Après une année 2024 marquée par une forte baisse de la production industrielle d’or, le Mali prévoit un léger rebond pour 2025. Les autorités maliennes estiment que le pays produira environ 54,7 tonnes d’or, contre 51 tonnes en 2024, soit une augmentation d’environ 7 %. Cette relance reste toutefois conditionnée à la reprise complète des activités de certains grands opérateurs miniers, notamment Barrick Gold.
Retour progressif des grands groupes miniers
La baisse de la production en 2024 – la plus marquée depuis plusieurs années – s’expliquait principalement par les tensions entre le gouvernement de transition et les sociétés minières étrangères, liées à une nouvelle législation minière plus contraignante. Cette législation exigeait une participation accrue de l’État dans les projets aurifères et une hausse des taxes, ce qui avait conduit certaines entreprises à suspendre leurs activités.
Cependant, un accord a été conclu en février 2025 entre le gouvernement malien et Barrick Gold, l’un des plus gros producteurs d’or du pays, pour relancer l’exploitation. L’approbation officielle de cet accord est toujours en attente, mais sa validation pourrait jouer un rôle clé dans l’atteinte des prévisions de production.
Un secteur stratégique pour l’économie malienne
Le secteur aurifère représente environ 25 % du PIB du Mali et constitue la première source de devises du pays. Une reprise de la production serait donc une bouffée d’oxygène économique, dans un contexte où le Mali cherche à renforcer sa souveraineté économique tout en maintenant l’attractivité de son secteur minier.
Les autorités maliennes comptent également sur l’arrivée de nouveaux investisseurs, notamment issus des pays partenaires de l’Alliance des États du Sahel (AES), pour compenser le retrait ou la prudence d’acteurs occidentaux.
Défis persistants à surmonter
Malgré cette perspective de reprise, plusieurs défis restent à relever :
- La sécurité dans les zones minières, souvent visées par des groupes armés.
- La confiance des investisseurs, encore fragile après les récents conflits juridiques.
- La logistique et l’environnement, avec la nécessité de mieux encadrer l’exploitation artisanale et de limiter son impact écologique.
Vers un avenir plus stable ?
Si les prévisions pour 2025 se confirment, le Mali pourrait amorcer un nouveau cycle de croissance dans son secteur minier. Mais cette relance devra s’accompagner d’un dialogue plus équilibré entre l’État et les compagnies minières, dans un climat de stabilité politique et sécuritaire.