Retrait du Niger de la Force multinationale mixte : un tournant stratégique dans la lutte contre Boko Haram

Niger FMMM

Le gouvernement nigérien a annoncé, le 29 mars 2025, son retrait officiel de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale créée en 2015 pour lutter contre le groupe terroriste Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad. Cette force réunissait le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Bénin et le Niger.

Un recentrage sur les priorités nationales

Selon les autorités de Niamey, cette décision s’inscrit dans une logique de recentrage des opérations militaires sur les zones stratégiques du territoire national, en particulier les sites pétroliers et les infrastructures économiques sensibles. Le Niger souhaite mobiliser ses ressources de défense de façon plus ciblée, en réponse à une situation sécuritaire volatile et à des menaces multiples.

Conséquences sur la coopération régionale

Le retrait du Niger constitue un coup dur pour la coordination régionale dans la lutte contre Boko Haram et les groupes affiliés. La FMM a longtemps été un cadre de coopération militaire efficace, malgré des défis logistiques et stratégiques.

Cette décision pourrait affaiblir la capacité de riposte conjointe face à un ennemi transfrontalier, et relancer les débats sur la solidarité entre États africains en matière de sécurité.

Un choix stratégique assumé

Pour Niamey, ce retrait ne signifie pas un désengagement de la lutte antiterroriste, mais plutôt une réorientation des moyens vers des menaces jugées plus directes. Le gouvernement insiste sur la nécessité de mieux protéger ses intérêts nationaux et d’assurer la sécurité des populations autour des installations énergétiques et minières.

Réactions et incertitudes

La décision nigérienne a suscité des réactions partagées. Certains analystes y voient un affaiblissement du front commun face aux groupes armés, tandis que d’autres saluent une stratégie plus pragmatique dans un contexte où les ressources humaines et matérielles sont limitées.

La suite dépendra en grande partie de la capacité du Niger à compenser ce retrait par une montée en puissance de ses forces internes, et à maintenir des formes de coopération bilatérales ou alternatives avec ses voisins.

Ce tournant marque une nouvelle phase dans la posture militaire nigérienne, plus centrée sur la souveraineté stratégiqueet la priorité à la sécurisation des ressources clés du pays.

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