo de rester en fonction jusqu’à cette échéance.

Face à ces divergences, le président Embalo a récemment annoncé que les élections présidentielle et législatives se tiendront le 30 novembre 2025, une décision qui ne satisfait pas ses opposants.

 

Les tensions avec la Cédéao

Dans ce climat d’incertitude, la Cédéao a envoyé une mission diplomatique en Guinée-Bissau entre le 21 et le 28 février 2025 pour tenter de favoriser un consensus entre les différentes parties. Cependant, la situation s’est rapidement envenimée :

•Le président Embalo a jugé la mission de la Cédéao comme une tentative d’ingérence et a menacé de l’expulser du pays, affirmant que la Guinée-Bissau n’était pas une “République bananière”.

•En réaction, la mission de la Cédéao a écourté son séjour, quittant précipitamment Bissau le 1ᵉʳ mars 2025.

Ce bras de fer diplomatique complique encore davantage la situation politique du pays et met en lumière une rupture de confiance entre la Guinée-Bissau et l’organisation sous-régionale.

 

Une opposition qui promet une mobilisation massive

Face à ce qu’elle considère comme une tentative de maintien au pouvoir illégitime, l’opposition guinéenne, menée notamment par :

Domingos Simões Pereira (chef de la Plateforme PAI Terra Ranka)

Nuno Gomes Nabiam (Alliance Patriotique Inclusive – API)

a promis de “paralyser le pays” à travers des manifestations de grande ampleur. Des rassemblements ont déjà été organisés dans certaines villes, appelant à un respect strict du calendrier constitutionnel.

Le risque d’un affrontement entre partisans du gouvernement et forces d’opposition inquiète la communauté internationale, qui redoute une nouvelle crise politique et sécuritaire en Guinée-Bissau.

 

Un réalignement stratégique vers la Russie ?

Dans ce contexte de tensions internes et de distanciation avec la Cédéao, le président Embalo semble chercher de nouveaux alliés internationaux. Récemment, il s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, abordant des sujets liés à :

• La coopération économique

• Le partenariat sécuritaire

Cette rencontre pourrait signaler un réalignement stratégique de la Guinée-Bissau vers Moscou, au moment où plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont pris leurs distances avec la France et les institutions ouest-africaines.

 

Quelle issue pour la Guinée-Bissau ?

La situation en Guinée-Bissau reste extrêmement volatile. Plusieurs scénarios sont envisageables dans les prochains mois :

1.Un apaisement politique, avec un dialogue entre le gouvernement et l’opposition sous l’égide d’acteurs internationaux.

2.Une intensification des tensions, pouvant mener à une crise politique plus grave, voire à des troubles sociaux.

3.Un durcissement du régime, avec une répression des manifestations et une gouvernance de plus en plus autoritaire.

La Cédéao et d’autres partenaires internationaux devront surveiller de près l’évolution de la situation pour éviter une nouvelle crise en Afrique de l’Ouest.

aide americaine

Suspension de l’aide américaine : impact et opportunités pour la CEDEAO et l’AES

La décision des États-Unis de suspendre une partie de leur aide aux pays de la CEDEAO et de l’Alliance des États du Sahel (AES) a suscité de vives réactions. Cette mesure, qui touche des secteurs stratégiques comme la sécurité, l’éducation et la santé, soulève des interrogations quant à ses répercussions à long terme. S’agit-il d’une sanction fragilisant ces pays ou d’une opportunité pour repenser leur autonomie ?

Un impact immédiat sur les secteurs vitaux

L’aide américaine joue un rôle crucial dans plusieurs domaines essentiels. Sa suspension met en péril de nombreux programmes, notamment :

  1. Santé publique : Des initiatives financées par les États-Unis dans la lutte contre le paludisme, le VIH/Sida et d’autres maladies risquent d’être stoppées, affectant des millions de personnes.
  2. Sécurité et lutte contre le terrorisme : Les États-Unis apportaient une assistance technique et logistique aux forces de défense de plusieurs pays du Sahel. L’absence de ce soutien pourrait affaiblir leur capacité à lutter contre les groupes armés.
  3. Développement économique : De nombreux projets d’infrastructures et de soutien aux PME bénéficiaient de fonds américains. Leur interruption pourrait freiner la croissance et accentuer le chômage.

Une chance pour l’autonomie ?

Bien que cette suspension représente un défi, elle pourrait aussi être l’occasion pour ces pays de diversifier leurs partenariats et de renforcer leur indépendance. Quelques pistes envisageables :

  • Recentrage sur les ressources internes : Investir davantage dans les industries locales et renforcer les capacités productives pour réduire la dépendance extérieure.
  • Diversification des alliances internationales : Explorer de nouvelles coopérations avec d’autres puissances émergentes comme la Chine, la Russie, la Turquie ou encore les pays du Golfe.
  • Renforcement de l’intégration régionale : La CEDEAO et l’AES pourraient consolider leurs échanges intra-africains pour compenser les pertes de financements.

Quelle stratégie adopter ?

Les gouvernements concernés doivent impérativement mettre en place des stratégies d’adaptation. Une gouvernance plus efficace, la transparence des finances publiques et l’encouragement des investissements locaux sont des leviers essentiels pour faire face à cette nouvelle donne.

En somme, si la suspension de l’aide américaine constitue une épreuve pour les pays de la CEDEAO et de l’AES, elle peut également marquer le début d’un repositionnement stratégique vers plus d’autonomie et de souveraineté économique. Il appartient désormais à ces nations de transformer ce défi en opportunité.

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Suspension de l’aide américaine : Un coup dur pour l’Afrique francophone et la lutte contre le VIH/SIDA

La décision des États-Unis de suspendre une partie de leur aide financière destinée à plusieurs pays africains a suscité une vague d’inquiétudes. En Afrique francophone, des nations comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, regroupées sous l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi que la République Démocratique du Congo (RDC), figurent parmi les plus touchées. En parallèle, cette mesure a un impact considérable sur les programmes de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique australe, notamment en Afrique du Sud, où de nombreuses organisations locales dépendent des fonds américains pour financer leurs activités.

Un gel aux conséquences géopolitiques et humanitaires

Le gouvernement américain a justifié cette suspension par des préoccupations liées à la gouvernance, aux coups d’État récents et aux choix diplomatiques de certains États africains. Washington reproche notamment aux pays de l’AES leur rapprochement avec la Russie au détriment des relations traditionnelles avec l’Occident. De son côté, la RDC est pénalisée par des préoccupations liées à la démocratie et aux droits de l’homme, notamment en raison des tensions politiques internes.

Mais au-delà des considérations diplomatiques, ce gel des financements a des répercussions directes sur les populations locales. De nombreux projets de développement, notamment dans les infrastructures, l’éducation et la santé, risquent d’être ralentis ou annulés faute de fonds.

La lutte contre le VIH/SIDA en péril

L’impact de cette suspension est particulièrement préoccupant dans le domaine de la santé. En Afrique du Sud, où près de 8 millions de personnes vivent avec le VIH, le gel des financements américains met en péril plusieurs programmes de prévention et de traitement. Des organisations locales qui dépendent de l’aide étrangère pour distribuer des antirétroviraux et assurer des campagnes de sensibilisation se retrouvent aujourd’hui dans une situation critique.

Le PEPFAR (Plan d’urgence des États-Unis pour la lutte contre le sida), qui a sauvé des millions de vies depuis son lancement en 2003, est l’un des principaux programmes affectés. Cette décision fragilise les efforts de plusieurs décennies pour contenir la propagation du virus et garantir un accès équitable aux soins.

Vers une reconfiguration des relations internationales

Face à cette situation, plusieurs pays africains cherchent des alternatives. L’Alliance des États du Sahel continue de renforcer ses liens avec de nouveaux partenaires, notamment la Russie et la Chine, qui pourraient compenser le retrait américain par des accords de coopération renforcés. En Afrique australe, des appels à la diversification des sources de financement se multiplient pour éviter une dépendance excessive à l’aide américaine.

Ce gel des financements marque un tournant dans les relations entre les États-Unis et plusieurs pays africains. Il pourrait non seulement redessiner les alliances diplomatiques, mais aussi aggraver les inégalités socio-économiques et sanitaires sur le continent.

assimi

La CEDEAO officialise la fin de son depart au 29 janvier 2025

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met fin à l’appartenance du Mali à l’organisation régionale. À compter du 29 janvier 2025, la République du Mali ne fera plus partie de cette institution, une décision prise lors de la 66ᵉ session de la CEDEAO tenue à Abuja, au Nigeria, le 15 décembre 2024.

Un communiqué officiel, adressé au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale malien, précise que le retrait du Mali s’inscrit dans les dispositions de l’article 91 du traité révisé de l’organisation. Ce texte encadre les conditions de sortie d’un État membre.

Dans son communiqué, la CEDEAO souligne que la Conférence des chefs d’État et de gouvernement a donné mandat au président de la Commission, Oumar Alieu Touray, pour engager les formalités nécessaires à cette séparation historique. Une réunion technique entre les représentants de la CEDEAO et les autorités maliennes sera organisée pour encadrer les aspects pratiques de cette transition.

Selon les termes du document signé par le président de la Commission, les discussions concerneront des questions administratives et institutionnelles liées à la sortie officielle du Mali. La date exacte de cette rencontre doit encore être fixée.

Le retrait du Mali s’inscrit dans une dynamique plus large. Aux côtés du Burkina Faso et du Niger, le pays a annoncé en 2024 la création de « l’Alliance des États du Sahel (AES) » , un nouveau regroupement sous-régional visant à promouvoir une vision alternative à celle portée par la CEDEAO. Ce trio de pays affiche un discours de rupture avec les valeurs et orientations stratégiques de l’organisation ouest-africaine.

Un tournant pour la CEDEAO et l’Afrique de l’Ouest

La sortie du Mali soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir de la coopération régionale en Afrique de l’Ouest. La CEDEAO, créée pour renforcer l’intégration économique et politique de ses membres, se retrouve face à des défis inédits liés aux divergences internes et à l’émergence de nouvelles alliances régionales.

Pour le Mali, ce départ marque un repositionnement stratégique. À travers l’AES, le pays ambitionne de promouvoir une coopération centrée sur les enjeux spécifiques du Sahel, notamment la sécurité, le développement et la souveraineté régionale.

 

L’officialisation du retrait du Mali le 29 janvier 2025 constitue ainsi une étape décisive dans la recomposition des équilibres géopolitiques de la région. Reste à voir si ce nouvel ordre contribuera à apaiser les tensions ou à exacerber les divisions.