BCEAO

BCEAO : Maintien du taux directeur à 3,5 % pour soutenir la stabilité économique

Le 5 mars 2025, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé de maintenir son principal taux directeur à 3,5%, niveau en vigueur depuis le 16 décembre 2023. 

Croissance Économique Dynamique

L’activité économique au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) demeure robuste. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a progressé de 7,0% au quatrième trimestre 2024, après une hausse de 5,8% le trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année 2024, la croissance réelle du PIB est estimée à 6,2%, contre 5,3% en 2023, et devrait atteindre 6,3% en 2025. Cette dynamique est soutenue par les secteurs extractif, manufacturier et agricole. 

Inflation en Baisse

Le taux d’inflation a reculé à 2,9% au quatrième trimestre 2024, après 4,1% le trimestre précédent. Cette baisse est attribuée à la diminution des prix des produits alimentaires et énergétiques importés, ainsi qu’à de bonnes récoltes lors de la campagne vivrière 2024/2025. Les prévisions pour 2025 estiment une inflation à 2,7%, après 3,5% en 2024. Cependant, des risques subsistent en raison de l’insécurité dans la région, des effets du changement climatique sur la production agricole et des tensions géopolitiques influençant les prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires. 

Amélioration de la Situation Extérieure

La balance extérieure de l’Union s’est améliorée récemment, grâce à la hausse des prix des produits exportés, aux ventes d’hydrocarbures à l’étranger et à la mobilisation accrue de ressources extérieures par les États membres. 

Perspectives et Vigilance

Le CPM continuera de surveiller l’évolution de l’inflation ainsi que la situation économique, financière et monétaire de l’Union, prêt à prendre les mesures nécessaires pour assurer la stabilité monétaire et financière. 

Macky Sall a Cape Town avec Cyril Ramaphosa President du G20

Macky Sall et Cyril Ramaphosa unissent leurs voix pour l’allègement de la dette africaine

L’ancien président sénégalais, Macky Sall, poursuit activement son engagement en faveur de l’allègement de la dette africaine. Le 25 février 2025, il a rencontré le président sud-africain Cyril Ramaphosa à Cape Town, accompagné de plusieurs anciens chefs d’État africains. Cette rencontre visait à plaider pour un allègement global de la dette africaine, considéré comme essentiel pour la relance économique du continent. 

Macky Sall a exprimé que cet allègement permettrait aux pays africains de rediriger des ressources vers des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures, favorisant ainsi une croissance durable. 

Cet engagement s’inscrit dans la continuité des actions de Macky Sall, qui avait déjà appelé à l’annulation totale ou partielle de la dette publique des pays africains en 2020. Cette initiative avait reçu un écho favorable de la communauté internationale, avec des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) effaçant la dette de vingt-cinq pays pauvres à l’époque. 

La récente rencontre à Cape Town témoigne de la détermination des dirigeants africains à unir leurs efforts pour obtenir un allègement significatif de la dette, condition jugée essentielle pour une relance économique effective du continent.

Africa50

Africa50 veut investir jusqu’à 800 millions $ dans les infrastructures énergétiques en Afrique

Dans le cadre de son engagement en faveur du développement des infrastructures en Afrique, Africa50, la plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures, a annoncé son intention d’injecter jusqu’à 800 millions de dollarsdans le secteur énergétique du continent. Cet investissement vise à améliorer l’accès à l’énergie, à renforcer la transition énergétique et à soutenir les projets d’énergie renouvelable.

Un investissement stratégique pour un développement durable

L’Afrique fait face à un déficit énergétique important, freinant son développement économique et social. Selon la Banque mondiale, près de 600 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité. Pour combler ce retard, Africa50 mise sur des projets d’infrastructures énergétiques modernes, efficaces et durables.

L’institution envisage de financer et co-financer plusieurs initiatives, notamment :

  • La construction et l’expansion de centrales solaires, éoliennes et hydroélectriques.
  • L’amélioration des réseaux de transport et de distribution d’électricité.
  • Le développement de solutions innovantes pour l’électrification rurale.

Un levier pour la transition énergétique

Africa50 met un accent particulier sur les énergies renouvelables, visant ainsi à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et à accélérer la transition énergétique du continent. En collaboration avec des gouvernements, des institutions financières et des acteurs privés, la plateforme souhaite catalyser des investissements dans des infrastructures durables, tout en assurant une croissance inclusive et respectueuse de l’environnement.

Un impact économique et social majeur

L’investissement d’Africa50 devrait avoir un impact significatif sur plusieurs plans :

  • Amélioration de l’accès à l’électricité pour des millions de foyers et d’entreprises.
  • Création d’emplois dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
  • Attractivité accrue des investissements étrangers dans le secteur énergétique africain.

Un engagement réaffirmé pour le futur

Avec cet investissement de 800 millions de dollars, Africa50 réaffirme son ambition de jouer un rôle central dans le développement énergétique du continent. La plateforme continue de rechercher des partenariats stratégiques pour maximiser l’impact de ses investissements et contribuer à un avenir plus énergétiquement sûr et durable pour l’Afrique.

Cet engagement représente une opportunité majeure pour l’Afrique, lui permettant de renforcer son indépendance énergétique, d’accélérer son industrialisation et d’améliorer les conditions de vie de ses populations. Africa50 s’inscrit ainsi comme un acteur incontournable du développement des infrastructures énergétiques sur le continent.

Erreurs Visa France

La Grèce et les Pays-Bas durcissent leur politique migratoire envers les ressortissants de 13 pays africains

En 2024, la Grèce et les Pays-Bas ont adopté des mesures visant à restreindre l’entrée des ressortissants de 13 pays africains. Ces décisions s’inscrivent dans un contexte européen marqué par un durcissement général des politiques migratoires.

Les Pays-Bas demandent une dérogation aux règles européennes

En septembre 2024, le gouvernement néerlandais a sollicité une dérogation auprès de la Commission européenne pour se retirer du système commun d’immigration et d’asile de l’Union européenne. Cette initiative vise à permettre aux Pays-Bas de renforcer leurs contrôles aux frontières et de limiter l’accueil des demandeurs d’asile, notamment en provenance de pays africains. Le Premier ministre, Dick Schoof, a confirmé cette intention en déclarant vouloir sortir “dès que possible” des règles européennes en matière d’asile et de migration. 

La Grèce plaide pour des solutions externes

Parallèlement, la Grèce, aux côtés de quatorze autres pays européens, a plaidé pour la mise en place de “nouvelles solutions pour prévenir l’immigration irrégulière”. Parmi les propositions figure le transfert des demandeurs d’asile vers des pays tiers où leurs demandes seraient examinées, s’inspirant de l’accord entre l’Italie et l’Albanie.

Un durcissement généralisé en Europe

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte européen plus large de durcissement des politiques migratoires. En octobre 2024, les dirigeants de l’Union européenne ont discuté de mesures renforcées pour lutter contre l’immigration irrégulière, malgré une baisse de 42 % des entrées irrégulières cette année-là. Des propositions telles que l’externalisation du traitement des demandes d’asile et la création de “centres de retour” hors d’Europe ont été évoquées.

Ces évolutions reflètent une tendance croissante en Europe à adopter des politiques migratoires plus restrictives, affectant particulièrement les ressortissants de plusieurs pays africains.

Mahamoud Ali Youssouf

Mahamoud Ali Youssouf élu président de la Commission de l’Union africaine après une élection en sept tours

Le 15 février 2025, lors du 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, les dirigeants africains ont élu Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti, au poste de président de la Commission de l’UA. Cette élection, marquée par une compétition intense, s’est conclue après sept tours de scrutin.

À 59 ans, Mahamoud Ali Youssouf succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat pour un mandat de quatre ans. Diplomate chevronné, il occupe le poste de chef de la diplomatie djiboutienne depuis 2005 et a précédemment servi en tant qu’ambassadeur de Djibouti en Égypte. Sa carrière est également marquée par une implication active dans la résolution de conflits régionaux, notamment au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).

La course à la présidence de la Commission de l’UA a été particulièrement disputée. Mahamoud Ali Youssouf a affronté des candidats de poids, dont Raila Odinga, ancien premier ministre du Kenya, et Richard Randriamandrato, ex-ministre des Affaires étrangères de Madagascar. Bien que Raila Odinga ait été considéré comme le favori en raison de sa notoriété politique et de ses alliances stratégiques, c’est finalement le candidat djiboutien qui a su rallier une majorité de voix. Selon les résultats, Youssouf a obtenu 33 voix sur 49 au septième tour de scrutin. 

Plusieurs facteurs ont contribué à la victoire de Mahamoud Ali Youssouf. Sa longue expérience diplomatique et sa maîtrise des dossiers africains ont renforcé sa crédibilité auprès des États membres. De plus, sa campagne a mis l’accent sur la nécessité pour les pays africains de prendre en main leurs propres enjeux de sécurité, réduisant ainsi la dépendance envers les interventions extérieures. Cette approche a trouvé un écho favorable parmi les dirigeants africains, désireux de voir l’UA jouer un rôle plus proactif dans la résolution des crises continentales.

Le nouveau président de la Commission de l’UA hérite de défis majeurs. Parmi eux, la montée des juntes militaires en Afrique de l’Ouest, les conflits persistants en République démocratique du Congo, ainsi que les critiques concernant l’efficacité de l’UA dans la gestion des conflits armés. Mahamoud Ali Youssouf devra également s’atteler à renforcer l’unité au sein de l’organisation et à promouvoir une intégration économique accrue entre les États membres.

Sa maîtrise de plusieurs langues, dont le français, l’anglais et l’arabe, constitue un atout supplémentaire pour faciliter les communications et les négociations au sein de l’UA. Sa proximité avec le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh pourrait également jouer un rôle dans le renforcement des relations entre l’UA et les dirigeants nationaux.

En conclusion, l’élection de Mahamoud Ali Youssouf à la tête de la Commission de l’Union africaine marque une nouvelle étape pour l’organisation continentale. Son expérience et sa vision stratégique seront déterminantes pour aborder les défis actuels et futurs de l’Afrique, en mettant l’accent sur une prise en charge africaine des problématiques du continent.

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Union Africaine : L’Algérie Devance le Maroc et Remporte la Vice-Présidence de la Commission

Lors du 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA) tenu à Addis-Abeba, l’Algérie a remporté la vice-présidence de la Commission de l’UA, surpassant le Maroc dans une compétition diplomatique intense. Cette victoire marque un tournant stratégique pour Alger, qui renforce ainsi son influence au sein des instances panafricaines.

Une Élection Sous Haute Tension

Le poste de vice-président de la Commission de l’UA, attribué cette année à l’Afrique du Nord, devait être occupé par une femme, conformément à la politique de parité de l’organisation. Deux candidates étaient en lice :

Selma Malika Haddadi (Algérie), ambassadrice en Éthiopie et représentante permanente auprès de l’UA.

Latifa Akharbach (Maroc), présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle du Maroc.

Ce scrutin, hautement stratégique, a reflété les tensions diplomatiques persistantes entre Alger et Rabat, deux puissances régionales rivales sur de nombreux dossiers africains et internationaux.

Une Victoire Stratégique pour Alger

L’élection de Selma Malika Haddadi à la vice-présidence de la Commission de l’UA est une consécration pour la diplomatie algérienne, qui a mené une campagne active en faveur de sa candidate. Son expérience en tant que diplomate en poste en Éthiopie, pays hôte de l’UA, a été un atout majeur.

Cette victoire offre à l’Algérie un levier important dans la gestion des affaires de l’organisation, notamment en ce qui concerne les finances et les ressources humaines. Elle lui permet également d’affirmer son rôle en tant qu’acteur clé dans les affaires africaines.

Le Maroc en quête d’influence

De son côté, le Maroc, qui a multiplié les initiatives diplomatiques ces dernières années pour asseoir sa présence au sein des instances africaines, subit un revers. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait mené une campagne diplomatique active pour soutenir la candidature de Latifa Akharbach, mais cela n’a pas suffi.

Rabat, qui avait réintégré l’UA en 2017 après 33 ans d’absence, cherche à renforcer son ancrage institutionnel sur le continent. Cette élection manquée démontre que la bataille pour l’influence au sein de l’Union africaine reste âpre et que l’Algérie conserve un avantage diplomatique dans certaines sphères.

Implications et Perspectives

L’élection de Selma Malika Haddadi pourrait avoir des implications majeures pour la gouvernance de l’UA et les rapports de force en Afrique du Nord. Parmi les enjeux clés à venir :

Une gestion stratégique des ressources : La vice-présidence supervise notamment les finances et la gestion administrative de l’UA, des leviers cruciaux pour influencer les décisions de l’organisation.

L’orientation des politiques africaines : L’Algérie pourrait jouer un rôle plus actif dans les décisions stratégiques de l’UA, notamment sur les questions de sécurité, d’intégration régionale et de développement économique.

Les relations avec le Maroc : Cette élection renforce la rivalité entre Alger et Rabat, dans un contexte où les tensions restent vives, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

Avec cette victoire, l’Algérie affirme son ambition de peser davantage sur l’échiquier africain. Reste à voir comment cette nouvelle dynamique influencera les décisions futures de l’UA et les relations entre les États membres.

L’élection de l’Algérienne Selma Malika Haddadi à la vice-présidence de la Commission de l’UA est une victoire diplomatique majeure pour Alger et un revers pour Rabat. Cet épisode illustre la lutte d’influence entre les deux nations au sein des instances africaines et marque une étape importante dans l’évolution des rapports de force au sein de l’Union africaine.