Le Togo manifeste son intérêt : Vers un élargissement de l’Alliance des États du Sahel (AES) ?

Depuis plusieurs semaines, une nouvelle dynamique régionale attire l’attention des observateurs en Afrique de l’Ouest : l’intérêt manifeste du Togo à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), composée actuellement du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cette initiative, portée par les autorités togolaises, soulève de nombreuses interrogations : s’agit-il d’un simple rapprochement diplomatique ou des prémices d’un élargissement officiel de l’AES ? Quels seraient les enjeux d’une telle intégration ?

🇹🇬 Le Togo se rapproche de l’AES

Officiellement non membre, le Togo multiplie les gestes d’ouverture envers les États membres de l’AES. Des signaux diplomatiques clairs ont été envoyés : participation à certaines réunions informelles, déclarations publiques favorables aux positions des juntes militaires et volonté affichée de repenser la coopération régionale. Le ministre togolais des Affaires étrangères a d’ailleurs évoqué « la nécessité de redéfinir les alliances pour une Afrique plus souveraine et plus unie ».

Un élargissement stratégique ?

L’intégration du Togo à l’AES, si elle se concrétise, serait un tournant majeur. Contrairement aux pays fondateurs, actuellement dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État, le Togo reste sous un régime civil dirigé par Faure Gnassingbé. Son adhésion poserait donc la question de l’orientation politique de l’AES : restera-t-elle un regroupement de transitions militaires ou deviendra-t-elle une véritable confédération ouverte à tout pays partageant sa vision souverainiste et sécuritaire ?

Quels enjeux pour la région ?
  1. Sur le plan sécuritaire, l’entrée du Togo renforcerait l’axe logistique sud de l’AES et élargirait le périmètre de coordination dans la lutte contre le terrorisme.

  2. Sur le plan économique, cela offrirait un accès stratégique à l’océan Atlantique, utile pour les exportations minières du Sahel.

  3. Sur le plan diplomatique, cette extension pourrait fragiliser davantage la CEDEAO, déjà affaiblie par la sortie des trois pays sahéliens.

Un signal pour d’autres pays ?

Le positionnement du Togo pourrait faire des émules. Certains analystes évoquent déjà un « effet domino » pouvant attirer d’autres pays enclins à remettre en cause l’ordre régional actuel, comme la Guinée ou la Centrafrique. Cette dynamique pourrait redessiner la carte des alliances régionales en Afrique de l’Ouest.

L’intérêt du Togo pour l’Alliance des États du Sahel n’est pas anodin. Il traduit une volonté croissante, chez certains États africains, de se libérer des schémas classiques de coopération pour inventer une nouvelle souveraineté régionale. Reste à savoir si cette ambition trouvera un consensus politique et institutionnel au sein de l’AES.

Bulletin

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir des informations actualisées, des nouvelles et des idées gratuites.

AccueilPodcastVidéosSahel