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Guinée – FMI : Vers un nouvel accord de crédit élargi après la levée des contraintes majeures

La Guinée est en passe de franchir une étape décisive dans ses relations financières internationales. À l’issue des Réunions de printemps du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, les autorités guinéennes ont annoncé avoir levé les principales contraintes techniques et structurelles exigées par le FMI pour la conclusion d’un nouveau programme appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC).

Ce mécanisme de soutien vise à accompagner les pays à faibles revenus dans la correction des déséquilibres économiques persistants, tout en soutenant la croissance et la lutte contre la pauvreté.

Trois contraintes clés désormais levées

Selon les déclarations officielles, la Guinée a franchi un cap important en levant trois conditions majeures :

  1. La mise en œuvre effective du prix de référence de la bauxite, afin d’assurer plus de transparence dans la gestion des revenus miniers et une meilleure prévisibilité des recettes publiques ;

  2. L’établissement d’un calendrier réaliste de recouvrement fiscal, notamment sur les arriérés fiscaux accumulés par certains opérateurs économiques ;

  3. L’amélioration du système de gestion des dépenses publiques, par un contrôle renforcé, une traçabilité accrue et une rigueur dans l’allocation budgétaire.

Des signaux macroéconomiques positifs

Le représentant du FMI, Ouattara Wautabouna, a salué les efforts des autorités guinéennes, relevant une baisse continue de l’inflation, une meilleure stabilité budgétaire et une volonté manifeste de renforcer la gouvernance économique.

« Ce sont des signaux positifs que nous encourageons et qui justifient l’entrée en négociation d’un programme FEC », a-t-il souligné à Washington.

Ce que le programme FEC apportera à la Guinée

Si le programme est approuvé dans les prochaines semaines, il permettra à la Guinée :

  • D’accéder à des financements concessionnels à taux préférentiels,

  • De renforcer la confiance des investisseurs et des bailleurs,

  • De bénéficier d’un appui technique stratégique pour les réformes structurelles (fiscalité, finances publiques, gouvernance des entreprises d’État),

  • Et de soutenir des secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures.

Avec la levée des contraintes imposées par le FMI, la Guinée se positionne pour un partenariat financier et technique majeur, susceptible de renforcer sa résilience économique et de soutenir durablement son développement. Cette avancée marque un tournant dans la politique de rigueur budgétaire et de mobilisation des ressources internes du pays.

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Sénégal – FMI : Une collaboration stratégique pour la stabilité économique

Alors que le Sénégal poursuit son ambition de transformation économique profonde, la collaboration avec le Fonds Monétaire International (FMI) reste un pilier central dans la consolidation de la stabilité macroéconomique et financière du pays. Le 27 mars 2025, le FMI a réaffirmé sa volonté d’accompagner le gouvernement sénégalais dans l’élaboration d’un plan de réformes ambitieux, dans un contexte marqué par la révélation d’une dette publique sous-évaluée et de déséquilibres budgétaires critiques.

Une économie sous pression, mais résiliente

Le FMI a récemment effectué une mission au Sénégal afin d’évaluer la situation économique du pays. Ce passage intervient dans un contexte où des audits ont révélé l’existence d’une “dette cachée” de plus de 7 milliards de dollars, issue d’engagements non comptabilisés par les précédentes autorités.

Cette situation a mis à nu des tensions budgétaires accrues, un déficit public bien supérieur aux seuils de convergence de l’UEMOA, ainsi qu’un besoin urgent de renforcement de la discipline fiscale. Pourtant, les fondamentaux de l’économie sénégalaise demeurent solides, notamment grâce à :

•Une croissance soutenue par les secteurs de l’agriculture, des services et des infrastructures,

•L’exploitation imminente des ressources pétrolières et gazières,

•Le dynamisme de l’entrepreneuriat local et de la diaspora.

Vers un plan de réformes structurelles

Le FMI a salué l’engagement du gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye à rétablir la transparence budgétaire, renforcer la gouvernance financière et lutter contre la corruption. L’institution est prête à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre de réformes stratégiques, parmi lesquelles :

•📊 Rationalisation des dépenses publiques, notamment les subventions et les dépenses non prioritaires ;

•💰 Amélioration de la mobilisation des ressources internes, à travers une réforme de la fiscalité et une meilleure gestion des recettes ;

•🏦 Renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et des partenariats publics-privés ;

•🔍 Création d’un système d’information budgétaire fiable et automatisé.

Un soutien conditionné à la rigueur et à la transparence

Le FMI a toutefois rappelé que son soutien, qu’il soit technique ou financier, reste conditionné au respect des normes de transparence, de redevabilité et de viabilité de la dette. Il encourage également une communication claire du gouvernement auprès des citoyens afin de favoriser l’adhésion populaire aux réformes.

Un tournant économique pour le Sénégal

La collaboration avec le FMI, parfois perçue comme contraignante, représente dans le cas actuel du Sénégal une opportunité stratégique de rétablir la confiance des investisseurs, des bailleurs et des citoyens. Elle pourrait également renforcer la crédibilité du pays sur les marchés financiers internationaux, au moment où le Sénégal s’apprête à devenir un producteur d’hydrocarbures.

 Assainir aujourd’hui pour mieux rebondir demain

Le partenariat entre le Sénégal et le FMI ne se limite pas à une simple assistance financière. Il constitue un levier essentiel pour repositionner le Sénégal sur une trajectoire de croissance inclusive, transparente et durable. Pour que cette relance soit réussie, il faudra allier volonté politique, rigueur technique et dialogue social.