À l’ère de l’information instantanée, les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la formation et l’orientation de l’opinion publique en Guinée. Des débats politiques aux mobilisations citoyennes, en passant par les faits divers et les crises, ces plateformes sont devenues des espaces incontournables de parole, de pouvoir et parfois de manipulation.
Une nouvelle agora numérique
Avec l’essor de l’accès à Internet, notamment via les smartphones, Facebook, WhatsApp, TikTok, Twitter et YouTube sont devenus les canaux de communication les plus utilisés par les Guinéens, en particulier les jeunes.
Ces outils permettent :
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La diffusion rapide de l’information, souvent avant les médias traditionnels ;
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L’expression libre des opinions, critiques et revendications ;
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La participation citoyenne aux débats publics ;
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Le contournement de la censure et du contrôle éditorial.
Influence croissante sur la vie politique
Les réseaux sociaux sont désormais un levier de mobilisation politique et sociale. Ils ont servi de caisse de résonance :
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Aux mouvements de contestation,
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Aux campagnes électorales,
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À la critique de la gouvernance,
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À la défense des droits humains.
Des figures comme Cellou Dalein Diallo, Ousmane Gaoual Diallo ou des activistes comme Almamy Mamady Sylla y trouvent un public attentif et réactif. Les autorités elles-mêmes y communiquent de plus en plus pour cadrer l’opinion et justifier leurs décisions.
Entre liberté et dérives
Cependant, cette liberté numérique s’accompagne de risques majeurs :
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Fake news et désinformation à grande échelle ;
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Manipulation émotionnelle de l’audience ;
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Discours haineux, rumeurs ethniques ou religieuses ;
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Harcèlement, diffamation et atteinte à la vie privée.
Face à cela, des initiatives émergent en matière d’éducation aux médias, de vérification des faits (fact-checking) et de régulation du cyberespace.
Une opinion de plus en plus réactive
Le citoyen guinéen ne se contente plus d’écouter, il commente, partage, critique. Cette interactivité permanente a redéfini la relation entre les gouvernants et les gouvernés. La pression de l’opinion en ligne oblige parfois les autorités à réagir, à se justifier, voire à reculer sur certaines décisions.
Les réseaux sociaux sont devenus un miroir, un amplificateur, et parfois un tribunal de l’opinion publique en Guinée. Ils peuvent être un formidable outil de transparence, de mobilisation et de transformation sociale, à condition d’être accompagnés par des politiques de régulation équilibrées, une éducation citoyenne au numérique, et un engagement éthique de tous les acteurs.