
Mahamoud Ali Youssouf élu président de la Commission de l’Union africaine après une élection en sept tours
Le 15 février 2025, lors du 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, les dirigeants africains ont élu Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti, au poste de président de la Commission de l’UA. Cette élection, marquée par une compétition intense, s’est conclue après sept tours de scrutin.
À 59 ans, Mahamoud Ali Youssouf succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat pour un mandat de quatre ans. Diplomate chevronné, il occupe le poste de chef de la diplomatie djiboutienne depuis 2005 et a précédemment servi en tant qu’ambassadeur de Djibouti en Égypte. Sa carrière est également marquée par une implication active dans la résolution de conflits régionaux, notamment au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
La course à la présidence de la Commission de l’UA a été particulièrement disputée. Mahamoud Ali Youssouf a affronté des candidats de poids, dont Raila Odinga, ancien premier ministre du Kenya, et Richard Randriamandrato, ex-ministre des Affaires étrangères de Madagascar. Bien que Raila Odinga ait été considéré comme le favori en raison de sa notoriété politique et de ses alliances stratégiques, c’est finalement le candidat djiboutien qui a su rallier une majorité de voix. Selon les résultats, Youssouf a obtenu 33 voix sur 49 au septième tour de scrutin.
Plusieurs facteurs ont contribué à la victoire de Mahamoud Ali Youssouf. Sa longue expérience diplomatique et sa maîtrise des dossiers africains ont renforcé sa crédibilité auprès des États membres. De plus, sa campagne a mis l’accent sur la nécessité pour les pays africains de prendre en main leurs propres enjeux de sécurité, réduisant ainsi la dépendance envers les interventions extérieures. Cette approche a trouvé un écho favorable parmi les dirigeants africains, désireux de voir l’UA jouer un rôle plus proactif dans la résolution des crises continentales.
Le nouveau président de la Commission de l’UA hérite de défis majeurs. Parmi eux, la montée des juntes militaires en Afrique de l’Ouest, les conflits persistants en République démocratique du Congo, ainsi que les critiques concernant l’efficacité de l’UA dans la gestion des conflits armés. Mahamoud Ali Youssouf devra également s’atteler à renforcer l’unité au sein de l’organisation et à promouvoir une intégration économique accrue entre les États membres.
Sa maîtrise de plusieurs langues, dont le français, l’anglais et l’arabe, constitue un atout supplémentaire pour faciliter les communications et les négociations au sein de l’UA. Sa proximité avec le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh pourrait également jouer un rôle dans le renforcement des relations entre l’UA et les dirigeants nationaux.
En conclusion, l’élection de Mahamoud Ali Youssouf à la tête de la Commission de l’Union africaine marque une nouvelle étape pour l’organisation continentale. Son expérience et sa vision stratégique seront déterminantes pour aborder les défis actuels et futurs de l’Afrique, en mettant l’accent sur une prise en charge africaine des problématiques du continent.