assimi goita depart visit president tiani niger niamey ibrahima traore burkina photo famille aes

Tensions diplomatiques entre l’AES et l’Algérie : un incident aérien ravive les crispations

Les relations diplomatiques entre l’Alliance des États du Sahel (AES) — composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger — et l’Algérie connaissent une nouvelle détérioration suite à la destruction d’un drone malien par les forces algériennes près de la frontière entre les deux pays. Cet incident, survenu au début du mois d’avril 2025, a suscité une vive réaction de la part des gouvernements sahéliens qui y voient une atteinte à leur souveraineté.

Un acte jugé hostile par l’AES

Dans un communiqué conjoint, les ministères des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont condamné l’action de l’Algérie, qualifiée d' »acte hostile et irresponsable ». Ils ont déclaré que la destruction du drone malien constituait une violation du droit international et des règles de bon voisinage.

Le Mali a convoqué l’ambassadeur d’Algérie en poste à Bamako pour exprimer sa protestation officielle et a annoncé son intention de porter l’affaire devant les instances internationales. En signe de mécontentement, les trois pays membres de l’AES ont rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger pour consultations.

Une relation déjà fragilisée

Les relations entre les pays de l’AES et l’Algérie étaient déjà tendues en raison des positions jugées ambiguës d’Alger sur les processus de transition politique dans la région sahélienne. L’Algérie, qui joue traditionnellement un rôle de médiateur dans les conflits sahéliens, a été perçue par certains acteurs de l’AES comme adoptant une posture critique vis-à-vis des juntes militaires au pouvoir à Ouagadougou, Bamako et Niamey.

Un contexte régional sous tension

Cet épisode intervient dans un climat de reconfiguration géopolitique en Afrique de l’Ouest, marqué par la création de la Confédération des États du Sahel, le retrait des trois pays de la CEDEAO et leur rapprochement avec d’autres partenaires, notamment la Russie. L’incident aérien vient renforcer l’esprit de défiance mutuelle entre l’AES et certains de ses voisins, et pourrait compliquer davantage les efforts de stabilisation et de coopération régionale.

Vers une escalade ou une médiation ?

Pour l’heure, l’Algérie n’a pas publiquement réagi à l’accusation de destruction du drone. Des observateurs appellent au dialogue et à la retenue afin d’éviter une escalade diplomatique préjudiciable à la sécurité régionale. L’Union africaine et d’autres acteurs internationaux pourraient être sollicités pour faciliter une désescalade et promouvoir une solution concertée.

L’incident entre l’AES et l’Algérie souligne la fragilité des relations interrégionales dans le Sahel et la complexité des dynamiques sécuritaires transfrontalières. Alors que les tensions montent, les enjeux de coopération, de souveraineté et de stabilité imposent une approche diplomatique prudente et inclusive pour préserver la paix dans la région.

Niger FMMM

Retrait du Niger de la Force multinationale mixte : un tournant stratégique dans la lutte contre Boko Haram

Le gouvernement nigérien a annoncé, le 29 mars 2025, son retrait officiel de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale créée en 2015 pour lutter contre le groupe terroriste Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad. Cette force réunissait le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Bénin et le Niger.

Un recentrage sur les priorités nationales

Selon les autorités de Niamey, cette décision s’inscrit dans une logique de recentrage des opérations militaires sur les zones stratégiques du territoire national, en particulier les sites pétroliers et les infrastructures économiques sensibles. Le Niger souhaite mobiliser ses ressources de défense de façon plus ciblée, en réponse à une situation sécuritaire volatile et à des menaces multiples.

Conséquences sur la coopération régionale

Le retrait du Niger constitue un coup dur pour la coordination régionale dans la lutte contre Boko Haram et les groupes affiliés. La FMM a longtemps été un cadre de coopération militaire efficace, malgré des défis logistiques et stratégiques.

Cette décision pourrait affaiblir la capacité de riposte conjointe face à un ennemi transfrontalier, et relancer les débats sur la solidarité entre États africains en matière de sécurité.

Un choix stratégique assumé

Pour Niamey, ce retrait ne signifie pas un désengagement de la lutte antiterroriste, mais plutôt une réorientation des moyens vers des menaces jugées plus directes. Le gouvernement insiste sur la nécessité de mieux protéger ses intérêts nationaux et d’assurer la sécurité des populations autour des installations énergétiques et minières.

Réactions et incertitudes

La décision nigérienne a suscité des réactions partagées. Certains analystes y voient un affaiblissement du front commun face aux groupes armés, tandis que d’autres saluent une stratégie plus pragmatique dans un contexte où les ressources humaines et matérielles sont limitées.

La suite dépendra en grande partie de la capacité du Niger à compenser ce retrait par une montée en puissance de ses forces internes, et à maintenir des formes de coopération bilatérales ou alternatives avec ses voisins.

Ce tournant marque une nouvelle phase dans la posture militaire nigérienne, plus centrée sur la souveraineté stratégiqueet la priorité à la sécurisation des ressources clés du pays.

assimi goita depart visit president tiani niger niamey ibrahima traore burkina photo famille aes

Ratification du Traité de la Confédération des États du Sahel : une nouvelle ère d’intégration régionale

Le 27 mars 2025, l’Assemblée Législative de Transition du Burkina Faso a officiellement ratifié le traité portant création de la Confédération des États du Sahel (CES), concrétisant ainsi une nouvelle dynamique d’intégration régionale entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Cette initiative politique, annoncée en 2023 et formalisée par la Charte du Liptako-Gourma en 2023, vise à renforcer la coopération dans des domaines stratégiques tels que la sécurité, l’économie, la diplomatie et la gouvernance.

Un tournant politique majeur pour les pays sahéliens

La ratification du traité par le Burkina Faso intervient dans un contexte de rupture progressive avec les institutions régionales et internationales traditionnelles. Les trois pays membres de la Confédération, dirigés par des juntes militaires, ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) début 2025, exprimant leur volonté de développer une vision commune fondée sur la souveraineté, l’autodétermination et la coopération Sud-Sud.

Le projet de Confédération constitue une réponse politique à l’insécurité chronique qui touche la zone sahélienne, ainsi qu’à la crise de confiance vis-à-vis des structures régionales comme la CEDEAO et l’Union africaine. En mettant en commun leurs ressources et leurs stratégies, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ambitionnent de restaurer la stabilité et de promouvoir un développement endogène et durable.

Les axes de coopération de la Confédération des États du Sahel

La CES repose sur plusieurs piliers clés :

  • Défense et sécurité : Mutualisation des moyens militaires et coordination renforcée contre le terrorisme et les groupes armés non étatiques.
  • Intégration économique : Projet de monnaie commune, création d’une banque d’investissement régionale, harmonisation des politiques commerciales.
  • Mobilité et citoyenneté : Introduction d’un passeport biométrique commun, suppression des frais d’itinérance téléphonique, libre circulation des personnes et des biens.
  • Diplomatie commune : Positionnement unifié sur la scène internationale, diversification des partenariats au-delà des sphères d’influence traditionnelles.

Vers une souveraineté retrouvée ?

La création de la Confédération des États du Sahel est perçue par ses initiateurs comme un acte de rupture avec les modèles imposés de l’extérieur. Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a réaffirmé la volonté du pays de prendre en main son destin et de bâtir, avec ses voisins, un avenir fondé sur les réalités africaines.

Cependant, cette démarche soulève aussi de nombreux défis : reconnaissance internationale de la CES, mobilisation des ressources internes, gestion des tensions frontalières et défis logistiques liés à l’opérationnalisation de l’union.

Conclusion

La ratification du traité de la Confédération des États du Sahel par le Burkina Faso marque une étape décisive vers une nouvelle configuration géopolitique en Afrique de l’Ouest. En misant sur la solidarité sahélienne et en affirmant une voie politique alternative, les pays membres de la CES veulent construire une union régionale résiliente, indépendante et adaptée aux aspirations profondes de leurs peuples.

Fambita

Solidarité internationale après l’attaque de Fambita : le Niger face à la terreur, mais pas seul

Le Niger a été frappé par une attaque terroriste d’une violence extrême le vendredi 21 mars 2025, dans le village de Fambita, situé dans la région de Tillabéri, frontalière du Mali et du Burkina Faso. Le bilan provisoire fait état d’au moins 44 civils tués et 13 blessés, victimes d’une offensive coordonnée attribuée aux combattants de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

Les assaillants ont pris pour cible la mosquée du village durant la prière du vendredi, avant de s’en prendre au marché local et de mettre le feu à plusieurs habitations. Cette attaque s’inscrit dans une série de violences récurrentes qui endeuillent la zone dite « des trois frontières », régulièrement ciblée par des groupes armés jihadistes.

Trois jours de deuil national

En hommage aux victimes, les autorités nigériennes ont décrété trois jours de deuil national, débutant le samedi 22 mars. Les drapeaux ont été mis en berne, tandis que les communautés locales tentent de faire face au traumatisme et à la douleur. Le gouvernement a promis d’intensifier la riposte militaire dans la zone et de renforcer la présence de forces de sécurité.

Une vague de solidarité internationale

Cette attaque a suscité une vague de réactions et de solidarité à l’international. Plusieurs pays et organisations ont exprimé leur soutien au peuple nigérien :

  • Le Tchad, voisin et allié régional, a présenté ses condéléances aux familles éplorées et réaffirmé son engagement dans la lutte antiterroriste au Sahel.
  • Les États-Unis, par l’intermédiaire de leur ambassade à Niamey, ont condamné fermement l’attaque et promis leur soutien pour aider le Niger à renforcer ses capacités de défense.
  • L’Union africaine et la CEDEAO ont appelé à une coopération renforcée entre les pays de la sous-région afin de faire front commun contre la menace jihadiste.

Un besoin urgent de coopération régionale

L’attaque de Fambita rappelle une fois de plus l’urgence d’une stratégie concertée et efficace au niveau régional et international. La zone des trois frontières reste un foyer d’instabilité chronique, où les populations civiles paient le prix fort de la violence armée.

Dans ce contexte, la solidarité exprimée par les partenaires du Niger est un signal fort. Mais au-delà des messages de soutien, c’est une action concrète et coordonnée qui est attendue pour endiguer durablement l’expansion des groupes terroristes dans la région.

Le Niger, en deuil, reste debout. Et il n’est pas seul.

Chine Niger 800x533 1 780x440 1

Niger – Chine : Entre tensions et réajustements, Niamey cherche à préserver ses relations

Le Niger a récemment expulsé les dirigeants de trois sociétés pétrolières chinoises opérant sur son territoire : la China National Petroleum Corporation (CNPC), la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) et la West African Petroleum Company (WAPCO). Cette décision, annoncée le 12 mars 2025, leur accordait un délai de 48 heures pour quitter le pays. 

Les autorités nigériennes reprochent à ces entreprises plusieurs manquements, notamment :

  • Le refus d’appliquer une échelle salariale équitable aux travailleurs locaux. 
  • Le non-respect des quotas de fournisseurs locaux dans les contrats. 
  • Le manque de formation et de promotion du personnel nigérien. 
  • Le refus de transférer des technologies pour renforcer les compétences nationales. 

 

Parallèlement, le gouvernement a révoqué définitivement la licence d’exploitation de l’hôtel Soluxe International à Niamey, géré par la société chinoise Soluxe International SARL. Les motifs invoqués incluent des pratiques discriminatoires, des travaux d’extension non autorisés et des déclarations fiscales erronées. 

Ces mesures s’inscrivent dans une volonté des autorités nigériennes de renforcer le contrôle sur le secteur pétrolier et d’assurer que l’exploitation des ressources naturelles bénéficie prioritairement à la population locale. Le gouvernement a également exprimé le souhait d’intégrer le capital de WAPCO et de désigner des représentants nigériens aux postes opérationnels de la CNPC, avec des droits et avantages équivalents à leurs homologues chinois. 

Conscient des implications diplomatiques de ces décisions, Niamey cherche à éviter une détérioration de ses relations avec Pékin. Lors d’un point presse le 19 mars, le gouvernement nigérien a tenté d’apaiser les tensions en affirmant que ces mesures visaient à rééquilibrer les partenariats et à garantir le respect des lois en vigueur, sans animosité envers la Chine. 

Cette situation reflète une tendance plus large en Afrique, où certains pays réévaluent leurs relations avec la Chine pour s’assurer que les collaborations soient mutuellement bénéfiques et respectueuses des réglementations locales.

OIF

Le Niger se retire de l’Organisation internationale de la Francophonie : une nouvelle rupture avec l’Occident

Le gouvernement du Niger a annoncé, le 17 mars 2025, son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision, officialisée par une lettre du ministère des Affaires étrangères adressée aux représentations diplomatiques, marque une nouvelle étape dans la politique de rupture engagée par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’État de juillet 2023.

Un retrait en réponse aux sanctions de l’OIF

L’annonce du retrait du Niger de l’OIF s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques entre Niamey et l’organisation francophone. Après le renversement du président élu Mohamed Bazoum en juillet 2023, l’OIF avait suspendu le Niger de ses instances en décembre de la même année. Cette décision visait à sanctionner l’absence de retour à l’ordre constitutionnel et à faire pression sur la junte pour la libération de l’ancien chef d’État, toujours en détention.

Face à ces mesures, les nouvelles autorités nigériennes avaient déjà suspendu toute coopération avec l’organisation. Le retrait officiel du pays de l’OIF constitue donc une réponse directe à cette exclusion, renforçant la posture souverainiste adoptée par la junte.

Une politique de rupture avec l’influence française

Ce départ de l’OIF s’inscrit dans une dynamique plus large de détachement du Niger vis-à-vis des institutions et influences occidentales, en particulier françaises. Depuis la prise de pouvoir par les militaires, le pays a multiplié les décisions visant à réduire son lien avec la France, ancienne puissance coloniale.

En octobre 2024, plusieurs rues et monuments de Niamey portant des noms français ont été rebaptisés, symbolisant cette volonté de rupture. Par ailleurs, le gouvernement nigérien a exigé et obtenu le départ des forces françaises stationnées sur son territoire.

Dans le cadre de cette reconfiguration géopolitique, le Niger s’est également rapproché de ses voisins sahéliens dirigés par des juntes militaires, le Mali et le Burkina Faso, au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce bloc régional cherche à affirmer son indépendance vis-à-vis des organisations internationales dominées par l’Occident et à renforcer sa coopération avec de nouveaux partenaires comme la Russie et la Turquie.

Quelles conséquences pour la Francophonie au Niger ?

Malgré ce retrait de l’OIF, le français demeure, pour l’instant, la langue officielle du Niger. Cependant, cette décision pourrait remettre en question les programmes de coopération éducative et culturelle financés par l’organisation. L’OIF apporte un soutien aux systèmes éducatifs des pays membres, notamment dans la formation des enseignants et la promotion de la langue française.

En se retirant, le Niger pourrait ainsi voir ses relations avec les autres pays francophones se distendre, ce qui marquerait une nouvelle étape dans la reconfiguration de son positionnement international.

Un tournant historique

Le Niger, membre de l’OIF depuis sa création en 1970, a longtemps été un acteur actif de la Francophonie institutionnelle. Son retrait marque donc une rupture majeure dans son histoire diplomatique et symbolise son rejet des cadres multilatéraux perçus comme influencés par les anciennes puissances coloniales.

Ce choix politique s’inscrit dans une vague plus large de remise en question de la Francophonie en Afrique, où plusieurs États critiquent l’organisation pour son manque d’impact concret sur le développement et pour son alignement supposé sur les intérêts occidentaux. Reste à savoir si cette décision inspirera d’autres pays de la région, déjà engagés dans une politique de rupture avec les institutions internationales dominées par l’Occident.

Starlink

Starlink désormais disponible au Niger : Une révolution pour l’accès à Internet

Le Niger vient de franchir une étape majeure dans l’accès à Internet avec l’arrivée officielle du service Internet par satellite Starlink. Cette technologie, développée par SpaceX, promet de fournir une connexion rapide et fiable aux habitants, y compris dans les zones les plus reculées du pays.

Une solution pour combler la fracture numérique

Jusqu’ici, le Niger faisait face à des défis majeurs en matière de connectivité. Avec un accès limité aux infrastructures de fibre optique et une couverture mobile encore insuffisante dans certaines régions, de nombreuses communautés restaient privées d’un Internet performant. L’arrivée de Starlink pourrait changer la donne en permettant une couverture quasi-totale du territoire grâce à son réseau de satellites en orbite basse.

Ce service offre des débits allant de 50 à 250 Mbps, avec une latence réduite par rapport aux solutions satellites traditionnelles. Il représente une alternative crédible aux fournisseurs classiques, notamment pour les populations rurales, les écoles, les entreprises et les institutions gouvernementales.

Un impact économique et social significatif

L’accessibilité à une connexion Internet stable et rapide pourrait avoir des répercussions positives sur plusieurs secteurs :

Éducation : les étudiants et enseignants auront un meilleur accès aux ressources en ligne, favorisant l’apprentissage à distance.

Économie et entrepreneuriat : les entreprises, notamment les PME et les startups, pourront se connecter plus facilement aux marchés internationaux.

Santé : la télémédecine pourra se développer, permettant aux zones rurales d’accéder aux soins à distance.

Agriculture et environnement : les agriculteurs pourront bénéficier de meilleures prévisions météorologiques et d’outils numériques pour optimiser leurs productions.

Coût et accessibilité

L’abonnement à Starlink au Niger suit le modèle tarifaire appliqué dans d’autres pays africains. Il comprend un coût d’acquisition du kit (antenne, routeur et câbles) et un abonnement mensuel. Bien que ce service reste plus onéreux que les solutions locales, il offre un retour sur investissement intéressant pour les entreprises, les institutions et les particuliers vivant dans des zones mal desservies.

Des initiatives sont également attendues pour faciliter l’accès à Starlink aux populations vulnérables, avec l’implication potentielle du gouvernement et d’organisations internationales.

Un pas vers l’indépendance numérique du Niger

Avec cette avancée, le Niger rejoint la liste des pays africains bénéficiant de Starlink, aux côtés du Nigeria, du Kenya, du Rwanda et de l’Afrique du Sud. L’adoption de cette technologie pourrait contribuer à accélérer la transformation numérique du pays, à attirer de nouveaux investissements et à favoriser le développement économique.

L’arrivée de Starlink est une excellente nouvelle pour le Niger, mais des défis restent à relever, notamment en matière de régulation, de coût et d’intégration avec les opérateurs locaux. Quoi qu’il en soit, cette innovation ouvre une nouvelle ère pour l’accès à Internet au Niger, offrant de nouvelles opportunités aux habitants et aux entreprises du pays.

Pénurie d’essence au Niger

Pénurie d’essence au Niger : Une crise énergétique aux multiples enjeux

Depuis plusieurs semaines, le Niger fait face à une pénurie d’essence sans précédent, perturbant l’économie et le quotidien des populations. Cette situation a entraîné des files d’attente interminables dans les stations-service, avec de nombreuses stations totalement à sec, notamment dans la capitale Niamey.

Les causes de la pénurie

La crise actuelle trouve son origine dans plusieurs facteurs structurels et conjoncturels :

  1. La diminution du marché noir Historiquement, une part importante de l’essence consommée au Niger provenait du marché noir, alimenté en grande partie par la contrebande en provenance du Nigeria. Cependant, la suppression des subventions sur les carburants au Nigeria en 2023 a entraîné une hausse des prix, rendant cette activité moins lucrative et réduisant ainsi l’offre clandestine d’essence sur le marché nigérien.
  2. Une production nationale insuffisante La Société de Raffinage de Zinder (SORAZ), principale source de production d’essence du pays, ne parvient pas à répondre à la demande. Actuellement, elle ne fournit qu’environ 25 citernes par jour, alors que les besoins quotidiens du pays sont estimés entre 40 et 50 citernes.
  3. Les difficultés logistiques d’approvisionnement Face au déficit de production locale, la Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP) a mis en place un plan d’importation de carburant. Des stocks importants sont disponibles à Lomé, au Togo, mais leur acheminement reste complexe. Les camions doivent traverser des zones instables, nécessitant des escortes militaires pour garantir la sécurité du transport.

Conséquences économiques et sociales

La pénurie d’essence a des répercussions significatives sur plusieurs secteurs :

  • Impact sur les transports : Les prix du transport ont fortement augmenté, affectant les travailleurs et les petites entreprises dépendantes de la mobilité.
  • Ralentissement des activités économiques : De nombreuses entreprises, notamment celles utilisant des groupes électrogènes, subissent des perturbations dans leur production.
  • Inflation : La hausse du coût du transport se répercute sur le prix des marchandises, augmentant le coût de la vie pour la population.

Solutions et perspectives

Pour remédier à cette crise, plusieurs mesures sont en cours d’étude :

  • Augmentation de la production locale : Un renforcement des capacités de la SORAZ pourrait permettre de réduire la dépendance aux importations.
  • Diversification des sources d’approvisionnement : Accélérer et sécuriser l’importation depuis d’autres pays voisins.
  • Renforcement de la logistique de distribution : Optimiser la gestion des stocks et le transport pour assurer un approvisionnement plus régulier.

La pénurie actuelle met en lumière les défis structurels du secteur énergétique nigérien. Il est crucial pour le pays de développer une stratégie durable visant à assurer son autosuffisance énergétique et à stabiliser le marché du carburant.

Visite de John Dramani Mahama a Niamey 1

Niger-Ghana : Une coopération renforcée pour lutter contre le terrorisme au Sahel

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a récemment effectué une visite officielle à Niamey, où il s’est entretenu avec le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien. Cette rencontre marque une volonté affirmée des deux pays de dynamiser leur coopération bilatérale et de renforcer leur engagement commun contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Une volonté de coopération renforcée

Dans un contexte de tensions géopolitiques en Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Niger cherchent à consolider leurs relations, notamment après la sortie de ce dernier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024. Cette visite s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à faciliter la réconciliation entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Niger, le Mali et le Burkina Faso – et la CEDEAO, dont le Ghana reste un acteur clé.

John Dramani Mahama a souligné l’importance de la stabilité régionale pour la prospérité économique et la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Son homologue nigérien a, quant à lui, réaffirmé l’engagement du Niger à travailler de concert avec les pays voisins afin de lutter efficacement contre la menace djihadiste.

Un front uni contre le terrorisme au Sahel

Le Sahel reste une zone particulièrement vulnérable aux attaques des groupes terroristes, notamment affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Face à cette menace croissante, le Niger et ses alliés de l’AES ont récemment annoncé la formation d’une force conjointe de 5 000 soldats dédiée à la lutte contre le terrorisme.

Dans ce cadre, le Ghana pourrait jouer un rôle stratégique en facilitant l’échange de renseignements, le renforcement des capacités militaires et la coopération logistique. La visite du président Mahama témoigne de la nécessité d’une approche collective pour stabiliser la région et empêcher l’expansion des groupes extrémistes vers le golfe de Guinée.

Enjeux économiques et diplomatiques

Au-delà des questions sécuritaires, cette rencontre vise également à renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les deux nations. Le Ghana, en tant que puissance économique régionale, pourrait offrir un appui stratégique au Niger, dont l’économie reste fragilisée par les sanctions et l’instabilité politique.

Sur le plan diplomatique, cette visite marque un tournant dans les relations entre les pays d’Afrique de l’Ouest, en mettant en avant la nécessité d’un dialogue inclusif entre la CEDEAO et l’AES. Le Ghana pourrait ainsi jouer un rôle de médiateur dans la réintégration progressive des États membres de l’AES au sein des institutions sous-régionales.

Perspectives et défis

Si cette initiative ouvre la voie à une meilleure coordination régionale, plusieurs défis subsistent :

L’efficacité de la force conjointe de l’AES face aux groupes terroristes bien implantés.

Le maintien de l’équilibre diplomatique entre les pays de l’AES et ceux de la CEDEAO.

Le financement et la logistique des opérations de lutte contre le terrorisme.

Cette coopération entre le Niger et le Ghana illustre une prise de conscience collective quant à la nécessité de stratégies concertées pour faire face aux défis sécuritaires et économiques. Reste à voir comment ces engagements seront mis en œuvre dans les prochains mois et quels seront les impacts sur la stabilité de la région.

AES logo

L’Alliance des États du Sahel dévoile officiellement son drapeau

Le 22 février 2025, une étape significative a été franchie au Sahel avec la levée officielle du drapeau de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette alliance regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso, symbolisant leur engagement commun en faveur de la souveraineté, de la paix et du développement dans la région. 

Contexte de l’AES

L’AES est née de la volonté de ces trois nations sahéliennes de renforcer leur coopération face aux défis sécuritaires, économiques et politiques. La présentation officielle du drapeau marque une étape importante dans la consolidation de cette alliance régionale. 

La cérémonie de levée du drapeau

La cérémonie s’est déroulée à Bamako, en présence des ministres des États membres de l’AES. Le drapeau, validé en amont par les chefs d’État de l’alliance, a été dévoilé comme un symbole fort de l’unité et de la souveraineté partagée. 

Symbolisme du drapeau

Le drapeau de l’AES arbore des étoiles dorées représentant chaque pays membre, sur un fond illustrant l’unité et la solidarité sahélienne. La devise « Un espace — Un peuple — Un destin » reflète l’engagement commun pour la souveraineté, la paix et le développement de la région. 

Perspectives futures

La levée du drapeau de l’AES symbolise une nouvelle ère de coopération renforcée entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette alliance vise à relever les défis communs et à promouvoir un développement harmonieux au Sahel.