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Mali : le président Assimi Goïta dissout tous les partis politiques

Dans un geste sans précédent depuis l’indépendance du Mali, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a signé le mardi 13 mai 2025 un décret de dissolution de l’ensemble des partis politiques et des associations à caractère politique. L’annonce a été faite lors d’un conseil des ministres extraordinaire, diffusé en direct à la télévision nationale.

Cette décision marque une rupture historique avec l’ordre politique post-démocratique instauré depuis 1991, et ouvre une nouvelle phase de la transition en cours. Les autorités justifient cette mesure par des raisons de “cohésion nationale”, mais elle suscite d’ores et déjà des réactions vives, à l’échelle nationale comme internationale.

Un décret radical : suspension totale de la vie politique

Le décret, lu par le ministre de l’administration territoriale, Mamani Nassiré, indique que toutes les activités, réunions et manifestations à caractère politique sont désormais interdites sur l’ensemble du territoire national.

« Cette décision vise à préserver la stabilité, à prévenir les divisions internes et à créer un espace propice à la refondation de l’État malien », a déclaré le ministre.

La charte des partis politiques est officiellement abrogée, et neuf lois relatives à la vie politique ont été adoptées par le Conseil national de transition (CNT) pour accompagner cette nouvelle orientation.

Contexte et motivations du pouvoir

Depuis plusieurs mois, les autorités de transition ont exprimé leur volonté de refonder en profondeur les institutions. Lors des concertations nationales tenues fin avril 2025, plusieurs recommandations appelaient à dissoudre les partis politiques existants, jugés responsables de l’instabilité, de la corruption et de la fragmentation de la nation.

Le discours officiel insiste sur la nécessité de rompre avec le multipartisme jugé excessif, et de reconstruire un système basé sur un nombre limité de partis forts, représentatifs et ancrés dans les réalités nationales.

Réactions de la société civile et de l’opposition

Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreuses organisations de défense des droits humains, des juristes et des leaders politiques dénoncent une dérive autoritaire.

« Il s’agit d’une suspension pure et simple du droit à la participation politique garanti par la Constitution et les conventions internationales », a déclaré un porte-parole d’une coalition de partis dissous.

Des recours en inconstitutionnalité sont en cours de préparation, bien que la Cour constitutionnelle soit elle-même remise en question dans son indépendance depuis le début de la transition.

Condamnations et inquiétudes à l’international

La communauté internationale, notamment l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et les Nations unies, observe la situation avec préoccupation. Certains diplomates estiment que cette décision pourrait retarder davantage le processus de retour à l’ordre constitutionnel, déjà suspendu depuis le report indéfini des élections.

Une atmosphère de restriction de l’espace public

En parallèle, la chaîne francophone TV5 Monde a été suspendue de diffusion au Mali par la Haute Autorité de la Communication (HAC), accusée de tenir des propos “partiaux” sur la situation politique. Cette mesure alimente les craintes d’un resserrement de l’espace médiatique et de la liberté d’expression.

Vers quelle forme de gouvernance ?

Les autorités de transition envisagent désormais un système politique reposant sur une nouvelle charte nationale, où les partis politiques seraient strictement encadrés, en nombre limité, avec des critères de représentativité renforcés.

Il est aussi question, selon certaines fuites, de nommer Assimi Goïta président de la République pour un mandat de cinq ans, une proposition issue des concertations nationales, mais non encore actée officiellement.

Un tournant décisif et risqué

Le Mali vient de franchir un seuil critique dans son histoire politique moderne. Si les autorités justifient la dissolution des partis politiques par la volonté de refonder le pays sur de nouvelles bases, cette mesure extrême soulève de graves interrogations sur la démocratie, la liberté d’association, la légitimité de la transition et le respect des engagements internationaux.

La suite dépendra de la capacité du régime à dialoguer avec les forces sociales, à définir un nouveau cadre consensuel et à restaurer la confiance dans les institutions.

Guinée-Mali

Guinée-Mali : Une coopération bilatérale renforcée pour une intégration régionale durable

La Guinée et le Mali ont franchi une nouvelle étape dans leur coopération en organisant la première session de la Commission Mixte Guinée-Mali, un cadre diplomatique et technique de haut niveau visant à approfondir les relations entre les deux pays. Cette rencontre stratégique illustre la volonté commune des autorités de consolider une alliance régionale solide, fondée sur la souveraineté, la sécurité et la prospérité partagée.

Une dynamique diplomatique entre voisins stratégiques

Tenue en alternance à Conakry et à Bamako, cette première session s’est déroulée dans un climat de confiance et de convergence de vues, symbolisant l’attachement des deux pays à une coopération Sud-Sud pragmatique.

Au programme des discussions :

  • Renforcement de la sécurité transfrontalière, notamment face aux défis du terrorisme et de la criminalité organisée,

  • Dynamisation des échanges commerciaux et du transport routier entre les deux capitales,

  • Coopération énergétique, avec des perspectives de mutualisation des ressources et infrastructures,

  • Développement social et agricole, pour garantir la résilience des populations rurales.

Un socle commun : souveraineté et intégration régionale

La Guinée et le Mali, tous deux membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), partagent une même vision de l’avenir africain : assurer la stabilité intérieure, protéger les intérêts nationaux et bâtir une autonomie régionale.

Cette commission conjointe s’inscrit dans une stratégie de repositionnement géopolitique dans laquelle la solidarité entre pays sahéliens devient un levier d’influence collective.

La relance institutionnalisée de la coopération entre la Guinée et le Mali marque une étape significative vers une diplomatie de proximité, fondée sur l’action concrète, la confiance mutuelle et la complémentarité des ressources.

En renforçant leurs partenariats, les deux pays tracent les contours d’une intégration régionale plus autonome, solidaire et tournée vers l’intérêt des peuples.

Assimi Goïta

Mali : Une nouvelle République sans partis politiques ?

Le paysage politique malien est à la croisée des chemins. À l’issue de la phase nationale des concertations des forces vives de la nation, un bouleversement majeur a été proposé : la dissolution de tous les partis politiques existants et la limitation du nombre de partis à cinq au maximum dans la future République. Cette recommandation, radicale mais symbolique, alimente les débats sur l’avenir du pluralisme démocratique au Mali.

Une volonté de rupture avec l’ancien système

Depuis plusieurs années, de nombreux Maliens dénoncent l’inefficacité, la corruption et le clientélisme associés aux partis politiques traditionnels. Pour beaucoup, ces formations sont perçues comme des instruments de pouvoir personnel, détachés des aspirations populaires.

Dans ce contexte, les concertations nationales ont donné la parole à diverses couches sociales – autorités coutumières, syndicats, représentants de la société civile et militaires – qui semblent s’accorder sur un point : le besoin de refondation profonde du système politique malien.

Les recommandations : vers un système politique inédit

Voici les principales recommandations formulées :

  • Dissolution immédiate des partis politiques actuels ;

  • Refonte des critères de création des partis, avec un ancrage territorial, une base militante réelle et des objectifs clairs ;

  • Limitation du nombre de partis à cinq pour éviter la fragmentation politique et favoriser des projets de société cohérents ;

  • Recentrage du débat politique sur les programmes, et non sur les appartenances ethniques ou régionales.

Ces mesures visent à bâtir une nouvelle République plus structurée, plus représentative et mieux gouvernée.

Une proposition controversée

Si cette orientation reçoit un écho favorable parmi une partie de la population fatiguée des jeux politiciens, elle soulève aussi des inquiétudes. Les défenseurs du pluralisme politique craignent un glissement autoritaire, voire la mise en place d’un système fermé où la liberté d’association serait compromise.

De plus, la recommandation de nommer le colonel Assimi Goïta président pour un mandat de cinq ans renforce les soupçons d’une volonté de consolidation du pouvoir exécutif, sans passer par les urnes à court terme.

Une nouvelle République en construction

Le Mali entre donc dans une phase de transition institutionnelle cruciale. Le choix de réformer en profondeur le système des partis peut être un levier de stabilité s’il est encadré, transparent et adossé à une volonté populaire authentique. À l’inverse, mal gérée, cette transformation pourrait affaiblir la démocratie et créer une nouvelle forme d’exclusion politique.

Le débat est lancé : le Mali peut-il construire une démocratie sans partis, ou avec une version radicalement réduite de leur rôle ? Le chantier de la refondation ne fait que commencer.

AES marroco

AES : un accord historique avec le Maroc pour un accès à l’océan Atlantique

Le Burkina Faso, aux côtés du Mali et du Niger, a franchi une étape majeure dans sa stratégie d’ouverture au monde en concluant, ce 29 avril 2025, un accord avec le Maroc visant à faciliter son accès à l’océan Atlantique. Cet accord a été officialisé à Rabat lors d’une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES) et le roi Mohammed VI.

Un enjeu stratégique pour les pays enclavés du Sahel

Privés d’accès direct à la mer, le Burkina Faso, le Mali et le Niger font face à de nombreux obstacles logistiques et économiques pour leurs importations et exportations. La situation s’est aggravée avec leur retrait de la CEDEAO et les restrictions commerciales imposées par certains voisins côtiers.

L’accord avec le Maroc représente donc :

  • Une opportunité d’accès sécurisé à des infrastructures portuaires modernes,
  • Une réduction des coûts logistiques pour les échanges commerciaux,
  • Un levier pour dynamiser les exportations de produits miniers, agricoles et manufacturés,
  • Une nouvelle voie d’intégration économique Sud-Sud.
Un partenariat gagnant-gagnant

Le Maroc, acteur majeur du commerce africain et investisseur dans les infrastructures portuaires, offre à l’AES l’accès à plusieurs de ses ports stratégiques, notamment à Casablanca et à Dakhla.

En retour, cette coopération permettra au Maroc de renforcer ses liens économiques avec l’Afrique de l’Ouest et d’étendre son influence dans une région stratégique en pleine recomposition.

Vers une nouvelle géographie économique

Cet accord pourrait transformer durablement la dynamique économique du Sahel :

  • Diversification des partenaires commerciaux,
  • Stimulation du commerce interafricain,
  • Développement des corridors logistiques reliant les pays sahéliens à l’Atlantique,
  • Accroissement de l’indépendance économique vis-à-vis de certains circuits traditionnels.

L’accord avec le Maroc pour un accès à l’océan Atlantique représente une avancée diplomatique et économique majeure pour le Burkina Faso et ses partenaires de l’AES. Il ouvre de nouvelles perspectives de croissance, de souveraineté commerciale et de repositionnement stratégique sur la scène africaine et internationale.

Mali–Russie Vers un partenariat strategique renforce

Mali–Russie : Vers un partenariat stratégique renforcé

Le Mali continue d’opérer un virage stratégique majeur dans sa politique étrangère. Après la détérioration progressive de ses relations avec certains partenaires occidentaux, notamment la France, Bamako mise désormais sur un partenariat renforcé avec la Russie, une coopération qui prend de l’ampleur sur les plans militaire, diplomatique et économique.

Une visite diplomatique de haut niveau à Moscou

Les 3 et 4 avril 2025, une délégation conjointe composée des ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger – les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – s’est rendue à Moscou pour une série d’échanges stratégiques. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des alliances Sud-Sud, mais aussi dans une volonté affirmée de réduire la dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.

Au cours de cette rencontre, les ministres sahéliens ont échangé avec leur homologue russe Sergueï Lavrov sur plusieurs axes de coopération, notamment :

•La sécurité et la lutte contre les groupes terroristes armés,

• L’équipement et la formation militaire,

• Le développement de projets économiques et énergétiques,

•L’appui diplomatique de la Russie dans les institutions internationales.

Une force conjointe appuyée par la Russie

L’un des points phares de cette coopération est l’annonce du soutien de la Russie à la création d’une force conjointe de 5 000 hommes, composée des armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger, pour lutter contre les insurrections djihadistes dans la région sahélienne.

La Russie s’est engagée à fournir un appui logistique, des équipements militaires, ainsi qu’une assistance en formation, soulignant son rôle de partenaire stratégique de sécurité dans un contexte régional marqué par l’instabilité.

Un partenariat aux multiples dimensions

Au-delà du volet militaire, cette coopération devrait s’élargir à d’autres domaines :

•L’exploitation minière, secteur clé pour l’économie malienne,

• L’agriculture et la sécurité alimentaire,

•La santé, notamment avec des projets de coopération médicale,

•L’éducation, avec l’augmentation du nombre de bourses d’études pour les étudiants maliens en Russie.

Vers une nouvelle ère géopolitique sahélienne

Cette alliance stratégique illustre la volonté du Mali de repositionner ses partenariats internationaux selon ses intérêts souverains. Pour Bamako, Moscou représente un allié respectueux, engagé dans une logique de coopération mutuellement bénéfique.

Toutefois, ce basculement soulève également des interrogations au sein de la communauté internationale, en particulier dans un contexte de rivalités géopolitiques accrues.

La relation Mali–Russie, désormais structurée autour de l’Alliance des États du Sahel, prend une dimension nouvelle. Entre réalignement stratégique et recherche de souveraineté, Bamako semble déterminé à bâtir une nouvelle architecture de sécurité et de développement, loin des schémas traditionnels.

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Tensions diplomatiques entre l’AES et l’Algérie : un incident aérien ravive les crispations

Les relations diplomatiques entre l’Alliance des États du Sahel (AES) — composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger — et l’Algérie connaissent une nouvelle détérioration suite à la destruction d’un drone malien par les forces algériennes près de la frontière entre les deux pays. Cet incident, survenu au début du mois d’avril 2025, a suscité une vive réaction de la part des gouvernements sahéliens qui y voient une atteinte à leur souveraineté.

Un acte jugé hostile par l’AES

Dans un communiqué conjoint, les ministères des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont condamné l’action de l’Algérie, qualifiée d' »acte hostile et irresponsable ». Ils ont déclaré que la destruction du drone malien constituait une violation du droit international et des règles de bon voisinage.

Le Mali a convoqué l’ambassadeur d’Algérie en poste à Bamako pour exprimer sa protestation officielle et a annoncé son intention de porter l’affaire devant les instances internationales. En signe de mécontentement, les trois pays membres de l’AES ont rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger pour consultations.

Une relation déjà fragilisée

Les relations entre les pays de l’AES et l’Algérie étaient déjà tendues en raison des positions jugées ambiguës d’Alger sur les processus de transition politique dans la région sahélienne. L’Algérie, qui joue traditionnellement un rôle de médiateur dans les conflits sahéliens, a été perçue par certains acteurs de l’AES comme adoptant une posture critique vis-à-vis des juntes militaires au pouvoir à Ouagadougou, Bamako et Niamey.

Un contexte régional sous tension

Cet épisode intervient dans un climat de reconfiguration géopolitique en Afrique de l’Ouest, marqué par la création de la Confédération des États du Sahel, le retrait des trois pays de la CEDEAO et leur rapprochement avec d’autres partenaires, notamment la Russie. L’incident aérien vient renforcer l’esprit de défiance mutuelle entre l’AES et certains de ses voisins, et pourrait compliquer davantage les efforts de stabilisation et de coopération régionale.

Vers une escalade ou une médiation ?

Pour l’heure, l’Algérie n’a pas publiquement réagi à l’accusation de destruction du drone. Des observateurs appellent au dialogue et à la retenue afin d’éviter une escalade diplomatique préjudiciable à la sécurité régionale. L’Union africaine et d’autres acteurs internationaux pourraient être sollicités pour faciliter une désescalade et promouvoir une solution concertée.

L’incident entre l’AES et l’Algérie souligne la fragilité des relations interrégionales dans le Sahel et la complexité des dynamiques sécuritaires transfrontalières. Alors que les tensions montent, les enjeux de coopération, de souveraineté et de stabilité imposent une approche diplomatique prudente et inclusive pour préserver la paix dans la région.

Assimi Goïta

Mali – Mauritanie : Une coopération sécuritaire renforcée face aux défis transfrontaliers

Le renforcement de la coopération bilatérale entre le Mali et la Mauritanie a franchi une nouvelle étape cette semaine avec la visite officielle du général Modibo Koné, ministre de la Sécurité et de la Protection civile du Mali, à Nouakchott. Accompagné d’une délégation gouvernementale, le général a rencontré plusieurs responsables mauritaniens afin de discuter des enjeux sécuritaires communs, notamment dans les zones frontalières.

Des enjeux communs dans un contexte sous-régional instable

Les deux pays partagent une frontière longue de plus de 2 200 kilomètres, souvent difficile à contrôler en raison de la nature désertique du terrain et de la présence de groupes armés terroristes opérant dans la région sahélienne. Cette zone est également le théâtre de trafics en tout genre : armes, drogues, carburants, bétail et flux migratoires irréguliers.

Dans ce contexte, la nécessité d’une coopération renforcée s’impose comme une évidence. Le Mali et la Mauritanie entendent ainsi mutualiser leurs efforts pour surveiller, sécuriser et contrôler leurs frontières tout en luttant contre le terrorisme et la criminalité transnationale.

Une volonté politique affichée

Lors de cette visite, les discussions ont porté sur plusieurs axes :

Le renforcement des échanges de renseignements entre les forces de sécurité des deux pays.

La mise en place de patrouilles mixtes pour surveiller les zones sensibles.

La coordination des politiques migratoires, notamment en ce qui concerne la gestion des populations nomades et des flux migratoires irréguliers.

Le partage d’expériences et la formation conjointe des forces de sécurité.

Les deux parties ont exprimé leur volonté de renforcer les relations fraternelles entre Bamako et Nouakchott, tout en soulignant l’importance de solutions concertées dans la lutte contre les menaces communes.

Un signal fort dans un contexte de réorientation diplomatique

Cette visite intervient dans un contexte régional marqué par la montée en puissance de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Dans le même temps, ces pays réorientent progressivement leurs alliances diplomatiques, en rupture avec certains partenaires traditionnels, notamment la France.

Dans cette dynamique, le Mali cherche à diversifier ses partenariats et à consolider ses relations avec ses voisins immédiats, dont la Mauritanie, perçue comme un acteur stratégique de stabilité dans la région sahélienne.

mine dor de Kiaka

Mali : Une hausse modérée de la production d’or attendue en 2025

Après une année 2024 marquée par une forte baisse de la production industrielle d’or, le Mali prévoit un léger rebond pour 2025. Les autorités maliennes estiment que le pays produira environ 54,7 tonnes d’or, contre 51 tonnes en 2024, soit une augmentation d’environ 7 %. Cette relance reste toutefois conditionnée à la reprise complète des activités de certains grands opérateurs miniers, notamment Barrick Gold.

Retour progressif des grands groupes miniers

La baisse de la production en 2024 – la plus marquée depuis plusieurs années – s’expliquait principalement par les tensions entre le gouvernement de transition et les sociétés minières étrangères, liées à une nouvelle législation minière plus contraignante. Cette législation exigeait une participation accrue de l’État dans les projets aurifères et une hausse des taxes, ce qui avait conduit certaines entreprises à suspendre leurs activités.

Cependant, un accord a été conclu en février 2025 entre le gouvernement malien et Barrick Gold, l’un des plus gros producteurs d’or du pays, pour relancer l’exploitation. L’approbation officielle de cet accord est toujours en attente, mais sa validation pourrait jouer un rôle clé dans l’atteinte des prévisions de production.

Un secteur stratégique pour l’économie malienne

Le secteur aurifère représente environ 25 % du PIB du Mali et constitue la première source de devises du pays. Une reprise de la production serait donc une bouffée d’oxygène économique, dans un contexte où le Mali cherche à renforcer sa souveraineté économique tout en maintenant l’attractivité de son secteur minier.

Les autorités maliennes comptent également sur l’arrivée de nouveaux investisseurs, notamment issus des pays partenaires de l’Alliance des États du Sahel (AES), pour compenser le retrait ou la prudence d’acteurs occidentaux.

Défis persistants à surmonter

Malgré cette perspective de reprise, plusieurs défis restent à relever :

  • La sécurité dans les zones minières, souvent visées par des groupes armés.
  • La confiance des investisseurs, encore fragile après les récents conflits juridiques.
  • La logistique et l’environnement, avec la nécessité de mieux encadrer l’exploitation artisanale et de limiter son impact écologique.

Vers un avenir plus stable ?

Si les prévisions pour 2025 se confirment, le Mali pourrait amorcer un nouveau cycle de croissance dans son secteur minier. Mais cette relance devra s’accompagner d’un dialogue plus équilibré entre l’État et les compagnies minières, dans un climat de stabilité politique et sécuritaire.

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Les États-Unis envisagent de nouvelles restrictions de voyage contre 22 pays africains : une décision controversée

Les États-Unis s’apprêtent à instaurer de nouvelles restrictions de voyage visant les ressortissants de 43 pays, dont 22 en Afrique. Cette décision, qui n’a pas encore été officiellement annoncée, suscite déjà des inquiétudes et des critiques sur le continent africain et au-delà.

Une classification en trois catégories

D’après les informations disponibles, le projet américain prévoit de classer les pays concernés en trois catégories en fonction du niveau de restrictions appliquées :

1.Liste rouge : Interdiction totale d’entrée aux États-Unis.

Pays africains concernés : Libye, Somalie, Soudan.

2.Liste orange : Restrictions sévères sur l’obtention de visas, limitant l’accès aux voyageurs d’affaires disposant d’importants moyens financiers.

Pays africains concernés : Érythrée, Sierra Leone, Soudan du Sud.

3.Liste jaune : Ces pays ont un délai de 60 jours pour renforcer leur coopération en matière de sécurité et de vérification des voyageurs. En l’absence d’amélioration, des sanctions migratoires pourraient être mises en place.

Pays africains concernés : Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gambie, Liberia, Malawi, Mali, Mauritanie, São Tomé-et-Príncipe, Zimbabwe.

Les raisons avancées par Washington

Les États-Unis justifient ces restrictions par des préoccupations liées à la sécurité nationale et à la lutte contre l’immigration illégale. Les autorités américaines reprochent à certains pays un manque de coopération dans le partage d’informations sur les voyageurs, l’émission de documents de voyage frauduleux ou encore une insuffisance des mesures de contrôle aux frontières.

Ces arguments rappellent ceux avancés en 2017 lors de la mise en place du “Muslim Ban”, qui interdisait temporairement l’entrée aux ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane. Cette politique, très controversée, avait été annulée par Joe Biden dès son arrivée à la Maison-Blanche en 2021.

Une décision perçue comme discriminatoire

Ces nouvelles restrictions ont immédiatement suscité des réactions négatives, notamment sur le continent africain. Plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une politique discriminatoire qui pénalise des pays souvent déjà confrontés à des difficultés économiques et politiques.

Selon plusieurs analystes, cette mesure risque d’affecter les relations diplomatiques entre les États-Unis et les pays africains concernés. Certains gouvernements pourraient percevoir cette décision comme un affront à leurs efforts de coopération avec Washington, notamment dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine.

Des conséquences pour les ressortissants africains

Si ces restrictions sont mises en place, elles auront un impact direct sur les citoyens des pays concernés. Les professionnels, étudiants et familles souhaitant voyager aux États-Unis seront particulièrement touchés, ce qui pourrait limiter les opportunités de formation, d’investissement et de partenariat économique entre l’Afrique et les États-Unis.

De nombreux Africains, notamment ceux bénéficiant de programmes de visas tels que la Diversity Visa Lottery (DV Lottery), pourraient voir leurs chances d’immigrer légalement aux États-Unis considérablement réduites.

Une décision encore en négociation

À ce stade, la liste définitive des pays concernés et la nature exacte des restrictions restent en cours d’élaboration. L’administration américaine pourrait officialiser ces nouvelles mesures entre le 17 et le 23 mars 2025. Certains pays figurant sur la liste jaune auront donc une fenêtre de négociation de 60 jours pour éviter des sanctions plus sévères en renforçant leur coopération avec les autorités américaines.

 

Si ces restrictions entrent en vigueur, elles marqueraient un tournant dans la politique migratoire des États-Unis à l’égard de l’Afrique. Alors que Washington cherche à renforcer son influence sur le continent face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie, une telle décision pourrait au contraire fragiliser ses relations avec de nombreux pays africains. Reste à voir si cette politique sera réellement appliquée ou si des négociations permettront d’en atténuer l’impact.

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L’électrification au Mali : enjeux et perspectives

L’accès à l’électricité reste un défi majeur au Mali, un pays où les infrastructures énergétiques sont encore limitées et inégalement réparties sur le territoire. Alors que la capitale Bamako et certaines grandes villes disposent d’une fourniture relativement stable, les régions rurales souffrent d’un déficit chronique en approvisionnement électrique.

Un secteur en crise

Le Mali fait face à d’importantes difficultés en matière de production et de distribution d’électricité. La Société Energie du Mali (EDM-SA), principal fournisseur, rencontre des problèmes financiers et techniques, entrainant des délestages réguliers. Dans certaines villes comme Mopti et Sévaré, l’électricité n’est disponible que quelques heures par jour, impactant lourdement l’économie locale et le quotidien des habitants.

Les solutions alternatives

Face à ces difficultés, le développement des énergies renouvelables constitue une solution prometteuse. Le pays bénéficie d’un ensoleillement abondant, favorable à l’implantation de centrales solaires. Plusieurs projets ont d’ailleurs vu le jour ces dernières années, notamment avec le soutien d’organisations internationales et d’investisseurs privés. En parallèle, le recours aux mini-réseaux électriques, en particulier en zones rurales, permet d’améliorer progressivement l’accès à l’énergie.

Des initiatives pour un avenir durable

Le gouvernement malien a mis en place plusieurs stratégies pour réduire le déficit énergétique, notamment par le biais de la diversification des sources d’énergie et du renforcement des capacités de production. Des accords ont été signés avec des partenaires internationaux pour la construction de nouvelles infrastructures électriques et l’amélioration des réseaux existants.

Conclusion

Si l’électrification au Mali progresse, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir un accès équitable et durable à l’électricité sur l’ensemble du territoire. L’essor des énergies renouvelables et l’implication du secteur privé représentent des leviers stratégiques pour répondre aux besoins croissants de la population et soutenir le développement économique du pays.