Mine Senegal

Le Sénégal mise sur sa stabilité, l’organisation efficace et la bonne gouvernance de l’industrie minière

Pilier du Plan Sénégal Émergent (PSE), le secteur minier représente près de 84,6 % de l’industrie extractive, selon l’ITIE. Par son nouveau code minier, le pays tente à la fois d’attirer les investisseurs, de satisfaire les revendications des communautés locales et de générer plus de valeur de l’exploitation de ses minerais. Un exercice périlleux décortiqué par Rokhaya Samba Diène, directrice générale de la Prospection et de la promotion minière du Sénégal (DPPM).

Quels selon les changements majeurs institués par le nouveau code minier du Sénégal, la loi 2016-32 adoptée il y a trois ans ?

Rokhaya Samba Diène – Parmi les innovations majeures de cette législation, nous pouvons citer la réduction de la durée de validité du permis de recherche. [Elle est fixée à 4 ans renouvelables deux fois au maximum à 3 ans pour chaque renouvellement, soit 10 ans au total, contre 12 ans dans la loi de 2003]. C’est un avantage pour le pays sachant qu’il permet de réduire le gel des permis. Auparavant, des entreprises avaient l’habitude de conserver les permis sans les exploiter à titres spéculatifs, la réduction de la durée vise à empêcher ces pratiques. Le Sénégal a aussi institué dans son nouveau code le fonds d’appui au secteur minier tiré du reversement par l’État d’un montant issu de l’exploitation pour la recherche et le développement. Le fonds devrait permettre à l’administration minière sénégalaise de procéder à des recherches pour mieux évaluer et cartographier les ressources minières disponibles. Une meilleure connaissance des ressources minières permettra à l’État sénégalais de renégocier éventuellement ses contrats et de définir des zones promotionnelles à mettre à la disposition des sociétés minières et au moment des accords de réclamer un partage de production sur ces sites. Auparavant, ce type de procédés était surtout appliqué au secteur pétrolier.

Le Sénégal a été positivement apprécié par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Concrètement, quelles sont les dispositions prises par le pays pour créer de la valeur sur les produits d’exportation miniers ?

L’État sénégalais a essayé de réguler les redevances, en fonction du degré de transformation faite sur place, une réduction est appliquée sur la redevance de l’entreprise minière. Lorsque le minerai de fer subit par exemple une transformation au niveau local, l’État révise à la baisse la redevance appliquée. Ce sont les politiques incitatives de la nouvelle loi minière 2016-32 dont la mise en œuvre devrait s’achever d’ici une à deux années. Nous allons ensuite procéder à une évaluation de son efficacité. L’ambition du Sénégal est de créer de la valeur ajoutée sur les produits issus de l’exploitation minière. Nous voulons créer les conditions nécessaires pour la transformation locale des minerais avant l’exportation.

Dans la loi 2016-32, le Sénégal octroie un quota de la production minière aux acteurs de la bijouterie locale qui a avaient rejeté la proposition à cause de la TVA appliquée. Comment les négociations ont-elles évoluées ?

L’État avait décidé qu’une partie de l’or produit par les entreprises minières devait revenir aux acteurs de la bijouterie locale. Mais les bijoutiers ont refusé de s’acquitter de la TVA et nous sommes dans l’impasse sur ce dossier. Aujourd’hui, le Sénégal a néanmoins mis en place les comptoirs d’achats de minerais. Des entreprises ou personnes viennent s’implanter pour vendre de l’or et des substances précieuses. Leurs activités sont strictement régies par des cahiers de charges. C’est dire que les exploitants ont l’obligation de venir à ce comptoir pour vendre leurs produits et les acheteurs sont tenus acquérir l’or sur place.

De combien de comptoirs d’or le Sénégal dispose-t-il aujourd’hui ?

Actuellement, nous avons un comptoir autorisé, après l’examen de 6 à 7 demandes. Mais les artisans bijoutiers se plaignent de la longue distance à parcourir pour atteindre Kédougou [740 km de Dakar, ndlr ] la zone d’exploitation aurifère. Ils évoquent  aussi des problèmes de sécurité au cours du transport du minerai. Nous nous étudions donc  la possibilité de rapprocher les comptoirs d’or des grands centres urbains. Nous essayons aussi de voir ce qui se fait dans la sous-région africaine à ce niveau. Le ministère échange avec d’autres entités de la sous-région pour partage son expérience et étudier les modèles existants afin d’adapter au niveau local des modèles qui marchent ailleurs, si nécessaire.

Kédougou, principale région aurifère du Sénégal, a été le théâtre de troubles, de tensions entre les autorités et les communautés locales. Comment l’État sénégalais a-t-il procédé pour calmer ou satisfaire les revendications ?

Dans toutes les zones d’activités minières, nous avons le programme social minier qui est une forme de RSE que l’État avait développé en collaboration avec les sociétés minières, les communautés, les administrations concernées. Il a nécessité le recueil de l’avis des communautés locales quant à leurs besoins prioritaires. Par la suite, nous avons développé notamment des activités génératrices de revenus pour les femmes, installé des moulins, et développé des infrastructures sociales de base et offert des bourses. Un plan quinquennal financé par les entreprises minières qui a bien marché. D’ailleurs quand l’exploitation du Zircon a commencé à Diogo [région de Thiès, à 70 km de Dakar, ndlr], ils se sont inspirés de ce plan social minier. L’État dans son code minier a aussi institué le fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales équivalant à 20% des redevances qui vont dans les budgets des collectivités sous forme d’équipements. La loi de 2016 stipule également que 0,5% du chiffre des sociétés ira à la collectivité directement impactée.

D’autres pays de la sous-région comme le Niger ont pris des dispositions similaires dans leurs codes miniers. Mais dans la réalité, les communautés locales peinent à bénéficier de ces montants. Qu’en est-il du Sénégal ?

Les redevances sont reversées au ministère des Finances. L’arrêté est pris pour instituer le montant et c’est au ministère des Finances de faire le reversement. Nous avions rencontré des problèmes dans la répartition du fonds de péréquation qui doit être réparti au prorata des populations. Au niveau du département, nous réfléchissons sur une révision de ce décret. Selon le texte actuel, une communauté directement impactée peut être faiblement dédommagée, car compensée au même titre que le reste des populations. Cela a été institué par la loi de 2003.  Le fonds de péréquation est destiné à l’équipement des collectivités, mais il ne s’agit pas des sommes d’argent à distribuer. Pour le cas de la région aurifère de Kédougou, le dernier rapport ITIE a d’ailleurs détaillé les sommes distribuées en matière d’appuis sociaux.

Le Plan Sénégal Émergent (PSE) a consacré une bonne partie de ses projets aux industries extractives. Quelle est la stratégie mise en place par le pays pour attirer les investisseurs de l’industrie minière ?

Le Sénégal a déjà l’avantage d’être un pays stable. Ensuite, nous avons mis en place trois nouvelles Directions, notamment la Direction des mines et de géologie chargée de l’instruction des dossiers et de la délivrance des titres miniers. Puis la Direction du contrôle et de surveillance des opérations minières s’occupe du suivi et du contrôle de terrain et nous avons une Direction de la prospection et de la promotion minière qui représente le pays dans des événements promotionnels et fait valoir les atouts de la destination. Nous travaillons sur les outils de promotions et organisons un salon international des mines tous les deux ans qui attire un public considérable. La prochaine édition est attendue en 2020 et nous assistons à des salons internationaux et de la sous-région notamment en Mauritanie, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso où nous faisons la promotion du secteur. Le Sénégal a aussi mis en place un cadastre minier pour délimiter et consigner les différents titres miniers qui entre dans le cadre de la bonne gouvernance de ce secteur. Globalement, le Sénégal mise sur la stabilité, l’organisation efficace et la bonne gouvernance de l’industrie minière.

Maimouna Dia

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Coups d’État, pandémie et guerre en Ukraine : quels impacts sur la gouvernance en Afrique  ?

Le 25 janvier dernier, la Fondation éponyme du tycoon soudano-britannique Mo Ibrahim révélait l’indice de la gouvernance africaine 2022 (IIAG). Le continent enregistre un recul démocratique, sur fond de défis sécuritaires, d’insécurité alimentaire et de crispations énergétiques. Les crises successives menacent dix ans de progrès en matière de gouvernance africaine.

« L’IIAG 2022 souligne que la gouvernance africaine a stagné depuis 2019. Si nous ne remédions pas rapidement à cette tendance inquiétante, les années de progrès dont nous avons été témoins pourraient être perdues, et l’Afrique ne sera pas en mesure d’atteindre en temps voulu les Objectifs de développement durable (des Nations unies) ou ceux de l’Agenda 2063 (de l’Union africaine). Notre continent est exposé de manière unique aux conséquences convergentes du changement climatique, plus récemment de la Covid-19, et maintenant de l’impact indirect de la guerre Russie-Ukraine », déclarait Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la fondation Mo Ibrahim en conférence de presse, le 24 janvier dernier.

En substance, la gouvernance africaine s’est améliorée au cours de la décennie (2012-2021). Cependant, il n’y a eu aucun progrès notable en matière de gouvernance globale depuis 2019. Au Burkina Faso, en Eswatini, en Guinée, en Guinée Bissau, au Libéria, à Madagascar, en Namibie et au Rwanda, les progrès de gouvernance ont même été interrompus à partir de la pandémie de Covid-19. L’île Maurice campe la première place des pays africains dotés de la meilleure gouvernance selon l’IIAG, en dépit d’un faible recul l’an dernier (-2,2 points), devant les Seychelles, la Tunisie, le Cap-Vert et le Botswana. Le Soudan du Sud occupe le bas du classement devant la Somalie, l’Érythrée, la Somalie, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine.

Des coups d’État qui impactent les progrès enregistrés

La progression de l’insécurité sur le continent qui concerne 70 % de la population africaine menace les progrès enregistrés sur la dernière décennie. Entre 2012 et 2022, il y a eu 29 coups d’État à travers le monde (tentés ou réussis), dont 23 en Afrique, en particulier dans la région du Sahel. En 2012, le président Amadou Toumani Touré dit « ATT », était évincé du pouvoir suite à un putsch militaire. En mai 2012, un contrecoup d’État échouait au Mali.

En août 2018, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) était réélu avant d’être finalement renversé en août 2020 à la suite d’un coup d’État militaire. En 2021, le président Bah NDaw est renversé à son tour et Assimi Goïta devient le Président du Mali par intérim. « L’intégrité des élections et le pluralisme politique ont reculé au Mali en dix ans -qui a connu- trois coups d’État et deux élections depuis 2012 », souligne le rapport Mo Ibrahim.

Au Burkina Faso aussi, la sécurité et la sûreté se sont singulièrement détériorées pendant la dernière décennie. Depuis le départ de Blaise Compaoré en 2014 (qui quitta le pouvoir à l’issue de soulèvements populaires), le pays des Hommes intègres a lui aussi, été traversé par plusieurs coups d’État. En 2015, un coup d’État est suivi d’un contre coup d’État. Fin 2015, ont Roch Marc Christian Kaboré devient le président du Faso. Réélu en novembre 2020, il sera renversé par Paul-Henri Sandaogo Damiba en 2022, lui-même évincé et remplacé par le capitaine Ibrahim Traoré quelques mois plus tard.

Depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19 (2019-2022), le continent africain a été traversé par treize coups d’État, dont huit réussis. En Afrique de l’Est, les deux coups d’état survenus au Soudan ont alimenté l’instabilité politique et renforcé les tensions entre civils et militaires. « Cette situation d’attentats terroristes et de coups d’État par l’armée, compromet la paix, la sécurité et la stabilité de la sous-région », déclare Aïcha Bah Diallo, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale de Guinée et membre du Comité du Prix MIF (Mo Ibrahim Foundation).

Quelle gouvernance après 20 ans de pouvoir ?

A ce jour, trois des cinq pays africains les moins bien notés en matière de responsabilité et de transparence sont dirigés par des Chefs d’Etat au pouvoir depuis plus de 20 ans. 
« Les pays qui ont destitué leurs dirigeants de longue date ont montré une amélioration en matière de transparence et de responsabilité, y compris l’Angola, la Gambie et Zimbabwe », indique le rapport de la fondation Mo Ibrahim 2022.

Le Zimbabwe a enregistré une progression de +5,7 points, suite au renversement du président Robert Mugabe (2017) qui avait passé près de 40 ans au pouvoir. L’Angola a progressé de +5,3, suite au départ de l’ancien président Eduardo dos Santos après 39 ans au pouvoir, et la Gambie de 5 points après le départ de Yahya Jammeh qui avait présidé le pays pendant 21 ans. La Guinée équatoriale dirigée par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis 44 ans, obtient le deuxième score le plus bas en termes de transparence et de responsabilité. Alors qu’elle bénéficie du 4e PIB africain le plus élevé par habitant, elle ne se classe que 4e en bas du classement, en matière de gouvernance globale, par l’IIAG 2022.

Enfin, l’indice de la gouvernance africaine 2022 (IIAG) indique que la pandémie de Covid-19 a accéléré les perturbations dans les pratiques démocratiques en Afrique, car elle fut maintes fois utilisée pour « justifier des violations de normes démocratiques tandis que les tendances antidémocratiques préexistantes se sont accélérées par l’introduction de mesures excessives ou en maintenant des dispositions d’urgence ».

Insécurité alimentaire et circonvolutions géopolitiques

Quelque 20,2 % de la population africaine était sous-alimentée en 2021, soit une augmentation de 3,8 % par rapport à 2017. Selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou sévère sur le continent s’élevait à 57,9 % en 2021, contre 44,4 % en 2014. L’année dernière, l’indicateur IIAG Sécurité alimentaire enregistrait son score le plus bas depuis 2012. La sécurité alimentaire a décliné dans 32 pays depuis 2012, et ce, à un rythme accéléré depuis 2017, dans une vingtaine de pays africains.

En dépit d’un tableau assez sombre, plusieurs indicateurs reflètent néanmoins des avancées significatives sur le continent. Ainsi, 43 pays africains sur 54 ont vu leur situation économique globalement s’améliorer depuis 10 ans. C’est notamment le cas pour les économies ivoirienne, angolaise, gambienne ou ghanéenne. Par ailleurs, la quasi-intégralité des pays africains a enregistré des progrès significatifs en matière d’accès à la santé et à l’éducation. Pour Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la fondation Mo Ibrahim, « le renforcement de la gouvernance est indispensable » pour répondre aux défis exogènes liés au climat, à la pandémie de Covid-19 ou à la guerre en Ukraine, que rencontrent l’Afrique.

Marie-France Réveillard

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Le Sénégal va lancer la construction d’une usine d’engrais pour un montant de 985 millions de $ basé à Ndayane dans la région de Thiès

Au Sénégal, le niveau d’utilisation des engrais est encore faible par rapport à la moyenne africaine. Alors que le pays dépend principalement des importations pour ses besoins de l’intrant, les efforts publics sont orientés vers le développement d’une industrie locale.

La Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) a signé le 19 février, une convention de partenariat avec le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS/PSE) portant sur la construction d’une usine d’engrais.

D’un coût total de 600 milliards Fcfa (985 millions $) cofinancé par le gouvernement et des partenaires privés, cette nouvelle usine sera installée sur un site basé à Ndayane dans la région de Thiès.

Selon les informations relayées par l’Agence de presse sénégalaise (h), elle sera équipée pour produire 1,2 million de tonnes d’engrais par an pour la satisfaction des besoins du marché local ainsi que l’exportation. Ce nouveau projet est prévu pour entrer dans sa phase de production entre 2028 et 2029.

« L’usine va surtout fabriquer de l’urée, un engrais entièrement importé au Sénégal et important pour l’amélioration des rendements agricoles. Nous prévoyons également d’exporter notre excédent de production vers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et la Gambie. Une fois opérationnelle, l’usine devrait également permettre de générer des revenus commerciaux nets évalués à plus de 175 milliards Fcfa (287 millions $) par an », a déclaré Fary Ndao, responsable du projet pétrochimie chez Petrosen.

Au Sénégal, la consommation apparente en engrais a été estimée à 204 000 tonnes en 2020 par le Centre international de développement des engrais (IFDC). 

Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la valeur des importations a plus que triplé à 89 milliards Fcfa (146 millions $) en 2022 alors que le volume s’est inscrit en hausse de 81 % à 159 000 tonnes.

Agence Ecofin

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Burkina Faso, Guinée, Niger, Sénégal et Togo : Le Projet Commun d’Appui à la Mise

Le projet d’appui à la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf), un projet conjoint établi et financé par la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le Cadre Intégré Renforcé (CIR), la Banque Islamique de Développement (BID), la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) et le Fonds de Développement du Commerce (TDFD), a annoncé un certain nombre de développements importants du projet et l’exécution d’activités clés pour soutenir l’opérationnalisation de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf) au Burkina Faso, en Guinée, au Niger, au Sénégal et au Togo.

En Janvier et Février 2022, des consultations ont eu lieu entre la CEA, la CIR, l’ITFC, la TDFD et les pays bénéficiaires pour préparer les termes de référence des activités clés du projet conjoint et leur calendrier de mise en œuvre. Dans sa première phase, qui s’étend jusqu’en Juin 2023, le projet prévoit la mise en œuvre de trente activités dont d’importants ateliers dans les pays, la réalisation d’études spécifiques  et  la conception d’instruments de communication. Ces activités sont organisées en trois grandes catégories pour soutenir l’opérationnalisation de la ZLECAf : 

– Renforcement des capacités et sensibilisation sur la ZLECAf ;

– Développement d’outils d’information sur la ZLECAf ;

– Développement d’instruments de politique pour soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf.

Pour les populations africaines, il est important de réaliser la promesse de la ZLECAf d’une intégration économique plus grande et plus profonde afin d’attirer les investissements, de développer le commerce, de créer de meilleurs emplois, d’éliminer la pauvreté et d’accroître la prospérité partagée. La mise en œuvre réussie de l’accord de libre-échange est essentielle pour la réalisation de cet engagement et les pays bénéficiaires du projet conjoint, à savoir le Burkina Faso, la Guinée, le Niger, le Sénégal et le Togo, doivent disposer des capacités, des outils d’information et des instruments politiques nécessaires pour mettre en œuvre efficacement la ZLECAf.  C’est la raison pour laquelle le projet conjoint entre le CIR, la BID, l’ITFC, la TDFD et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique a été développé pour soutenir l’opérationnalisation de la ZLECAf. Les activités de soutien du projet ont été proposées par les pays bénéficiaires conformément aux plans d’action inclus dans leurs stratégies nationales de ZLECAf. Depuis Mars 2022, les activités exécutées dans les pays bénéficiaires sont les suivantes : 

Burkina Faso – Deux ateliers de consultation nationale (un atelier pour les acteurs du secteur privé sur la mise en œuvre de la ZLECAf et un pour les acteurs de l’administration publique sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de la ZLECAf) et un atelier de formation pour les industriels et les acteurs du commerce extérieur sur les règles d’origine

Guinée – Un atelier de formation sur les règles d’origine et un atelier de sensibilisation des structures de facilitation des échanges sur la ZLECAf

Niger – Cinq ateliers couvrant la formation des membres du Comité National de Facilitation du Commerce, les règles d’origine, les listes de concessions tarifaires pour les agents des douanes et pour les acteurs du secteur privé et la sensibilisation sur les défis et enjeux de la mise en œuvre de la ZLECAf au Niger

Sénégal – Une campagne de sensibilisation et un atelier de formation des structures d’appui et de contrôle sur la ZLECAf

Togo –  Un atelier national pour la révision des listes d’engagements spécifiques dans les cinq secteurs prioritaires des services de la ZLECAf.

Au cours de la prochaine étape de cette première phase du projet, les questions suivantes seront abordés dans les interventions du projet afin de développer des outils d’information et des instruments politiques

L’élaboration de la stratégie de promotion du secteur du transport maritime.

Études de marché pour l’Approvisionnement exportable vers les marchés africains (oignons, bétail, pommes de terre, sésame et dérivés de produits pétroliers) ; ” Conformité des mesures sanitaires et phytosanitaires ( MSP) et des obstacles techniques au commerce ( OTC) “.

L’élaboration d’une banque de projets pour la mobilisation des ressources intérieures comme extérieures

Développement du manuel de l’exportateur et d’une plateforme de commerce électronique

Formulation de stratégies de promotion du commerce des services

Une quinzaine d’activités approuvées dans le cadre du projet sont prévues d’ici à juin 2023 dans les cinq pays bénéficiaires. 

A savoir :

Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) :

Créée par le Conseil Économique et Social (ECOSOC) des Nations Unies en 1958 comme l’une des cinq commissions régionales de l’ONU, la CEA a pour mandat de promouvoir le développement économique et social de ses États membres, de favoriser l’intégration intra-régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. Composée de 54 États membres, et jouant un double rôle en tant que bras régional de l’ONU et élément clé du paysage institutionnel africain, la CEA est bien placée pour apporter des contributions uniques afin de relever les défis du développement du continent.

Cadre Intégré Renforcé (CIR) :

Le partenariat du CIR, qui regroupe 51 pays, 24 donateurs et huit agences partenaires, travaille en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations de développement et la société civile pour aider les pays les moins avancés (PMA) à utiliser le commerce comme moteur de développement et de réduction de la pauvreté. Ensemble, nous tirons parti de notre savoir-faire collectif, de notre portée et de notre réputation pour nous attaquer aux contraintes commerciales des pays les plus pauvres du monde. Le programme du CIR est soutenu par :

un Comité directeur basé à Genève qui conseille les parties prenantes du CIR et sert de forum pour la transparence et l’échange d’informations, et qui est composé de tous les partenaires des PMA, de tous les donateurs du CIR et des agences du CIR ;

un conseil d’administration, qui fait office de principal organe de décision et assure une supervision stratégique, opérationnelle et financière ; il est composé de trois représentants des PMA, de trois représentants des donateurs du CIR et de membres des agences du CIR ;

et un Fonds d’affectation spéciale multi-donateurs géré par le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) en tant que gestionnaire du Fonds fiduciaire du CIR.

La Banque Islamique de Développement (BID) :

Classée AAA par les principales agences de notation, la Banque Islamique de Développement est une banque multilatérale de développement qui œuvre depuis plus de 45 ans à l’amélioration des conditions de vie des communautés qu’elle sert en assurant un impact à grande échelle. La Banque rassemble 57 pays membres sur quatre continents, touchant ainsi la vie d’un cinquième de la population mondiale. Sa mission est de donner aux populations les moyens de conduire leur propre progrès économique et social à grande échelle, en mettant en place les infrastructures nécessaires et en leur permettant de réaliser leur potentiel. 

La BID, dont le siège est à Djeddah, au Royaume d’Arabie saoudite, dispose de centres régionaux et de centres d’excellence dans 11 de ses pays membres.  Au fil des années, la Banque a évolué d’une entité unique à un groupe comprenant cinq entités : la Banque Islamique de Développement (BID), l’Institut de la Banque Islamique de Développement (IBID) chargé de la recherche et de la formation, la Société Islamique d’Assurance des Investissements et des Crédits à l’Exportation (ICIEC), la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD), et la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC). Pour plus d’informations : http://bit.ly/3UY0kzH

Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) :

La Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) est membre du groupe de la Banque Islamique de Développement (BID). Elle a été créée dans le but premier de promouvoir le commerce entre les pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), ce qui contribuerait en fin de compte à l’objectif global d’amélioration des conditions socio-économiques des populations à travers le monde. 

Depuis le début de ses opérations en janvier 2008, l’ITFC a fourni 66 milliards de dollars de financement aux pays membres de l’OCI, faisant de la Société le premier fournisseur de solutions commerciales pour répondre aux besoins des Pays Membres de l’OCI. En endossant le rôle de catalyseur du développement commercial parmi les Pays Membres de l’OCI et au-delà, la Corporation permet aux entités des Pays Membres d’accéder plus facilement au crédit commercial et leur fournit les outils de renforcement de leur capacité en matière de commerce, ce qui leur permet d’être compétitives sur le marché international.

Le Fonds de Développement du Commerce (TDFD) :

Lancé avec un capital cible de 50 millions de dollars américains, le Fonds de Développement du Commerce (TDFD), un fonds basé sur le Waqf où l’ITFC agit en tant qu’administrateur du Fonds et participant principal, a été créé en 2018 pour fournir des ressources financières durables afin de soutenir la conception et la mise en œuvre d’activités et de projets de développement du commerce pour améliorer le commerce des pays membres. Le TDFD a démarré ses activités en Janvier 2020. 

SOURCE : International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC)