Macky SALL

Rapport de la Cour des comptes du Sénégal (2019 – mars 2024) : Une gestion financière sous tension

La Cour des comptes du Sénégal a publié son rapport couvrant la période 2019 – mars 2024, mettant en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des finances publiques. Ce document, qui analyse la gestion budgétaire et comptable de l’État, révèle des pratiques irrégulières, une dette publique alarmante et des risques significatifs pesant sur l’économie nationale.

Une dette publique sous-estimée

L’un des points les plus marquants du rapport concerne le niveau réel de la dette publique. Alors que les chiffres officiels estimaient cette dernière à environ 75 % du produit intérieur brut (PIB), la Cour des comptes affirme qu’elle avoisinerait plutôt les 100 %. Cette sous-estimation s’explique par des pratiques comptables contestables, notamment des décalages dans l’enregistrement de certaines charges et une absence de prise en compte de certains engagements financiers de l’État.

Un déficit budgétaire plus important que prévu

Le rapport met également en évidence un déficit budgétaire plus important que celui annoncé par les autorités. Estimé officiellement à environ 6 % du PIB, la Cour des comptes le chiffre à plus de 10 %, soulignant des irrégularités dans la gestion des dépenses publiques et un recours excessif à l’endettement extérieur pour financer les programmes de l’État.

Des anomalies comptables et des transferts non justifiés

Outre les problèmes d’endettement et de déficit, le rapport signale des anomalies dans l’exécution budgétaire. Parmi elles, des transferts de fonds de plus de 2 500 milliards de FCFA vers des entités publiques non identifiées, sans justification ni contrôle clair. Cette opacité dans la gestion financière fait peser un risque sur la transparence et la bonne gouvernance des finances publiques.

Réactions et conséquences

La publication de ce rapport a suscité de nombreuses réactions. Le gouvernement a reconnu les difficultés budgétaires mais a contesté certaines conclusions du rapport. Ousmane Sonko, Premier ministre, a exprimé ses inquiétudes quant à la situation financière du pays, tout en s’engageant à mettre en place des réformes pour améliorer la gestion des finances publiques.

Perspectives et recommandations

La Cour des comptes recommande une amélioration des mécanismes de contrôle et une plus grande transparence dans l’exécution budgétaire. Parmi les mesures préconisées figurent :

  • Un audit approfondi des engagements financiers de l’État.
  • Une meilleure surveillance des dépenses publiques.
  • Une politique d’endettement plus prudente.
  • Une révision des procédures comptables pour refléter plus fidèlement la situation financière du pays.

Le rapport de la Cour des comptes met en lumière les défis financiers majeurs auxquels le Sénégal doit faire face. Son impact sur la politique économique du pays et sur la confiance des investisseurs sera déterminant dans les années à venir.

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Barrick Gold au Mali : Entre croissance des réserves et tensions politiques, l’avenir incertain de Loulo-Gounkoto

Barrick Gold, géant minier canadien, renforce sa présence en Afrique avec cinq mines d’or clés, dont le complexe malien Loulo-Gounkoto, au cœur d’un litige croissant avec les autorités de Bamako. Alors que la production africaine de Barrick a atteint 1,5 million d’onces en 2023, dont 36 % provenaient de Loulo-Gounkoto, les réserves du groupe dans la région Afrique et Moyen-Orient ont continué de croître, passant de 17,69 millions d’onces en 2022 à 19 millions en 2024 11. Cette augmentation repose en grande partie sur l’extension des gisements à haute teneur de Yalea, un puits souterrain du complexe malien, dont les réserves sont passées de 6,7 à 7,3 millions d’onces entre 2022 et 2024, avec une teneur en or améliorée à 4 g/t 11.

Un actif stratégique sous pression politique

Le Mali, qui abrite plus d’un tiers des réserves africaines de Barrick, est désormais le théâtre d’un bras de fer entre le gouvernement et la multinationale. Depuis 2023, Bamako exige une révision des termes du partenariat, réclamant une augmentation de sa participation dans Loulo-Gounkoto de 20 % à 30 %, conformément au nouveau code minier adopté en 2023 11. Le ministre malien des Finances, Alousséni Sanou, a menacé de ne pas renouveler le permis d’exploitation de la mine, qui expire en 2026, si Barrick refuse d’appliquer ces modifications 11.

Cette tension s’est exacerbée en janvier 2025 lorsque les autorités maliennes ont saisi près de 3 tonnes d’or (évaluées à 245 millions de dollars) sur le site de Loulo-Gounkoto, invoquant des arriérés fiscaux présumés de 5,5 milliards de dollars – un montant faramineux que Barrick conteste vigoureusement 814. En réponse, la société a suspendu ses opérations dans le pays, une décision qui pourrait réduire ses bénéfices de 11 % en 2025 selon les analystes.

Négociations tendues et enjeux régionaux

Les pourparlers, repris fin janvier 2025 après des semaines de blocage, visent à résoudre ce conflit qui s’inscrit dans une tendance régionale : les gouvernements ouest-africains, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, renégocient activement les contrats miniers pour accroître leurs revenus, profitant des prix élevés de l’or 8. Barrick, qui nie toute dette fiscale, affirme avoir versé 85 millions de dollars en octobre 2024 dans le cadre des négociations et plaide pour un règlement amiable.

Cyril Mutombo, directeur pays de Barrick en RDC, présent à Mining Indaba 2025, a réaffirmé les efforts de la compagnie pour « progresser vers une résolution » tout en soulignant l’importance de la paix pour les investissements miniers 11. Mark Bristow, PDG de Barrick, a rappelé que le groupe collabore avec le Mali depuis 30 ans et que les différends passés ont toujours été résolus par le dialogue 4.

Implications économiques et perspectives d’avenir

La situation reste fragile. L’application du nouveau code minier malien réduirait la participation de Barrick dans Loulo-Gounkoto à 75 %, avec 5 % supplémentaires réservés aux investisseurs locaux 11. Cette restructuration pourrait affecter les réserves déclarées par la société, actuellement calculées sur une base de 80 % de participation 11. Par ailleurs, la suspension des exportations d’or depuis novembre 2024 et l’insécurité persistante dans l’Est du pays ajoutent une pression supplémentaire sur les opérations.

Malgré ces défis, Loulo-Gounkoto reste un pilier de l’économie malienne, ayant contribué à hauteur de 278 milliards de FCFA (433 millions de dollars) à l’État en 2023. Sa fermeture prolongée menacerait non seulement les finances publiques, mais aussi des milliers d’emplois locaux.

Un équilibre à trouver entre souveraineté et partenariat

Alors que Barrick mise sur l’automatisation et les énergies vertes pour moderniser Kibali (RDC), son avenir au Mali dépendra de sa capacité à concilier les exigences de Bamako avec la viabilité de ses investissements. La résolution de ce conflit sera un test clé pour les relations entre les multinationales minières et les États africains, dans un contexte où la quête de souveraineté économique s’intensifie. Comme l’a déclaré Mark Bristow, « c’est dans la paix que nous partageons les richesses » – un mantra qui devra guider les deux parties pour éviter un effritement mutuellement dommageable 11.

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Guinée: Le Premier Ministre Amadou Oury Bah renforce le dialogue et l’action pour un développement inclusif

Dans le cadre de l’initiative d’immersion gouvernementale, une démarche stratégique visant à renforcer la cohésion sociale et à impulser un développement inclusif, le Premier Ministre Amadou Oury Bah, accompagné d’une délégation ministérielle, s’est rendu à Yomou. Cette visite s’inscrit dans la vision du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, qui prône un rapprochement entre l’administration et les populations pour mieux comprendre leurs préoccupations et co-construire des solutions durables.

Un dialogue direct avec les populations

Accueilli par des citoyens mobilisés et engagés, le Chef du Gouvernement a réaffirmé que la stabilité, le progrès et l’émergence de la Guinée reposent sur des valeurs essentielles telles que la paix, la solidarité et une culture du travail rigoureuse. Il a salué l’adhésion des populations aux orientations du Chef de l’État et souligné l’importance du dialogue pour consolider les relations entre les acteurs locaux et les services publics.

« Cette immersion nous permet de mieux appréhender les défis sur le terrain et de travailler ensemble à des solutions concrètes et durables », a déclaré Amadou Oury Bah.

Optimisation des services essentiels : eau et électricité

Lors de cette immersion, une attention particulière a été portée aux services publics essentiels, notamment l’eau et l’électricité, qui sont au cœur du bien-être des populations. Le Premier Ministre et sa délégation ont effectué une visite approfondie des agences préfectorales de la Société des Eaux de Guinée (SEG) et d’EDG SA.

Avec EDG SA, les échanges ont porté sur les avancées enregistrées en matière de desserte électrique, mais aussi sur les défis persistants. Il a été convenu de renforcer la continuité du service et d’accélérer le déploiement des compteurs à prépaiement. Cette mesure vise à garantir une gestion plus efficace et transparente de la consommation énergétique, tout en améliorant la qualité du service offert aux usagers.

Avec la SEG, les discussions ont exploré les pistes d’optimisation pour maintenir et améliorer la desserte en eau potable. L’accent a été mis sur la montée en compétences des agents, un levier essentiel pour assurer une gestion performante et durable des infrastructures hydrauliques.

Une immersion ancrée dans l’action et le pragmatisme

Cette initiative gouvernementale traduit une volonté affirmée d’agir au plus près des réalités locales. En allant à la rencontre des populations et des cadres en charge des services publics, le gouvernement démontre son engagement à anticiper les besoins, à écouter les préoccupations et à ajuster ses actions pour répondre aux attentes des citoyens.

« Gouverner, c’est anticiper, écouter et ajuster. Cette immersion nous permet de conjuguer engagement et action pour bâtir une Guinée plus forte, plus moderne et plus résiliente », a souligné le Premier Ministre.

Vers une Guinée plus forte et inclusive

La visite à Yomou s’inscrit dans une série d’immersions gouvernementales qui visent à renforcer la confiance entre l’État et les populations, tout en accélérant la mise en œuvre de projets de développement local. En plaçant le dialogue et l’action au cœur de sa démarche, le gouvernement entend créer les conditions d’un développement inclusif et durable, capable de répondre aux aspirations de tous les Guinéens.

Cette immersion à Yomou marque ainsi une étape importante dans la consolidation des relations entre l’administration et les citoyens, tout en posant les bases d’une collaboration renforcée pour relever les défis du développement. Avec une approche pragmatique et tournée vers l’action, le gouvernement continue de travailler à la construction d’une Guinée plus prospère et plus équitable.

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Guinée : La digitalisation de la justice franchit une nouvelle étape à N’Zérékoré

La campagne de collecte des condamnations définitives dans les juridictions de la Guinée Forestière a été officiellement clôturée ce vendredi 7 février 2025, lors d’une cérémonie solennelle au Tribunal de Première Instance de N’Zérékoré. Cet événement marque une avancée significative dans le cadre du projet de digitalisation du processus de délivrance des casiers judiciaires, piloté par la Direction Centrale du Casier Judiciaire Central du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme.

Présidée par le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kairabá Kaba, en présence des autorités judiciaires et sécuritaires locales, cette cérémonie symbolise la détermination du gouvernement guinéen à moderniser le secteur judiciaire et à renforcer l’accès à la justice pour tous les citoyens. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des missions similaires déjà menées avec succès dans les régions de la Basse, Moyenne et Haute Guinée.

Un bilan impressionnant : 11 377 décisions judiciaires numérisées

Au total, 11 377 décisions judiciaires ont été recensées et numérisées à l’échelle nationale, réparties comme suit :

  • Haute Guinée : 3 217 décisions,
  • Moyenne Guinée : 2 749 décisions,
  • Basse Guinée : 2 296 décisions,
  • Guinée Forestière : 3 115 décisions.

Ces données seront désormais intégrées dans une plateforme digitale centralisée, permettant une gestion plus rapide, plus transparente et plus sécurisée des informations judiciaires. Cette avancée technologique vise à faciliter la délivrance des casiers judiciaires, tout en luttant contre la fraude administrative et l’usurpation d’identité.

Une réforme judiciaire ambitieuse

Lors de son discours, Mamadou Saliou Diakité, président du Tribunal de Première Instance de N’Zérékoré, a salué les efforts du gouvernement pour renforcer l’État de droit en Guinée. Il a rappelé que cette initiative s’inscrit dans une série de réformes ambitieuses touchant les secteurs social, économique et politique, avec la justice comme pilier central. Il a également exprimé sa gratitude envers les autorités nationales et les acteurs locaux pour leur engagement sans faille.

Boubacar Baldé, Directeur Général du Casier Judiciaire Central, a souligné l’importance de cette campagne de collecte, qualifiant celle-ci d’étape essentielle pour la création d’un casier judiciaire informatisé et sécurisé. Il a toutefois rappelé que la fin de cette mission ne marque pas la fin du processus. Plusieurs défis restent à relever, notamment :

  • La finalisation de l’intégration des données dans la plateforme digitale,
  • La formation des agents aux nouvelles procédures,
  • La garantie de la sécurité et de la confidentialité des informations.

La digitalisation, une révolution pour la justice guinéenne

Le Garde des Sceaux, Yaya Kairabá Kaba, a insisté sur l’importance de la digitalisation pour rendre la justice plus accessible, transparente et efficace. Selon lui, ce projet ne se limite pas à une simple modernisation technologique, mais représente une véritable révolution dans la gestion des informations judiciaires. « La digitalisation que nous mettons en œuvre aujourd’hui est bien plus qu’une modernisation. C’est une révolution qui permettra à la justice d’être plus rapide, plus fiable et plus accessible à tous », a-t-il déclaré.

Il a également souligné que ce système électronique favorisera la traçabilité des données, l’efficacité administrative et la lutte contre la corruption, tout en garantissant la sécurité et la confidentialité des informations.

Des défis surmontés, des résultats prometteurs

Idrissa Baldé, responsable des opérations à la Direction Générale du Casier Judiciaire Central, a reconnu que la mission avait rencontré des difficultés, notamment en ce qui concerne l’archivage des données dans certaines juridictions, où le manque d’infrastructures appropriées compliquait la conservation des dossiers. Malgré ces obstacles, il s’est dit satisfait des résultats obtenus et a souligné la fiabilité des données collectées, désormais centralisées dans un système numérique.

Abdoulaye Komah, Procureur de la République près le tribunal de Première Instance de N’Zérékoré, a ajouté que ce projet facilitera non seulement le travail des magistrats, mais réduira également les délais et les difficultés rencontrés par les citoyens dans l’obtention des actes judiciaires. Il a salué l’impact positif de cette initiative sur la transparence et l’efficacité de l’administration judiciaire.

Une étape cruciale vers une justice moderne et équitable

La cérémonie de clôture à N’Zérékoré marque un jalon important dans le processus de réforme judiciaire en Guinée. Les autorités, tant nationales que locales, se sont engagées à poursuivre cette transformation, convaincues que la digitalisation est un levier essentiel pour offrir aux citoyens une justice plus moderne, plus accessible et plus fiable.

En clôturant cette mission, le Ministre Yaya Kairabá Kaba a réaffirmé l’engagement du gouvernement à étendre la digitalisation à d’autres régions du pays, dans l’objectif de renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions et de garantir un accès à la justice plus équitable pour tous.

Un tournant pour la justice guinéenne

La clôture de la collecte des condamnations définitives à N’Zérékoré, marquée par la numérisation des données judiciaires, symbolise un tournant décisif dans la modernisation du système judiciaire guinéen. Cette initiative, portée par une volonté politique forte, démontre l’engagement des autorités à garantir une justice plus transparente, plus efficace et plus accessible. Bien que le travail accompli soit déjà significatif, il ne s’agit que d’une étape vers un avenir où la digitalisation transformera en profondeur les pratiques judiciaires, renforçant ainsi la confiance des citoyens dans leur système judiciaire. Avec la persévérance des acteurs judiciaires et l’implication des autorités, ce modèle pourrait inspirer d’autres réformes à travers le pays, ouvrant ainsi une nouvelle ère de gouvernance plus juste et plus équitable pour les générations futures.

Simandou

La Guinée vise 120 millions de tonnes de minerai de fer produites à Simandou en 2027

Le gouvernement guinéen presse les différents acteurs impliqués dans le projet Simandou pour que les premières tonnes de minerai de fer soient extraites d’ici fin 2025. Cela permettrait d’atteindre la production maximale du gisement dans les deux années suivantes.

Les deux mines de fer prévues sur les quatre blocs du gisement Simandou en Guinée peuvent livrer respectivement 60 millions de tonnes de minerai de fer dès la deuxième année d’exploitation. Avec une entrée en production du gisement prévue fin 2025, Simandou devrait donc produire jusqu’à 120 millions de tonnes de minerai en 2027, selon le ministre guinéen des Mines Bouna Sylla.

Interrogé par Bloomberg en marge de la conférence Mining Indaba qui s’achève ce jeudi 6 février au Cap (Afrique du Sud), le dirigeant a estimé que le plus grand gisement de minerai de fer inexploité au monde devrait livrer 60 millions de tonnes au cours de la première année, soit 30 millions de tonnes par mine. Il faudra attendre la deuxième année d’exploitation pour que Simandou atteigne sa production maximale, a ajouté M. Sylla.

Le développement de Simandou s’est accéléré depuis 2021 et l’arrivée au pouvoir du militaire Mamadi Doumbouya. Après un coup d’État ayant renversé Alpha Condé, l’actuel président de la Guinée a fait de la mise en service du gisement Simandou, attendue depuis des décennies, une de ses priorités. Les différents acteurs engagés dans ce projet, notamment les entreprises chinoises  China Baowu Steel Group, Winning Consortium Simandou, et l’australien Rio Tinto, devraient investir 15 milliards $ dans les infrastructures portuaires et ferroviaires.

Ces infrastructures comprennent un chemin de fer de plus de 600 km à travers la Guinée pour le transport du minerai vers le port en eau profonde de Morébaya. La Compagnie du Transguinéen (CTG) en charge de l’exploitation du chemin de fer est contrôlée à 15 % par le gouvernement qui a pour ambition d’utiliser l’infrastructure pour désenclaver le pays, en permettant notamment le transport de produits agricoles. Selon le FMI, la mise en service de Simandou en 2025 peut augmenter de 26 % le PIB guinéen d’ici 2030, par rapport à un scénario sans le projet.

La question de la transformation locale du minerai de fer est néanmoins encore peu évoquée en Guinée, là où le gouvernement presse les producteurs de bauxite pour qu’ils construisent des raffineries. Alors que le plus grand sidérurgiste au monde, le chinois Baowu, a déjà noué des accords pour acquérir une partie de la production de Simandou, Conakry est vivement attendu sur ce chantier essentiel pour maximiser les retombées économiques du projet.

 

Agence Ecofin

croix rouge

Le Niger Expulse la Croix-Rouge : Une Décision aux Conséquences Humanitaires Inquiétantes

Le gouvernement nigérien a récemment ordonné la fermeture des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et a exigé le départ immédiat de son personnel expatrié, sans fournir d’explications officielles. 

Cette décision inattendue a des conséquences significatives, car le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge nigérienne, apportait une assistance vitale aux populations vulnérables du pays. Au premier semestre 2024, l’organisation avait distribué de l’aide à près de 37 000 personnes et soutenu l’agriculture locale en aidant à la culture de milliers d’hectares de céréales. 

L’expulsion du CICR soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’aide humanitaire au Niger. Des milliers de bénéficiaires risquent de se retrouver sans assistance immédiate, et cette mesure pourrait dissuader d’autres organisations non gouvernementales de poursuivre leurs activités dans le pays. Par le passé, d’autres structures, comme l’ONG française ACTED, avaient déjà été sommées de quitter le territoire. 

Le CICR est présent au Niger depuis quinze ans et, en partenariat avec la Croix-Rouge nigérienne, fournit une assistance aux populations déplacées en raison des conflits armés et d’autres situations de violence. 

À ce jour, les autorités nigériennes n’ont pas communiqué les raisons précises de cette expulsion, laissant la communauté internationale dans l’expectative quant aux motivations derrière cette décision.

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Suspension de l’aide américaine : impact et opportunités pour la CEDEAO et l’AES

La décision des États-Unis de suspendre une partie de leur aide aux pays de la CEDEAO et de l’Alliance des États du Sahel (AES) a suscité de vives réactions. Cette mesure, qui touche des secteurs stratégiques comme la sécurité, l’éducation et la santé, soulève des interrogations quant à ses répercussions à long terme. S’agit-il d’une sanction fragilisant ces pays ou d’une opportunité pour repenser leur autonomie ?

Un impact immédiat sur les secteurs vitaux

L’aide américaine joue un rôle crucial dans plusieurs domaines essentiels. Sa suspension met en péril de nombreux programmes, notamment :

  1. Santé publique : Des initiatives financées par les États-Unis dans la lutte contre le paludisme, le VIH/Sida et d’autres maladies risquent d’être stoppées, affectant des millions de personnes.
  2. Sécurité et lutte contre le terrorisme : Les États-Unis apportaient une assistance technique et logistique aux forces de défense de plusieurs pays du Sahel. L’absence de ce soutien pourrait affaiblir leur capacité à lutter contre les groupes armés.
  3. Développement économique : De nombreux projets d’infrastructures et de soutien aux PME bénéficiaient de fonds américains. Leur interruption pourrait freiner la croissance et accentuer le chômage.

Une chance pour l’autonomie ?

Bien que cette suspension représente un défi, elle pourrait aussi être l’occasion pour ces pays de diversifier leurs partenariats et de renforcer leur indépendance. Quelques pistes envisageables :

  • Recentrage sur les ressources internes : Investir davantage dans les industries locales et renforcer les capacités productives pour réduire la dépendance extérieure.
  • Diversification des alliances internationales : Explorer de nouvelles coopérations avec d’autres puissances émergentes comme la Chine, la Russie, la Turquie ou encore les pays du Golfe.
  • Renforcement de l’intégration régionale : La CEDEAO et l’AES pourraient consolider leurs échanges intra-africains pour compenser les pertes de financements.

Quelle stratégie adopter ?

Les gouvernements concernés doivent impérativement mettre en place des stratégies d’adaptation. Une gouvernance plus efficace, la transparence des finances publiques et l’encouragement des investissements locaux sont des leviers essentiels pour faire face à cette nouvelle donne.

En somme, si la suspension de l’aide américaine constitue une épreuve pour les pays de la CEDEAO et de l’AES, elle peut également marquer le début d’un repositionnement stratégique vers plus d’autonomie et de souveraineté économique. Il appartient désormais à ces nations de transformer ce défi en opportunité.

Trois ans après leur sacre : L'héritage des Lions de la Téranga

Trois ans après leur sacre : L’héritage des Lions de la Téranga

Il y a trois ans, le 6 février 2022, le Sénégal entrait dans l’histoire du football africain en remportant sa première Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Une victoire mémorable qui a marqué les esprits et renforcé l’identité footballistique du pays. Trois ans plus tard, quel est l’héritage laissé par cette génération dorée des Lions de la Téranga ?

Un titre fondateur

Le sacre de 2022 a été bien plus qu’un simple trophée. Il a consolidé la place du Sénégal parmi les grandes nations du football africain. Menée par Aliou Cissé, la sélection a montré une maîtrise tactique exemplaire et un esprit de combativité qui a inspiré toute une génération. Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy et leurs coéquipiers ont prouvé que le talent sénégalais pouvait s’exprimer au plus haut niveau.

Un impact sur le football local

Depuis cette victoire, le football au Sénégal a connu un essor considérable. Les infrastructures sportives ont été renforcées, les académies de football ont gagné en visibilité, et de nombreux jeunes joueurs rêvent aujourd’hui de suivre les traces de leurs idoles. La participation régulière des clubs sénégalais aux compétitions continentales est aussi un témoignage de cette dynamique positive.

Une reconnaissance mondiale

Le triomphe des Lions de la Téranga à la CAN 2022 a également permis d’accroître la visibilité du football sénégalais sur la scène internationale. Plusieurs joueurs de la sélection ont rejoint des clubs de renom en Europe, renforçant ainsi l’image du Sénégal comme un vivier de talents.

Et après ?

Trois ans après, la question qui se pose est celle de la continuité. Le Sénégal a su rester compétitif sur la scène africaine et mondiale, avec une qualification pour la Coupe du Monde 2022 et des performances honorables en compétitions internationales. Cependant, le défi est de maintenir ce niveau d’excellence et de préparer la prochaine génération pour perpétuer cette dynamique.

Le sacre de 2022 reste un moment historique, mais il doit servir de tremplin pour de nouveaux succès. Les Lions de la Téranga ont écrit une page glorieuse de l’histoire du football africain. Il appartient désormais à la nouvelle génération de continuer à rugir sur les terrains du monde entier.

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Emmanuel Macron et l’Afrique : une relation en quête de renouveau

Un rapport sénatorial adopté le 29 janvier 2025 par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées critique sévèrement la politique africaine du président Emmanuel Macron. Les sénateurs Ronan Le Gleut, Marie-Arlette Carlotti et François Bonneau soulignent l’échec de la stratégie de rénovation des relations franco-africaines initiée en 2017.

Malgré des atouts initiaux, tels que le fait d’être le premier président français né après la décolonisation, Emmanuel Macron n’a pas réussi à enrayer le déclin de l’influence française en Afrique. Le rapport met en évidence des revers diplomatiques significatifs, notamment au Sénégal et au Tchad, où les forces françaises ont été priées de quitter le territoire. Ces événements s’ajoutent au retrait du Sahel, conséquence de l’échec de l’opération Barkhane face à l’expansion djihadiste.

Les sénateurs critiquent la méthode employée, pointant du doigt des décisions prises sans concertation avec les pays concernés et des déclarations perçues comme arrogantes. Ils estiment que la France n’a pas su s’adapter aux évolutions des sociétés africaines, continuant à s’adresser principalement à des élites déconnectées des réalités actuelles.

Pour inverser cette tendance, le rapport recommande de renforcer la diplomatie française, de revoir la politique des visas et d’adopter une approche plus humble et en phase avec les aspirations des sociétés civiles africaines. Les sénateurs appellent à une refonte des relations franco-africaines, afin de les rendre plus équilibrées et respectueuses des dynamiques locales.

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Guinée : Partenariat entre le Ministère de la Justice et CCDOC pour l’Introduction de Bracelets Électroniques dans la Surveillance Pénitentiaire

Le lundi 3 février 2025, une rencontre importante s’est tenue au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, sous la direction du Garde des Sceaux, M. Yaya Kaïraba KABA. Il a reçu une délégation de l’entreprise Colomb Cyber Defence Operation Center (CCDOC), spécialisée dans la surveillance électronique des sites stratégiques. L’objectif de cette rencontre était d’explorer les opportunités de collaboration entre CCDOC et l’administration pénitentiaire, en vue d’intégrer des technologies innovantes pour améliorer la gestion des détenus.

La délégation de CCDOC était conduite par Mariam FAYE, Directrice Générale de la branche ivoirienne de l’entreprise. Au cours de l’audience, elle a présenté des bracelets électroniques de surveillance, une solution moderne et efficace destinée à renforcer la gestion des détenus, en particulier dans le cadre des mesures alternatives à l’incarcération. Ces bracelets visent à réduire la surpopulation carcérale en permettant une surveillance rigoureuse des personnes en conflit avec la loi, tout en favorisant des solutions moins coûteuses pour l’État.

Mariam FAYE a exprimé sa gratitude pour l’intérêt manifesté par le Ministère de la Justice, soulignant la volonté de CCDOC de contribuer à cette initiative innovante. « Nous sommes honorés de l’intérêt que le Ministère porte à notre structure et nous mettons tout en œuvre pour accompagner ce projet », a-t-elle déclaré. Cette approche vise non seulement à désengorger les prisons, mais aussi à réduire les coûts liés à la gestion des détenus, notamment en matière de nourriture, de soins de santé et de sécurité.

Une solution novatrice pour une justice plus moderne et efficace

Lors de la séance de travail, Moustapha SEYE, Directeur Commercial de CCDOC, a présenté les fonctionnalités de ces bracelets électroniques. Ces dispositifs permettent une surveillance continue et sécurisée des personnes faisant l’objet de mesures alternatives à l’incarcération. Ce projet vise à répondre à une problématique croissante : la surpopulation dans les établissements pénitentiaires, qui entraîne des dépenses colossales pour l’État.

Selon les chiffres de l’administration pénitentiaire, l’État dépense des millions de francs chaque année pour la gestion des détenus. L’adoption des bracelets électroniques permettrait de réduire considérablement ces coûts, en allégeant les dépenses liées à la nourriture, aux soins médicaux et à la sécurité des détenus, tout en garantissant un suivi adéquat.

Maître Bily 1 Kéita, Chef de Cabinet du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, a exprimé sa satisfaction quant à cette collaboration potentielle. Il a souligné que cette initiative permettrait de moderniser le système de détention, en conformité avec les normes internationales en matière de droits humains. Selon lui, l’introduction de ces technologies offrirait une gestion plus efficace des personnes placées sous contrôle judiciaire, réduisant ainsi les coûts et libérant des ressources pour d’autres priorités.

Vers une réforme du système pénitentiaire et judiciaire

Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large du gouvernement, visant à réformer le système judiciaire et pénitentiaire du pays. L’objectif est de rendre les conditions de détention plus humaines et de promouvoir les droits fondamentaux des détenus. L’introduction des bracelets électroniques constitue une avancée majeure vers un modèle de justice moderne, plus respectueux des libertés individuelles et des normes internationales en matière de droits humains.

Les discussions entre le Ministère de la Justice et CCDOC se poursuivront dans les prochains mois afin de finaliser les modalités de mise en œuvre de ce partenariat stratégique. Cette initiative pourrait marquer un tournant dans la gestion des prisons et contribuer à une transformation du système pénitentiaire, en accord avec les objectifs de réformes judiciaires du gouvernement.