Bassirou Diomaye Faye

Un an après son élection, Bassirou Diomaye Faye incarne-t-il la nouvelle ère politique au Sénégal ?

Le 24 mars 2024, l’histoire politique du Sénégal connaissait un tournant majeur. En remportant l’élection présidentielle dès le premier tour, Bassirou Diomaye Faye, alors en détention provisoire, devenait le cinquième président de la République du Sénégal, succédant à Macky Sall. Un an après cette alternance inédite, l’heure est au bilan pour ce président porté par l’espoir d’un renouveau démocratique, social et institutionnel.

Un scrutin historique et une ascension fulgurante

Candidat de la coalition Diomaye Président, adoubé par Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye s’est imposé comme le symbole d’un profond désir de changement. Sa victoire dès le premier tour, avec plus de 54 % des suffrages, a démontré l’ampleur du rejet de l’ancien régime, mais aussi l’adhésion d’une large partie de la jeunesse à un projet de rupture.

Son élection, sur fond de tensions politiques et de manifestations violemment réprimées en 2023, a marqué la résilience démocratique du Sénégal, pays longtemps présenté comme un modèle en Afrique de l’Ouest.

Une première année entre attentes fortes et réformes ambitieuses

Depuis son investiture le 2 avril 2024, le président Faye s’est engagé dans un vaste chantier de refondation institutionnelle. Parmi les actes forts de sa première année :

La dissolution de l’Assemblée nationale en septembre 2024, suivie d’élections législatives anticipées pour renforcer la légitimité parlementaire de son action.

Le lancement de l’Agenda national de transformation “Sénégal 2050”, un nouveau cadre stratégique visant la souveraineté économique, la justice sociale et une gouvernance plus inclusive.

Des réformes en profondeur dans les secteurs de la justice, de l’éducation, des finances publiques et de la gouvernance des ressources naturelles.

Sur le plan diplomatique, Bassirou Diomaye Faye a également marqué sa volonté d’une reposition diplomatique du Sénégal, en réévaluant certains partenariats stratégiques, notamment avec la France, et en s’ouvrant davantage aux dynamiques régionales africaines.

Les défis qui demeurent

Si le président Faye jouit toujours d’une forte popularité, notamment auprès des jeunes et de la diaspora, de nombreux défis restent à relever :

La maîtrise du coût de la vie, sujet de préoccupation majeur pour les ménages.

Le chômage, notamment des jeunes diplômés, reste élevé malgré les promesses d’emploi.

La consolidation de la paix en Casamance, amorcée avec des avancées notables, devra être consolidée dans la durée.

De plus, certains observateurs pointent un rythme de réforme jugé prudent face aux attentes de rupture immédiate portées par son électorat. Le président semble vouloir allier transformation en profondeur et préservation de la stabilité institutionnelle.

Un tournant pour le Sénégal

Un an après son élection, Bassirou Diomaye Faye incarne toujours l’espoir d’un nouveau Sénégal, plus juste, plus souverain et plus proche des aspirations citoyennes. Mais l’année 2025 sera déterminante pour asseoir ses réformes et faire face aux défis socio-économiques.

L’histoire retiendra que son accession au pouvoir, depuis une cellule de prison jusqu’au palais présidentiel, a ouvert une nouvelle page de la démocratie sénégalaise. Reste désormais à écrire les lignes concrètes de cette promesse de renouveau.

Fambita

Solidarité internationale après l’attaque de Fambita : le Niger face à la terreur, mais pas seul

Le Niger a été frappé par une attaque terroriste d’une violence extrême le vendredi 21 mars 2025, dans le village de Fambita, situé dans la région de Tillabéri, frontalière du Mali et du Burkina Faso. Le bilan provisoire fait état d’au moins 44 civils tués et 13 blessés, victimes d’une offensive coordonnée attribuée aux combattants de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

Les assaillants ont pris pour cible la mosquée du village durant la prière du vendredi, avant de s’en prendre au marché local et de mettre le feu à plusieurs habitations. Cette attaque s’inscrit dans une série de violences récurrentes qui endeuillent la zone dite « des trois frontières », régulièrement ciblée par des groupes armés jihadistes.

Trois jours de deuil national

En hommage aux victimes, les autorités nigériennes ont décrété trois jours de deuil national, débutant le samedi 22 mars. Les drapeaux ont été mis en berne, tandis que les communautés locales tentent de faire face au traumatisme et à la douleur. Le gouvernement a promis d’intensifier la riposte militaire dans la zone et de renforcer la présence de forces de sécurité.

Une vague de solidarité internationale

Cette attaque a suscité une vague de réactions et de solidarité à l’international. Plusieurs pays et organisations ont exprimé leur soutien au peuple nigérien :

  • Le Tchad, voisin et allié régional, a présenté ses condéléances aux familles éplorées et réaffirmé son engagement dans la lutte antiterroriste au Sahel.
  • Les États-Unis, par l’intermédiaire de leur ambassade à Niamey, ont condamné fermement l’attaque et promis leur soutien pour aider le Niger à renforcer ses capacités de défense.
  • L’Union africaine et la CEDEAO ont appelé à une coopération renforcée entre les pays de la sous-région afin de faire front commun contre la menace jihadiste.

Un besoin urgent de coopération régionale

L’attaque de Fambita rappelle une fois de plus l’urgence d’une stratégie concertée et efficace au niveau régional et international. La zone des trois frontières reste un foyer d’instabilité chronique, où les populations civiles paient le prix fort de la violence armée.

Dans ce contexte, la solidarité exprimée par les partenaires du Niger est un signal fort. Mais au-delà des messages de soutien, c’est une action concrète et coordonnée qui est attendue pour endiguer durablement l’expansion des groupes terroristes dans la région.

Le Niger, en deuil, reste debout. Et il n’est pas seul.

Senelec - Congo

Congo – Senelec : Un contrat d’affermage sous tension, entre opposition syndicale et incertitudes politiques

En février 2025, la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) a signé un contrat d’affermage avec le gouvernement de la République du Congo, lui confiant pour dix ans la distribution et la commercialisation de l’électricité dans le pays. Cet accord prévoyait que la Senelec, via sa filiale locale, assurerait la gestion, l’entretien, la maintenance et l’amélioration des performances du service public de l’électricité. 

Cependant, ce contrat a suscité des tensions au sein de la société publique congolaise Énergie Électrique du Congo (E2C). Les travailleurs syndiqués ont exprimé leur opposition, craignant pour leur emploi et remettant en question l’expertise de la Senelec. Ils ont organisé des manifestations et ont exigé l’annulation du contrat, menaçant de grèves si leurs revendications n’étaient pas entendues. 

En réponse à ces protestations, le président de l’Assemblée nationale congolaise, Isidore Mvouba, a annoncé le 27 février 2025 la suspension du contrat en attendant l’avis d’une commission technique placée sous l’égide de la Primature. Il a exprimé sa volonté d’éviter des troubles sociaux, surtout à l’approche d’échéances électorales majeures. 

À ce jour, la Senelec n’a pas été officiellement informée d’une rupture définitive du contrat par le gouvernement congolais. La situation demeure donc en suspens, dans l’attente des conclusions de la commission technique et des décisions officielles qui en découleront. 

Le Burkina Faso annonce son retrait de lOrganisation internationale de la Francophonie

Le Burkina Faso annonce son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie : Un tournant stratégique

Le Burkina Faso a officialisé son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) le 17 mars 2025. Cette décision, qui marque un tournant diplomatique majeur, s’inscrit dans une volonté plus large du pays de redéfinir ses alliances internationales et d’affirmer sa souveraineté. Ce retrait intervient après la suspension du Burkina Faso par l’OIF en février 2022, à la suite du coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement en place.

Un divorce annoncé avec la Francophonie

Le Burkina Faso faisait partie des 91 États et gouvernements membres de l’OIF, organisation créée en 1970 et dont la mission est de promouvoir la langue française, la diversité culturelle et linguistique, ainsi que les valeurs démocratiques. Toutefois, ces dernières années, plusieurs tensions ont émergé entre le pays et certaines institutions internationales, notamment en raison des sanctions imposées après les changements politiques survenus dans le pays.

La suspension du Burkina Faso par l’OIF en 2022, bien que symbolique, avait déjà marqué une distanciation progressive. Le retrait officiel, annoncé en mars 2025, s’inscrit ainsi dans une dynamique plus large d’émancipation vis-à-vis des structures multilatérales perçues comme influencées par les anciennes puissances coloniales.

Une volonté affirmée de souveraineté

Ce retrait de l’OIF s’inscrit dans un contexte plus large de repositionnement géopolitique du Burkina Faso. Le pays avait déjà annoncé, aux côtés du Mali et du Niger, son départ de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024, décision devenue effective début 2025. Ces trois pays, désormais réunis sous l’Alliance des États du Sahel (AES), cherchent à renforcer leur autonomie en matière de politique régionale et économique.

Le président Ibrahim Traoré a justifié cette démarche par la nécessité de privilégier des partenariats plus en phase avec les intérêts stratégiques du Burkina Faso. Il a notamment mis en avant la volonté du pays de diversifier ses relations internationales et de se détacher des influences occidentales, particulièrement celles de la France, qui reste historiquement liée à l’OIF.

Conséquences et perspectives

Le retrait du Burkina Faso de l’OIF pourrait avoir plusieurs implications :

  • Sur le plan diplomatique, cette décision illustre une volonté claire de rupture avec certaines institutions occidentales. Elle pourrait inciter d’autres États africains à reconsidérer leur engagement au sein de la Francophonie.
  • Sur le plan culturel et éducatif, bien que le français demeure la langue officielle du Burkina Faso, la participation du pays aux initiatives éducatives et linguistiques de l’OIF sera remise en question.
  • Sur le plan économique, le Burkina Faso devra renforcer ses relations avec d’autres partenaires régionaux et internationaux pour compenser les éventuelles pertes d’opportunités découlant de ce retrait.

L’OIF, de son côté, voit ainsi son influence s’éroder en Afrique de l’Ouest, une région clé où plusieurs pays, notamment le Mali et le Niger, pourraient être tentés d’adopter une démarche similaire.

Le retrait du Burkina Faso de l’Organisation internationale de la Francophonie s’inscrit dans une dynamique de transformation profonde de sa politique étrangère. Cette décision reflète une volonté de renforcer la souveraineté nationale et de privilégier des alliances stratégiques jugées plus adaptées aux réalités du pays. Si cette rupture avec l’OIF marque une page importante de l’histoire diplomatique du Burkina Faso, elle pose aussi la question de l’avenir des relations entre les pays africains et les organisations internationales influencées par les anciennes puissances coloniales.

Afrique Gaz

L’Afrique connaîtra la plus forte croissance de la demande de gaz naturel au monde d’ici 2050

Alors que près de 600 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité et plus d’un milliard utilisent des systèmes de cuisson rudimentaires, le gaz naturel représente la clef d’une transition énergétique juste sur le continent.

La demande de gaz naturel en Afrique devrait augmenter de 3% en moyenne par an d’ici 2050, soit le rythme de croissance le plus rapide à l’échelle mondiale, selon un rapport publié le 10 mars 2025 par le Forum des pays exportateurs de gaz (Gas Exporting Countries Forum/GECF).

Intitulé « Global Gas Outlook Report 2050 », le rapport précise que la demande du combustible fossile le moins polluant sur le continent passera de 170 milliards m3 en 2023 à 385 milliards m3 en 2050, ce qui fera passer sa part dans le mix énergétique de 16% à 21%.

Les principaux moteurs de cette demande sont la croissance démographique rapide, l’urbanisation galopante, le développement de l’industrialisation et le besoin pressant de combler l’important déficit d’accès à l’électricité en Afrique.

La production d’électricité, qui représentera 66 % de la demande supplémentaire de gaz naturel sur le continent, devrait passer de 934 térawattheures (TWh) en 2023 à 2630 TWh en 2050, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 3,8 %.

Le gaz naturel devrait également répondre à la demande croissante d’énergie émanant des industries lourdes telles que la pétrochimie, la production de méthanol et la fabrication des engrais. Il sera aussi de plus en plus utilisé dans le secteur résidentiel et dans les commerces, en particulier en Afrique subsaharienne où une grande partie des ménages dépendent encore de la biomasse traditionnelle pour cuisiner.

Ces tendances seront soutenues par l’augmentation de la production africaine de gaz naturel qui devrait permettre de répondre à la demande supplémentaire et de favoriser l’intégration énergétique intrarégionale. L’Afrique connaîtra, en effet, le rythme de croissance de la production le plus élevé à l’échelle mondiale d’ici 2050 (+2,5% en moyenne par an).

 

Le Nigeria et le Mozambique en tête de liste

La production de gaz naturel sur le continent passera ainsi de 252 milliards m3 en 2023 à 502 milliards m3 en 2050. Cette hausse sera essentiellement tirée par des pays disposant d’importantes réserves et des capacités de production en pleine expansion. Le Nigeria devrait atteindre une capacité de production de 127 milliards m3 d’ici la moitié du siècle en cours, grâce notamment à ses vastes réserves de gaz associé (gaz présent en solution dans le pétrole et qui doit être séparé lors de l’extraction de ce dernier, Ndlr) et à l’impact positif des réformes introduites dans la nouvelle loi sur l’industrie pétrolière (Petroleum Industry Act).

Avec ses mégaprojets de GNL tels que Coral South FLNG et le projet Rovuma LNG, le Mozambique devrait dépasser les 95 milliards m3 alors que la Mauritanie et le Sénégal, qui viennent juste de rejoindre le club des pays producteurs de gaz naturel à la faveur de récentes découvertes à la frontière entre les deux pays, atteindront des capacités de production respectives de 26 milliards m3 et de 20 milliards m3 en 20250.

En conséquence, la part de l’Afrique dans la production mondiale de gaz naturel devrait augmenter sensiblement, passant de 6 % en 2023 à 9 % d’ici 2050.

Le rapport révèle par ailleurs que la demande mondiale de gaz naturel devrait augmenter de 32% d’ici la moitié du siècle en cours, pour s’établir à 5317 milliards m3. La forte hausse anticipée de la demande en Afrique, et à un degré moindre en Amérique latine, en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient, sera compensée par la baisse de la consommation dans d’autres régions comme l’Europe (-1,4% en moyenne par an d’ici 2050) et l’Amérique du Nord (-0,2% en moyenne par an)

Burkina Faso

Le Burkina Faso mise sur la transformation locale de l’or pour renforcer sa souveraineté économique

Le Burkina Faso franchit un cap décisif dans la gestion de ses ressources minières en instaurant un nouveau paradigme économique et industriel. Le président Ibrahim Traoré a récemment annoncé que l’or burkinabé ne serait plus systématiquement exporté à l’étranger pour y être raffiné, mais qu’il serait transformé sur place avant d’être vendu comme produit fini. Une partie de cette ressource stratégique servira également à sauvegarder la monnaie nationale. Cette mesure s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la souveraineté économique du pays et de lutte contre la dépendance aux marchés internationaux.

Une industrialisation de l’or pour une économie plus robuste

Jusqu’à présent, la majorité de l’or extrait au Burkina Faso était exportée vers des raffineries étrangères, privant ainsi le pays d’une valeur ajoutée essentielle dans la chaîne de transformation du métal précieux. Avec la construction de la première raffinerie d’or nationale, le gouvernement burkinabé ambitionne de capter cette valeur localement. Ce projet stratégique permettra au pays de :

  • Réduire sa dépendance aux infrastructures étrangères pour le raffinage de l’or.
  • Créer de nouveaux emplois directs et indirects dans le secteur industriel et artisanal.
  • Générer plus de revenus fiscaux grâce à une meilleure maîtrise de la production et de la vente de l’or.

La raffinerie, qui devrait produire environ 400 kilogrammes d’or par jour, sera un levier économique majeur. Elle permettra d’offrir un or burkinabé standardisé, prêt à l’exportation et à la vente sur les marchés internationaux sous une marque nationale.

Un levier pour la stabilité monétaire et financière

L’un des aspects les plus novateurs de cette réforme est l’utilisation d’une partie de l’or du pays pour garantir et renforcer la monnaie nationale. Cette initiative s’inspire des modèles économiques où les réserves d’or servent de garantie à la stabilité monétaire, réduisant ainsi la vulnérabilité aux fluctuations du marché international des devises.

En s’appuyant sur une réserve d’or tangible, le Burkina Faso peut envisager plusieurs stratégies :

  • Renforcement des réserves monétaires : En adossant la monnaie nationale à l’or, le pays pourrait améliorer la confiance des investisseurs et stabiliser son économie.
  • Réduction de la dépendance au franc CFA : Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de redéfinir la souveraineté monétaire du pays.
  • Protection contre l’inflation et la dévaluation : L’or étant une valeur refuge, son intégration dans les réserves de l’État peut contribuer à atténuer les chocs économiques.

Une décision stratégique face aux enjeux géopolitiques et économiques

Dans un contexte international marqué par une forte volatilité des marchés et une pression croissante sur les économies africaines, la décision du gouvernement burkinabé s’aligne sur une tendance de plus en plus affirmée en Afrique : reprendre le contrôle des ressources naturelles pour financer le développement local.

Le président Ibrahim Traoré et son gouvernement affirment ainsi leur volonté de rompre avec une économie de rente où les matières premières sont extraites sans que le pays ne bénéficie pleinement de leur exploitation. Cette politique s’inscrit dans un mouvement plus large de valorisation des ressources naturelles africaines au profit des populations locales.

En suspendant l’émission de permis d’exportation pour l’or artisanal et en nationalisant progressivement certaines opérations minières, le Burkina Faso cherche à endiguer la fuite des capitaux et à contrôler davantage les circuits financiers liés à l’or. L’objectif final est d’assurer une redistribution plus équitable des richesses minières et de garantir un développement économique durable.

Les défis à relever pour la réussite du projet

Malgré ces avancées, plusieurs défis devront être surmontés pour assurer le succès de cette politique ambitieuse :

  1. Capacité industrielle et technologique : La mise en place d’une raffinerie d’or nécessite un transfert de compétences et des investissements considérables dans les infrastructures.
  2. Régulation et contrôle du marché : Le commerce illégal de l’or représente une menace pour l’efficacité de cette réforme. Des mesures strictes devront être mises en place pour encadrer la production et la distribution.
  3. Adhésion des acteurs du secteur : Les compagnies minières, les orpailleurs artisanaux et les investisseurs devront être impliqués dans ce processus de transformation.
  4. Intégration aux marchés internationaux : La certification et la reconnaissance de l’or burkinabé sur les marchés mondiaux seront essentielles pour assurer la compétitivité du produit.

La décision du Burkina Faso de transformer localement son or et d’en utiliser une partie pour renforcer sa monnaie nationale marque un tournant historique dans la gestion des ressources naturelles du pays. En capitalisant sur la valeur ajoutée de son industrie minière, le pays pose les bases d’un modèle économique plus résilient et plus souverain. Cette initiative pourrait inspirer d’autres nations africaines désireuses de mieux maîtriser leurs richesses et d’assurer un développement économique durable au profit de leurs populations.

GADIO

Cheikh Tidiane Gadio alerte sur les défis sécuritaires en Afrique de l’Ouest

Lors d’une conférence tenue le samedi 22 février 2025 à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD), Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS), a mis en garde contre la menace croissante du terrorisme dans la sous-région. Cette intervention s’inscrivait dans le cadre d’un colloque-hommage rendu aux professeurs Abdoulaye Bathily et Boubacar Barry, deux figures emblématiques de l’UCAD.

Un constat alarmant sur la montée du terrorisme

Fondé depuis plus d’une décennie dans un contexte de violence terroriste en Afrique de l’Ouest, l’IPS a longtemps alerté sur la propagation de cette menace. Toutefois, Cheikh Tidiane Gadio déplore que ces mises en garde n’aient pas été prises en compte avant que les attaques ne se généralisent et ne gagnent le centre du continent. L’ancien ministre des Affaires étrangères attribue cette situation au manque de leadership des dirigeants de la région, qui n’ont pas su anticiper la gravité de la menace terroriste.

L’implosion de la CEDEAO et ses conséquences

En marge de cette conférence, Cheikh Tidiane Gadio a accordé une interview à SenePlus TV où il est revenu sur les crises institutionnelles qui ont secoué le Burkina Faso, le Mali et le Niger. La décision de ces trois pays de quitter la CEDEAO pour créer un ensemble parallèle est, selon lui, une erreur stratégique. Bien qu’il reconnaisse les manquements de l’organisation sous-régionale dans l’accompagnement de ces nations face à l’insécurité, il regrette cette scission qui affaiblit la coopération et la réponse collective face au terrorisme.

Une approche globale nécessaire pour contrer la menace

Selon Cheikh Tidiane Gadio, lutter contre le terrorisme par des plans nationaux distincts est une approche inefficace. Il plaide pour une stratégie commune et une solidarité régionale renforcée, car la menace est transfrontalière et exige une riposte coordonnée. Il rappelle qu’aux premières heures du conflit, des pays comme le Sénégal et le Tchad avaient envoyé des troupes pour soutenir le Mali, mais ces forces étaient conçues pour le maintien de l’ordre alors que la situation exigeait un combat direct contre des groupes armés suréquipés.

Une menace qui s’étend au reste du continent

Le terrorisme, initialement concentré en Afrique de l’Ouest, s’est progressivement étendu à d’autres régions du continent. Il touche désormais l’Afrique centrale, notamment au Mozambique et en République démocratique du Congo, tandis que l’Afrique orientale reste sous la menace des Al-Shebab, très actifs en Somalie et parfois au Kenya.

En conclusion, Cheikh Tidiane Gadio appelle les dirigeants africains à une prise de conscience urgente et à une coopération plus efficace pour freiner cette menace grandissante. Selon lui, seule une approche collective et un leadership fort permettront de juguler le péril terroriste et de préserver la stabilité du continent.

Aéroport international Ahmed Sékou Touré

Aéroport international Ahmed Sékou Touré : le trafic à la hausse, les grands travaux continuent

L’Aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry poursuit son expansion avec une augmentation significative du trafic passagers et des travaux de modernisation qui avancent à grands pas. En 2025, la plateforme aéroportuaire guinéenne confirme son importance stratégique en Afrique de l’Ouest.

Une croissance soutenue du trafic

Depuis le début de l’année 2025, l’aéroport a enregistré une hausse de 14% du nombre de passagers par rapport à la même période en 2024. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’intensification des activités économiques et minières, ainsi que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes.

Le trafic domestique affiche une progression encore plus marquée, avec une augmentation de 41%, en grande partie grâce au projet Simandou, qui dynamise les déplacements internes.

Des travaux de modernisation en bonne voie

Afin de répondre à cette croissance et d’améliorer les infrastructures existantes, des travaux de modernisation et d’extension sont en cours. Près de 75% des travaux sont déjà achevés, avec une livraison de la première phase prévue pour décembre 2025.

Les améliorations prévues comprennent :

  • Un terminal passagers modernisé de 32 000 m² pour accueillir jusqu’à 3 millions de passagers par an.
  • Un nouveau terminal cargo de 3 600 m² pour soutenir les exportations et importations.
  • Une nouvelle tour de contrôle et des bâtiments administratifs pour optimiser la gestion aéroportuaire.
  • Un pavillon présidentiel et un complexe hôtelier pour améliorer l’accueil des voyageurs VIP et des délégations officielles.

Un projet ambitieux pour l’avenir

Avec ces transformations, l’aéroport international Ahmed Sékou Touré ambitionne de se positionner parmi les hubs aéroportuaires les plus performants de la région. Les autorités guinéennes espèrent ainsi renforcer la connectivité du pays, attirer davantage de compagnies aériennes et soutenir la croissance économique nationale.

Alors que les travaux avancent, l’attention se porte désormais sur la mise en service effective de ces nouvelles infrastructures et leur impact sur le développement du transport aérien en Guinée.