La Guinea Alumina Corporation (GAC), filiale d’Emirates Global Aluminium (EGA), traverse une période de tensions avec les autorités guinéennes, mettant en péril son permis minier. Plusieurs facteurs sont en jeu, notamment le non-respect des engagements contractuels et les difficultés logistiques entravant ses opérations.
Suspension des exportations de bauxite
En octobre 2024, le gouvernement guinéen a suspendu les exportations de bauxite de GAC. Cette décision repose sur des différends liés à la mise en œuvre de projets d’industrialisation locale, en particulier la construction d’une raffinerie d’alumine. Conakry exige que GAC respecte ses engagements en faveur de la transformation locale du minerai afin de maximiser les retombées économiques pour le pays.
Arrêt du transport ferroviaire
En novembre 2024, GAC a informé ses employés de l’arrêt du transport de sa bauxite vers le port de Kamsar. Cet événement a perturbé la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise et a entraîné des difficultés logistiques majeures. L’utilisation du chemin de fer de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) étant une infrastructure cruciale pour l’acheminement du minerai, toute interruption met en péril les exportations et les revenus de l’entreprise.
Non-respect des engagements contractuels
L’une des principales sources de conflit entre GAC et l’État guinéen réside dans le non-respect des engagements pris lors de l’obtention du permis minier. Parmi ces engagements figure la construction d’une raffinerie d’alumine sur le sol guinéen, une condition imposée par le gouvernement pour favoriser l’industrialisation locale. Toutefois, le projet accuse un retard significatif, ce qui a suscité des critiques de la part des autorités et a renforcé la pression sur l’entreprise.
Conséquences potentielles pour GAC
Si la situation ne se débloque pas rapidement, GAC risque de perdre son permis minier, ce qui aurait des conséquences lourdes sur ses activités en Guinée. La suspension prolongée des exportations pourrait entraîner des pertes financières considérables, affectant à la fois l’entreprise et les milliers d’employés qui en dépendent directement et indirectement.
Quelles perspectives ?
Pour désamorcer la crise, GAC doit engager un dialogue constructif avec les autorités guinéennes et présenter un plan concret pour honorer ses engagements en matière d’industrialisation locale. L’entreprise devra également trouver des solutions pour assurer la continuité de ses exportations tout en respectant les exigences du gouvernement.
L’issue de ce bras de fer entre GAC et Conakry sera déterminante pour l’avenir de l’industrie minière en Guinée, un secteur stratégique pour l’économie du pays.