La Guinée, l’un des pays les plus riches d’Afrique en ressources naturelles, franchit un tournant décisif dans sa politique minière. Le gouvernement guinéen impose désormais l’obligation de transformation locale des minerais extraits, marquant une nouvelle ère dans la gestion des ressources nationales. Cette décision stratégique vise à stimuler l’industrialisation, créer de l’emploi local et accroître les revenus de l’État.
Une rupture avec l’exportation brute
Depuis des décennies, la Guinée exporte l’essentiel de ses ressources – bauxite, or, fer, diamant – à l’état brut, générant peu de retombées industrielles sur son sol. En exigeant la construction de raffineries, d’usines d’alumine ou de traitement d’or, l’État guinéen entend désormais retenir la valeur ajoutée dans le pays.
« Il n’est plus acceptable que la Guinée se contente d’être une source de matières premières pour les industries étrangères », a déclaré un haut responsable du ministère des Mines.
Vers une économie plus intégrée
Les sociétés minières actives sur le territoire devront désormais inclure dans leurs plans :
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La mise en place d’unités de transformation locale (raffineries, fonderies),
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Le transfert de technologies,
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La formation de main-d’œuvre nationale qualifiée,
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La contribution à des zones industrielles intégrées autour des sites miniers.
Cette transformation permettra de structurer une véritable chaîne de valeur minière et de relier le secteur extractif aux autres composantes de l’économie (transport, énergie, formation technique, industrie locale).
Un levier pour l’emploi et la souveraineté économique
Cette stratégie est également pensée comme une réponse au chômage des jeunes et à la faible insertion locale dans les projets miniers. La transformation sur place ouvrira des perspectives dans :
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La mécanique industrielle,
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La logistique et maintenance,
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Les métiers de laboratoire et de certification,
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Le développement d’entreprises sous-traitantes locales.
Elle participe aussi à la souveraineté économique du pays, en réduisant sa dépendance aux marchés extérieurs pour les produits finis.
Conclusion
Avec cette orientation audacieuse vers la transformation locale des ressources minières, la Guinée affiche sa volonté de reprendre la maîtrise de son destin économique. Si les investissements suivent, et si les partenariats publics-privés sont bien encadrés, cette politique pourrait changer durablement le visage industriel et social du pays.