Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a récemment effectué une visite officielle à Niamey, où il s’est entretenu avec le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien. Cette rencontre marque une volonté affirmée des deux pays de dynamiser leur coopération bilatérale et de renforcer leur engagement commun contre le terrorisme dans la région du Sahel.
Une volonté de coopération renforcée
Dans un contexte de tensions géopolitiques en Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Niger cherchent à consolider leurs relations, notamment après la sortie de ce dernier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024. Cette visite s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à faciliter la réconciliation entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Niger, le Mali et le Burkina Faso – et la CEDEAO, dont le Ghana reste un acteur clé.
John Dramani Mahama a souligné l’importance de la stabilité régionale pour la prospérité économique et la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Son homologue nigérien a, quant à lui, réaffirmé l’engagement du Niger à travailler de concert avec les pays voisins afin de lutter efficacement contre la menace djihadiste.
Un front uni contre le terrorisme au Sahel
Le Sahel reste une zone particulièrement vulnérable aux attaques des groupes terroristes, notamment affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Face à cette menace croissante, le Niger et ses alliés de l’AES ont récemment annoncé la formation d’une force conjointe de 5 000 soldats dédiée à la lutte contre le terrorisme.
Dans ce cadre, le Ghana pourrait jouer un rôle stratégique en facilitant l’échange de renseignements, le renforcement des capacités militaires et la coopération logistique. La visite du président Mahama témoigne de la nécessité d’une approche collective pour stabiliser la région et empêcher l’expansion des groupes extrémistes vers le golfe de Guinée.
Enjeux économiques et diplomatiques
Au-delà des questions sécuritaires, cette rencontre vise également à renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les deux nations. Le Ghana, en tant que puissance économique régionale, pourrait offrir un appui stratégique au Niger, dont l’économie reste fragilisée par les sanctions et l’instabilité politique.
Sur le plan diplomatique, cette visite marque un tournant dans les relations entre les pays d’Afrique de l’Ouest, en mettant en avant la nécessité d’un dialogue inclusif entre la CEDEAO et l’AES. Le Ghana pourrait ainsi jouer un rôle de médiateur dans la réintégration progressive des États membres de l’AES au sein des institutions sous-régionales.
Perspectives et défis
Si cette initiative ouvre la voie à une meilleure coordination régionale, plusieurs défis subsistent :
•L’efficacité de la force conjointe de l’AES face aux groupes terroristes bien implantés.
•Le maintien de l’équilibre diplomatique entre les pays de l’AES et ceux de la CEDEAO.
•Le financement et la logistique des opérations de lutte contre le terrorisme.
Cette coopération entre le Niger et le Ghana illustre une prise de conscience collective quant à la nécessité de stratégies concertées pour faire face aux défis sécuritaires et économiques. Reste à voir comment ces engagements seront mis en œuvre dans les prochains mois et quels seront les impacts sur la stabilité de la région.