ASSIMI FAURE

Le Togo manifeste son intérêt : Vers un élargissement de l’Alliance des États du Sahel (AES) ?

Depuis plusieurs semaines, une nouvelle dynamique régionale attire l’attention des observateurs en Afrique de l’Ouest : l’intérêt manifeste du Togo à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), composée actuellement du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cette initiative, portée par les autorités togolaises, soulève de nombreuses interrogations : s’agit-il d’un simple rapprochement diplomatique ou des prémices d’un élargissement officiel de l’AES ? Quels seraient les enjeux d’une telle intégration ?

🇹🇬 Le Togo se rapproche de l’AES

Officiellement non membre, le Togo multiplie les gestes d’ouverture envers les États membres de l’AES. Des signaux diplomatiques clairs ont été envoyés : participation à certaines réunions informelles, déclarations publiques favorables aux positions des juntes militaires et volonté affichée de repenser la coopération régionale. Le ministre togolais des Affaires étrangères a d’ailleurs évoqué « la nécessité de redéfinir les alliances pour une Afrique plus souveraine et plus unie ».

Un élargissement stratégique ?

L’intégration du Togo à l’AES, si elle se concrétise, serait un tournant majeur. Contrairement aux pays fondateurs, actuellement dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État, le Togo reste sous un régime civil dirigé par Faure Gnassingbé. Son adhésion poserait donc la question de l’orientation politique de l’AES : restera-t-elle un regroupement de transitions militaires ou deviendra-t-elle une véritable confédération ouverte à tout pays partageant sa vision souverainiste et sécuritaire ?

Quels enjeux pour la région ?
  1. Sur le plan sécuritaire, l’entrée du Togo renforcerait l’axe logistique sud de l’AES et élargirait le périmètre de coordination dans la lutte contre le terrorisme.

  2. Sur le plan économique, cela offrirait un accès stratégique à l’océan Atlantique, utile pour les exportations minières du Sahel.

  3. Sur le plan diplomatique, cette extension pourrait fragiliser davantage la CEDEAO, déjà affaiblie par la sortie des trois pays sahéliens.

Un signal pour d’autres pays ?

Le positionnement du Togo pourrait faire des émules. Certains analystes évoquent déjà un « effet domino » pouvant attirer d’autres pays enclins à remettre en cause l’ordre régional actuel, comme la Guinée ou la Centrafrique. Cette dynamique pourrait redessiner la carte des alliances régionales en Afrique de l’Ouest.

L’intérêt du Togo pour l’Alliance des États du Sahel n’est pas anodin. Il traduit une volonté croissante, chez certains États africains, de se libérer des schémas classiques de coopération pour inventer une nouvelle souveraineté régionale. Reste à savoir si cette ambition trouvera un consensus politique et institutionnel au sein de l’AES.

Mali–Russie Vers un partenariat strategique renforce

Mali–Russie : Vers un partenariat stratégique renforcé

Le Mali continue d’opérer un virage stratégique majeur dans sa politique étrangère. Après la détérioration progressive de ses relations avec certains partenaires occidentaux, notamment la France, Bamako mise désormais sur un partenariat renforcé avec la Russie, une coopération qui prend de l’ampleur sur les plans militaire, diplomatique et économique.

Une visite diplomatique de haut niveau à Moscou

Les 3 et 4 avril 2025, une délégation conjointe composée des ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger – les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – s’est rendue à Moscou pour une série d’échanges stratégiques. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des alliances Sud-Sud, mais aussi dans une volonté affirmée de réduire la dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.

Au cours de cette rencontre, les ministres sahéliens ont échangé avec leur homologue russe Sergueï Lavrov sur plusieurs axes de coopération, notamment :

•La sécurité et la lutte contre les groupes terroristes armés,

• L’équipement et la formation militaire,

• Le développement de projets économiques et énergétiques,

•L’appui diplomatique de la Russie dans les institutions internationales.

Une force conjointe appuyée par la Russie

L’un des points phares de cette coopération est l’annonce du soutien de la Russie à la création d’une force conjointe de 5 000 hommes, composée des armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger, pour lutter contre les insurrections djihadistes dans la région sahélienne.

La Russie s’est engagée à fournir un appui logistique, des équipements militaires, ainsi qu’une assistance en formation, soulignant son rôle de partenaire stratégique de sécurité dans un contexte régional marqué par l’instabilité.

Un partenariat aux multiples dimensions

Au-delà du volet militaire, cette coopération devrait s’élargir à d’autres domaines :

•L’exploitation minière, secteur clé pour l’économie malienne,

• L’agriculture et la sécurité alimentaire,

•La santé, notamment avec des projets de coopération médicale,

•L’éducation, avec l’augmentation du nombre de bourses d’études pour les étudiants maliens en Russie.

Vers une nouvelle ère géopolitique sahélienne

Cette alliance stratégique illustre la volonté du Mali de repositionner ses partenariats internationaux selon ses intérêts souverains. Pour Bamako, Moscou représente un allié respectueux, engagé dans une logique de coopération mutuellement bénéfique.

Toutefois, ce basculement soulève également des interrogations au sein de la communauté internationale, en particulier dans un contexte de rivalités géopolitiques accrues.

La relation Mali–Russie, désormais structurée autour de l’Alliance des États du Sahel, prend une dimension nouvelle. Entre réalignement stratégique et recherche de souveraineté, Bamako semble déterminé à bâtir une nouvelle architecture de sécurité et de développement, loin des schémas traditionnels.

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Tensions diplomatiques entre l’AES et l’Algérie : un incident aérien ravive les crispations

Les relations diplomatiques entre l’Alliance des États du Sahel (AES) — composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger — et l’Algérie connaissent une nouvelle détérioration suite à la destruction d’un drone malien par les forces algériennes près de la frontière entre les deux pays. Cet incident, survenu au début du mois d’avril 2025, a suscité une vive réaction de la part des gouvernements sahéliens qui y voient une atteinte à leur souveraineté.

Un acte jugé hostile par l’AES

Dans un communiqué conjoint, les ministères des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont condamné l’action de l’Algérie, qualifiée d' »acte hostile et irresponsable ». Ils ont déclaré que la destruction du drone malien constituait une violation du droit international et des règles de bon voisinage.

Le Mali a convoqué l’ambassadeur d’Algérie en poste à Bamako pour exprimer sa protestation officielle et a annoncé son intention de porter l’affaire devant les instances internationales. En signe de mécontentement, les trois pays membres de l’AES ont rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger pour consultations.

Une relation déjà fragilisée

Les relations entre les pays de l’AES et l’Algérie étaient déjà tendues en raison des positions jugées ambiguës d’Alger sur les processus de transition politique dans la région sahélienne. L’Algérie, qui joue traditionnellement un rôle de médiateur dans les conflits sahéliens, a été perçue par certains acteurs de l’AES comme adoptant une posture critique vis-à-vis des juntes militaires au pouvoir à Ouagadougou, Bamako et Niamey.

Un contexte régional sous tension

Cet épisode intervient dans un climat de reconfiguration géopolitique en Afrique de l’Ouest, marqué par la création de la Confédération des États du Sahel, le retrait des trois pays de la CEDEAO et leur rapprochement avec d’autres partenaires, notamment la Russie. L’incident aérien vient renforcer l’esprit de défiance mutuelle entre l’AES et certains de ses voisins, et pourrait compliquer davantage les efforts de stabilisation et de coopération régionale.

Vers une escalade ou une médiation ?

Pour l’heure, l’Algérie n’a pas publiquement réagi à l’accusation de destruction du drone. Des observateurs appellent au dialogue et à la retenue afin d’éviter une escalade diplomatique préjudiciable à la sécurité régionale. L’Union africaine et d’autres acteurs internationaux pourraient être sollicités pour faciliter une désescalade et promouvoir une solution concertée.

L’incident entre l’AES et l’Algérie souligne la fragilité des relations interrégionales dans le Sahel et la complexité des dynamiques sécuritaires transfrontalières. Alors que les tensions montent, les enjeux de coopération, de souveraineté et de stabilité imposent une approche diplomatique prudente et inclusive pour préserver la paix dans la région.

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Ratification du Traité de la Confédération des États du Sahel : une nouvelle ère d’intégration régionale

Le 27 mars 2025, l’Assemblée Législative de Transition du Burkina Faso a officiellement ratifié le traité portant création de la Confédération des États du Sahel (CES), concrétisant ainsi une nouvelle dynamique d’intégration régionale entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Cette initiative politique, annoncée en 2023 et formalisée par la Charte du Liptako-Gourma en 2023, vise à renforcer la coopération dans des domaines stratégiques tels que la sécurité, l’économie, la diplomatie et la gouvernance.

Un tournant politique majeur pour les pays sahéliens

La ratification du traité par le Burkina Faso intervient dans un contexte de rupture progressive avec les institutions régionales et internationales traditionnelles. Les trois pays membres de la Confédération, dirigés par des juntes militaires, ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) début 2025, exprimant leur volonté de développer une vision commune fondée sur la souveraineté, l’autodétermination et la coopération Sud-Sud.

Le projet de Confédération constitue une réponse politique à l’insécurité chronique qui touche la zone sahélienne, ainsi qu’à la crise de confiance vis-à-vis des structures régionales comme la CEDEAO et l’Union africaine. En mettant en commun leurs ressources et leurs stratégies, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ambitionnent de restaurer la stabilité et de promouvoir un développement endogène et durable.

Les axes de coopération de la Confédération des États du Sahel

La CES repose sur plusieurs piliers clés :

  • Défense et sécurité : Mutualisation des moyens militaires et coordination renforcée contre le terrorisme et les groupes armés non étatiques.
  • Intégration économique : Projet de monnaie commune, création d’une banque d’investissement régionale, harmonisation des politiques commerciales.
  • Mobilité et citoyenneté : Introduction d’un passeport biométrique commun, suppression des frais d’itinérance téléphonique, libre circulation des personnes et des biens.
  • Diplomatie commune : Positionnement unifié sur la scène internationale, diversification des partenariats au-delà des sphères d’influence traditionnelles.

Vers une souveraineté retrouvée ?

La création de la Confédération des États du Sahel est perçue par ses initiateurs comme un acte de rupture avec les modèles imposés de l’extérieur. Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a réaffirmé la volonté du pays de prendre en main son destin et de bâtir, avec ses voisins, un avenir fondé sur les réalités africaines.

Cependant, cette démarche soulève aussi de nombreux défis : reconnaissance internationale de la CES, mobilisation des ressources internes, gestion des tensions frontalières et défis logistiques liés à l’opérationnalisation de l’union.

Conclusion

La ratification du traité de la Confédération des États du Sahel par le Burkina Faso marque une étape décisive vers une nouvelle configuration géopolitique en Afrique de l’Ouest. En misant sur la solidarité sahélienne et en affirmant une voie politique alternative, les pays membres de la CES veulent construire une union régionale résiliente, indépendante et adaptée aux aspirations profondes de leurs peuples.

mine dor de Kiaka

Mali : Une hausse modérée de la production d’or attendue en 2025

Après une année 2024 marquée par une forte baisse de la production industrielle d’or, le Mali prévoit un léger rebond pour 2025. Les autorités maliennes estiment que le pays produira environ 54,7 tonnes d’or, contre 51 tonnes en 2024, soit une augmentation d’environ 7 %. Cette relance reste toutefois conditionnée à la reprise complète des activités de certains grands opérateurs miniers, notamment Barrick Gold.

Retour progressif des grands groupes miniers

La baisse de la production en 2024 – la plus marquée depuis plusieurs années – s’expliquait principalement par les tensions entre le gouvernement de transition et les sociétés minières étrangères, liées à une nouvelle législation minière plus contraignante. Cette législation exigeait une participation accrue de l’État dans les projets aurifères et une hausse des taxes, ce qui avait conduit certaines entreprises à suspendre leurs activités.

Cependant, un accord a été conclu en février 2025 entre le gouvernement malien et Barrick Gold, l’un des plus gros producteurs d’or du pays, pour relancer l’exploitation. L’approbation officielle de cet accord est toujours en attente, mais sa validation pourrait jouer un rôle clé dans l’atteinte des prévisions de production.

Un secteur stratégique pour l’économie malienne

Le secteur aurifère représente environ 25 % du PIB du Mali et constitue la première source de devises du pays. Une reprise de la production serait donc une bouffée d’oxygène économique, dans un contexte où le Mali cherche à renforcer sa souveraineté économique tout en maintenant l’attractivité de son secteur minier.

Les autorités maliennes comptent également sur l’arrivée de nouveaux investisseurs, notamment issus des pays partenaires de l’Alliance des États du Sahel (AES), pour compenser le retrait ou la prudence d’acteurs occidentaux.

Défis persistants à surmonter

Malgré cette perspective de reprise, plusieurs défis restent à relever :

  • La sécurité dans les zones minières, souvent visées par des groupes armés.
  • La confiance des investisseurs, encore fragile après les récents conflits juridiques.
  • La logistique et l’environnement, avec la nécessité de mieux encadrer l’exploitation artisanale et de limiter son impact écologique.

Vers un avenir plus stable ?

Si les prévisions pour 2025 se confirment, le Mali pourrait amorcer un nouveau cycle de croissance dans son secteur minier. Mais cette relance devra s’accompagner d’un dialogue plus équilibré entre l’État et les compagnies minières, dans un climat de stabilité politique et sécuritaire.

CEDAO AES

Cédéao et AES : Une Coexistence Possible en Afrique de l’Ouest ?

La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en 2023 a profondément bouleversé l’équilibre régional en Afrique de l’Ouest. Ce bloc, né d’une rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), soulève une question cruciale : ces deux entités peuvent-elles réellement coexister et collaborer dans un contexte géopolitique tendu ?

 

AES et Cédéao : Deux visions opposées de l’intégration régionale ?

La Cédéao, fondée en 1975, a pour mission principale l’intégration économique, politique et sociale des 15 États membres de la région. Elle repose sur des principes de libre circulation, d’union économique et de gouvernance démocratique, avec une intervention croissante dans les crises politiques et sécuritaires.

À l’inverse, l’AES, lancée en septembre 2023, repose sur un socle fondamentalement différent :

Priorité à la souveraineté nationale et au rejet des ingérences étrangères.

Approche militaro-sécuritaire, en réponse aux insurrections djihadistes qui frappent ces trois pays.

Remise en cause des sanctions de la Cédéao, perçues comme punitives après les coups d’État militaires au Mali (2021), au Burkina Faso (2022) et au Niger (2023).

Ces différences idéologiques et stratégiques ont conduit ces pays à quitter officiellement la Cédéao en janvier 2024, affirmant vouloir tracer leur propre voie dans la gestion des défis régionaux.

Des intérêts communs en matière de sécurité et d’économie

Malgré leurs divergences, la Cédéao et l’AES partagent des défis communs, notamment en matière de sécurité et de développement économique.

 

La lutte contre le terrorisme

Les trois pays de l’AES font face à une menace djihadiste persistante, qui menace également des États membres de la Cédéao comme le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire. Une coopération renforcée en matière de renseignement et d’opérations militaires serait bénéfique pour toute la région.

 

Le commerce et la libre circulation

L’interdépendance économique entre les pays de l’AES et le reste de la Cédéao est une réalité incontournable. L’application stricte des sanctions économiques a montré l’impact négatif d’un cloisonnement régional, notamment sur le commerce des produits agricoles et énergétiques.

Vers une reconnaissance mutuelle et une coopération pragmatique ?

L’issue des tensions entre les deux organisations pourrait prendre plusieurs formes :

Scénario 1 : Une reconnaissance officielle de l’AES par la Cédéao

Si la Cédéao adopte une posture plus conciliante, une reconnaissance mutuelle pourrait permettre une coopération sur des dossiers stratégiques, notamment la sécurité et l’économie. Cela nécessiterait des réformes diplomatiques pour garantir des relations stables entre les deux blocs.

Scénario 2 : Une concurrence régionale et une fragmentation de l’Afrique de l’Ouest

Si les tensions persistent, l’AES pourrait chercher à étendre son influence en intégrant d’autres pays partageant sa vision souverainiste, tandis que la Cédéao tenterait de se renforcer sans ses anciens membres. Un tel schisme affaiblirait la capacité de l’Afrique de l’Ouest à relever les défis communs.

 Scénario 3 : Une coopération pragmatique sans reconnaissance formelle

Même sans reconnaissance officielle, la nécessité d’une coordination sur des sujets comme la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux économiques pourrait aboutir à une collaboration indirecte sur certains dossiers stratégiques.

 

Coexister ou s’affronter ?

La coexistence de la Cédéao et de l’AES est possible, mais conditionnée par un dialogue structuré et une volonté mutuelle d’éviter la confrontation.
Tant que les deux entités ne parviendront pas à harmoniser leurs intérêts, la région restera exposée à une instabilité accrue, freinant le développement et la lutte contre les menaces sécuritaires.

L’avenir de l’Afrique de l’Ouest dépendra donc de la capacité des dirigeants à privilégier une approche pragmatique, dépassant les divergences politiques au profit de la stabilité et du progrès régional.

AES logo

L’Alliance des États du Sahel dévoile officiellement son drapeau

Le 22 février 2025, une étape significative a été franchie au Sahel avec la levée officielle du drapeau de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette alliance regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso, symbolisant leur engagement commun en faveur de la souveraineté, de la paix et du développement dans la région. 

Contexte de l’AES

L’AES est née de la volonté de ces trois nations sahéliennes de renforcer leur coopération face aux défis sécuritaires, économiques et politiques. La présentation officielle du drapeau marque une étape importante dans la consolidation de cette alliance régionale. 

La cérémonie de levée du drapeau

La cérémonie s’est déroulée à Bamako, en présence des ministres des États membres de l’AES. Le drapeau, validé en amont par les chefs d’État de l’alliance, a été dévoilé comme un symbole fort de l’unité et de la souveraineté partagée. 

Symbolisme du drapeau

Le drapeau de l’AES arbore des étoiles dorées représentant chaque pays membre, sur un fond illustrant l’unité et la solidarité sahélienne. La devise « Un espace — Un peuple — Un destin » reflète l’engagement commun pour la souveraineté, la paix et le développement de la région. 

Perspectives futures

La levée du drapeau de l’AES symbolise une nouvelle ère de coopération renforcée entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette alliance vise à relever les défis communs et à promouvoir un développement harmonieux au Sahel.

mpo

La crise sécuritaire dans les pays de l’AES : une menace pour l’équilibre du Sahel

La situation sécuritaire au Sahel continue de se détériorer, particulièrement dans les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Confrontés à une montée en puissance des groupes djihadistes, ces États doivent faire face à une crise qui menace non seulement leur stabilité, mais aussi celle de toute la région.

Une insécurité grandissante

Depuis plusieurs années, les groupes terroristes comme le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et l’État Islamique au Sahel (EIS) multiplient les attaques contre les forces armées et les populations civiles. Embuscades, attentats à la bombe, enlèvements et massacres sont devenus monnaie courante, mettant à rude épreuve les efforts sécuritaires des gouvernements concernés.

Rien qu’en janvier et février 2025, plusieurs attaques de grande ampleur ont été recensées, ciblant aussi bien des camps militaires que des villages entiers. Les conséquences sont dramatiques : des milliers de personnes déplacées, des infrastructures détruites et une économie locale paralysée.

Des armées locales dépassées

Malgré des opérations militaires menées par les forces de l’AES, les armées nationales peinent à contenir la menace. Manque de moyens, insuffisance de coordination et désertions fragilisent les dispositifs de défense. Le retrait des forces internationales, notamment françaises et onusiennes, a accentué cette vulnérabilité, laissant un vide sécuritaire exploité par les groupes terroristes.

Face à cette situation, les autorités de l’AES prônent une stratégie d’autonomie militaire, axée sur le renforcement des capacités nationales et la coopération entre les trois pays. Toutefois, l’efficacité de cette approche reste à prouver dans un contexte où les groupes armés gagnent du terrain.

Les populations en première ligne

Si les forces armées sont en difficulté, ce sont surtout les populations civiles qui paient le prix fort. Les attaques visent souvent des villages, forçant des milliers de familles à fuir leurs terres. Les écoles et les centres de santé sont détruits, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante.

Les organisations humanitaires peinent à intervenir dans certaines zones en raison de l’insécurité, rendant l’accès aux soins et à l’aide alimentaire de plus en plus difficile. Le Sahel est ainsi confronté à une double crise : sécuritaire et humanitaire.

Un avenir incertain pour le Sahel

Face à cette montée de l’insécurité, plusieurs questions restent en suspens. L’Alliance des États du Sahel sera-t-elle en mesure de restaurer l’ordre et de sécuriser durablement ses territoires ? La coopération régionale et internationale suffira-t-elle à enrayer la progression des groupes armés ?

Si des initiatives comme le renforcement des armées locales et la mise en place de nouvelles stratégies de lutte contre le terrorisme sont en cours, la stabilité du Sahel dépendra avant tout de la capacité des gouvernements à répondre aux défis socio-économiques et sécuritaires qui alimentent ces conflits.

L’urgence est donc d’adopter une approche globale combinant sécurité, développement et gouvernance pour espérer endiguer cette crise qui menace l’équilibre de toute la région.

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Suspension de l’aide américaine : impact et opportunités pour la CEDEAO et l’AES

La décision des États-Unis de suspendre une partie de leur aide aux pays de la CEDEAO et de l’Alliance des États du Sahel (AES) a suscité de vives réactions. Cette mesure, qui touche des secteurs stratégiques comme la sécurité, l’éducation et la santé, soulève des interrogations quant à ses répercussions à long terme. S’agit-il d’une sanction fragilisant ces pays ou d’une opportunité pour repenser leur autonomie ?

Un impact immédiat sur les secteurs vitaux

L’aide américaine joue un rôle crucial dans plusieurs domaines essentiels. Sa suspension met en péril de nombreux programmes, notamment :

  1. Santé publique : Des initiatives financées par les États-Unis dans la lutte contre le paludisme, le VIH/Sida et d’autres maladies risquent d’être stoppées, affectant des millions de personnes.
  2. Sécurité et lutte contre le terrorisme : Les États-Unis apportaient une assistance technique et logistique aux forces de défense de plusieurs pays du Sahel. L’absence de ce soutien pourrait affaiblir leur capacité à lutter contre les groupes armés.
  3. Développement économique : De nombreux projets d’infrastructures et de soutien aux PME bénéficiaient de fonds américains. Leur interruption pourrait freiner la croissance et accentuer le chômage.

Une chance pour l’autonomie ?

Bien que cette suspension représente un défi, elle pourrait aussi être l’occasion pour ces pays de diversifier leurs partenariats et de renforcer leur indépendance. Quelques pistes envisageables :

  • Recentrage sur les ressources internes : Investir davantage dans les industries locales et renforcer les capacités productives pour réduire la dépendance extérieure.
  • Diversification des alliances internationales : Explorer de nouvelles coopérations avec d’autres puissances émergentes comme la Chine, la Russie, la Turquie ou encore les pays du Golfe.
  • Renforcement de l’intégration régionale : La CEDEAO et l’AES pourraient consolider leurs échanges intra-africains pour compenser les pertes de financements.

Quelle stratégie adopter ?

Les gouvernements concernés doivent impérativement mettre en place des stratégies d’adaptation. Une gouvernance plus efficace, la transparence des finances publiques et l’encouragement des investissements locaux sont des leviers essentiels pour faire face à cette nouvelle donne.

En somme, si la suspension de l’aide américaine constitue une épreuve pour les pays de la CEDEAO et de l’AES, elle peut également marquer le début d’un repositionnement stratégique vers plus d’autonomie et de souveraineté économique. Il appartient désormais à ces nations de transformer ce défi en opportunité.

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Suspension de l’aide américaine : Un coup dur pour l’Afrique francophone et la lutte contre le VIH/SIDA

La décision des États-Unis de suspendre une partie de leur aide financière destinée à plusieurs pays africains a suscité une vague d’inquiétudes. En Afrique francophone, des nations comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, regroupées sous l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi que la République Démocratique du Congo (RDC), figurent parmi les plus touchées. En parallèle, cette mesure a un impact considérable sur les programmes de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique australe, notamment en Afrique du Sud, où de nombreuses organisations locales dépendent des fonds américains pour financer leurs activités.

Un gel aux conséquences géopolitiques et humanitaires

Le gouvernement américain a justifié cette suspension par des préoccupations liées à la gouvernance, aux coups d’État récents et aux choix diplomatiques de certains États africains. Washington reproche notamment aux pays de l’AES leur rapprochement avec la Russie au détriment des relations traditionnelles avec l’Occident. De son côté, la RDC est pénalisée par des préoccupations liées à la démocratie et aux droits de l’homme, notamment en raison des tensions politiques internes.

Mais au-delà des considérations diplomatiques, ce gel des financements a des répercussions directes sur les populations locales. De nombreux projets de développement, notamment dans les infrastructures, l’éducation et la santé, risquent d’être ralentis ou annulés faute de fonds.

La lutte contre le VIH/SIDA en péril

L’impact de cette suspension est particulièrement préoccupant dans le domaine de la santé. En Afrique du Sud, où près de 8 millions de personnes vivent avec le VIH, le gel des financements américains met en péril plusieurs programmes de prévention et de traitement. Des organisations locales qui dépendent de l’aide étrangère pour distribuer des antirétroviraux et assurer des campagnes de sensibilisation se retrouvent aujourd’hui dans une situation critique.

Le PEPFAR (Plan d’urgence des États-Unis pour la lutte contre le sida), qui a sauvé des millions de vies depuis son lancement en 2003, est l’un des principaux programmes affectés. Cette décision fragilise les efforts de plusieurs décennies pour contenir la propagation du virus et garantir un accès équitable aux soins.

Vers une reconfiguration des relations internationales

Face à cette situation, plusieurs pays africains cherchent des alternatives. L’Alliance des États du Sahel continue de renforcer ses liens avec de nouveaux partenaires, notamment la Russie et la Chine, qui pourraient compenser le retrait américain par des accords de coopération renforcés. En Afrique australe, des appels à la diversification des sources de financement se multiplient pour éviter une dépendance excessive à l’aide américaine.

Ce gel des financements marque un tournant dans les relations entre les États-Unis et plusieurs pays africains. Il pourrait non seulement redessiner les alliances diplomatiques, mais aussi aggraver les inégalités socio-économiques et sanitaires sur le continent.