Pape Diouf

Hommage à Pape Diouf : 5 ans après, le Sénégal n’oublie pas

Le 31 mars 2020, le Sénégal perdait l’une de ses figures les plus emblématiques : Pape Diouf, journaliste, agent de joueurs, dirigeant sportif et ancien président de l’Olympique de Marseille. Cinq ans après sa disparition, emporté par le Covid-19, son souvenir demeure vif au sein de la communauté sportive, médiatique et intellectuelle, aussi bien au Sénégal qu’en France.

Un parcours exceptionnel, une voix respectée

Né à Abéché (Tchad) en 1951, Pape Diouf a grandi à Dakar avant de poursuivre ses études en France. Rapidement, il s’impose comme un journaliste sportif reconnu, puis comme agent de joueurs influent, représentant notamment des stars comme Basile Boli, Marcel Desailly ou encore Didier Drogba.

En 2005, il entre dans l’histoire en devenant le premier président noir d’un grand club de football européen : l’Olympique de Marseille. À ce poste, qu’il occupe jusqu’en 2009, il est salué pour sa rigueur, son intégrité et sa capacité à défendre les intérêts du club avec passion et intelligence.

Un ambassadeur du Sénégal et de l’Afrique

Au-delà de sa carrière dans le football, Pape Diouf était une voix panafricaine forte, un homme de principes, attaché à la justice, à la démocratie, et au rayonnement du continent africain. Il n’a jamais cessé de revendiquer ses racines sénégalaises et de défendre une vision engagée, fière et indépendante de l’Afrique, dans les médias comme dans ses prises de parole publiques.

Sa disparition brutale, à l’âge de 68 ans, des suites du Covid-19 à Dakar, avait provoqué une onde de choc. Il était la première victime officielle du virus au Sénégal, marquant tragiquement l’entrée du pays dans la pandémie.

Un héritage qui inspire toujours

Cinq ans après sa mort, de nombreux hommages lui sont rendus :

  • Par les institutions sportives au Sénégal et en France
  • Par des journalistes et anciens collaborateurs
  • Par les jeunes générations qui voient en lui un modèle de réussite, d’exigence et d’humilité

À Marseille, comme à Dakar, Pape Diouf reste une figure respectée et aimée, à la croisée de deux cultures, et symbole d’une réussite portée par le mérite, la vision et l’engagement.

Pape Diouf n’était pas seulement un dirigeant de football. Il était un homme de culture, un passeur d’idées, un militant du respect et de l’intégrité dans un monde souvent dévoré par les intérêts.

Cinq ans après, le vide qu’il laisse est encore grand, mais son héritage, lui, est intact. Le Sénégal, l’Afrique et le monde du sport se souviennent de Pape Diouf, le bâtisseur, le visionnaire, l’homme droit.

🕊️ Repose en paix, Pape. Ton nom restera gravé dans nos mémoires.

FMI

Sénégal – FMI : Une collaboration stratégique pour la stabilité économique

Alors que le Sénégal poursuit son ambition de transformation économique profonde, la collaboration avec le Fonds Monétaire International (FMI) reste un pilier central dans la consolidation de la stabilité macroéconomique et financière du pays. Le 27 mars 2025, le FMI a réaffirmé sa volonté d’accompagner le gouvernement sénégalais dans l’élaboration d’un plan de réformes ambitieux, dans un contexte marqué par la révélation d’une dette publique sous-évaluée et de déséquilibres budgétaires critiques.

Une économie sous pression, mais résiliente

Le FMI a récemment effectué une mission au Sénégal afin d’évaluer la situation économique du pays. Ce passage intervient dans un contexte où des audits ont révélé l’existence d’une “dette cachée” de plus de 7 milliards de dollars, issue d’engagements non comptabilisés par les précédentes autorités.

Cette situation a mis à nu des tensions budgétaires accrues, un déficit public bien supérieur aux seuils de convergence de l’UEMOA, ainsi qu’un besoin urgent de renforcement de la discipline fiscale. Pourtant, les fondamentaux de l’économie sénégalaise demeurent solides, notamment grâce à :

•Une croissance soutenue par les secteurs de l’agriculture, des services et des infrastructures,

•L’exploitation imminente des ressources pétrolières et gazières,

•Le dynamisme de l’entrepreneuriat local et de la diaspora.

Vers un plan de réformes structurelles

Le FMI a salué l’engagement du gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye à rétablir la transparence budgétaire, renforcer la gouvernance financière et lutter contre la corruption. L’institution est prête à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre de réformes stratégiques, parmi lesquelles :

•📊 Rationalisation des dépenses publiques, notamment les subventions et les dépenses non prioritaires ;

•💰 Amélioration de la mobilisation des ressources internes, à travers une réforme de la fiscalité et une meilleure gestion des recettes ;

•🏦 Renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et des partenariats publics-privés ;

•🔍 Création d’un système d’information budgétaire fiable et automatisé.

Un soutien conditionné à la rigueur et à la transparence

Le FMI a toutefois rappelé que son soutien, qu’il soit technique ou financier, reste conditionné au respect des normes de transparence, de redevabilité et de viabilité de la dette. Il encourage également une communication claire du gouvernement auprès des citoyens afin de favoriser l’adhésion populaire aux réformes.

Un tournant économique pour le Sénégal

La collaboration avec le FMI, parfois perçue comme contraignante, représente dans le cas actuel du Sénégal une opportunité stratégique de rétablir la confiance des investisseurs, des bailleurs et des citoyens. Elle pourrait également renforcer la crédibilité du pays sur les marchés financiers internationaux, au moment où le Sénégal s’apprête à devenir un producteur d’hydrocarbures.

 Assainir aujourd’hui pour mieux rebondir demain

Le partenariat entre le Sénégal et le FMI ne se limite pas à une simple assistance financière. Il constitue un levier essentiel pour repositionner le Sénégal sur une trajectoire de croissance inclusive, transparente et durable. Pour que cette relance soit réussie, il faudra allier volonté politique, rigueur technique et dialogue social.

FMI

Dette cachée du Sénégal : une bombe à retardement économique révélée

En mars 2025, un mot fait trembler la sphère économique et politique sénégalaise : “dette cachée”. Utilisé pour désigner des engagements financiers non déclarés ou dissimulés par l’ancien régime, ce terme met en lumière une réalité troublante : le niveau réel d’endettement du Sénégal serait bien supérieur à celui annoncé officiellement ces dernières années. Retour sur une affaire explosive aux lourdes conséquences.

Des chiffres officiels très éloignés de la réalité

Sous la présidence de Macky Sall, la dette publique était officiellement présentée comme étant sous contrôle, oscillant autour de 65 % du PIB selon les données du ministère des Finances de l’époque. Or, selon un audit indépendant de la Cour des comptes et une confirmation récente du FMI, la dette réelle atteignait en réalité près de 100 % du PIB en 2023, avec un déficit budgétaire de 12,3 %, soit plus du double des 4,9 % affichés officiellement.

Ces révélations ont mis à nu des pratiques de manipulation comptable, notamment le décalage dans la comptabilisation de certaines dépenses, ou encore l’inscription hors bilan d’engagements financiers liés à des partenariats publics-privés, à des dettes contractées par des entités parapubliques ou à des arriérés non déclarés.

Une onde de choc institutionnelle

La révélation de cette dette cachée a eu des conséquences immédiates. Le Fonds Monétaire International (FMI) a suspendu temporairement son programme d’aide en attendant des clarifications. Une situation critique pour un pays dépendant en partie des financements extérieurs pour soutenir son budget et ses projets d’investissement.

La crédibilité du Sénégal auprès des bailleurs internationaux a également été entamée, mettant en péril les capacités de financement à moyen terme, d’autant plus que les taux d’intérêt sur les marchés internationaux sont en hausse.

Enjeux politiques et poursuites judiciaires

Cette affaire a aussi des implications politiques majeures. Le nouveau gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye et soutenu par Ousmane Sonko a immédiatement lancé des audits et des enquêtes pour déterminer les responsabilités. Plusieurs anciens cadres de l’administration sont déjà dans le viseur de la justice, certains convoqués, d’autres mis en examen.

Pour les nouvelles autorités, il s’agit non seulement de restaurer la transparence, mais aussi de redonner confiance à la population et aux partenaires techniques et financiers. La lutte contre la mauvaise gestion et la corruption devient ainsi un pilier central du mandat présidentiel.

 Quelles leçons pour l’avenir ?

L’affaire de la dette cachée du Sénégal pose des questions fondamentales :

  • Comment renforcer la transparence budgétaire ?
  • Quel rôle pour les institutions de contrôle (Cour des comptes, IGE, ARMP) ?
  • Comment éviter les manipulations dans la comptabilité publique ?
  • Faut-il revoir la gouvernance des entreprises publiques et des PPP ?

Le gouvernement s’est engagé à moderniser les outils de gestion budgétaire, à imposer la publication régulière de données détaillées sur la dette, et à revoir la gouvernance financière des établissements publics.

Une crise… et une opportunité ?

Si cette dette cachée constitue une crise de confiance majeure, elle peut aussi être l’opportunité d’une refondation. À condition que les réformes annoncées soient mises en œuvre avec rigueur, courage et transparence. Le Sénégal, longtemps considéré comme un élève modèle en Afrique de l’Ouest, peut encore redresser la barre, à condition de tirer toutes les leçons de cette sombre page de sa gestion économique.

Bassirou Diomaye Faye

Un an après son élection, Bassirou Diomaye Faye incarne-t-il la nouvelle ère politique au Sénégal ?

Le 24 mars 2024, l’histoire politique du Sénégal connaissait un tournant majeur. En remportant l’élection présidentielle dès le premier tour, Bassirou Diomaye Faye, alors en détention provisoire, devenait le cinquième président de la République du Sénégal, succédant à Macky Sall. Un an après cette alternance inédite, l’heure est au bilan pour ce président porté par l’espoir d’un renouveau démocratique, social et institutionnel.

Un scrutin historique et une ascension fulgurante

Candidat de la coalition Diomaye Président, adoubé par Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye s’est imposé comme le symbole d’un profond désir de changement. Sa victoire dès le premier tour, avec plus de 54 % des suffrages, a démontré l’ampleur du rejet de l’ancien régime, mais aussi l’adhésion d’une large partie de la jeunesse à un projet de rupture.

Son élection, sur fond de tensions politiques et de manifestations violemment réprimées en 2023, a marqué la résilience démocratique du Sénégal, pays longtemps présenté comme un modèle en Afrique de l’Ouest.

Une première année entre attentes fortes et réformes ambitieuses

Depuis son investiture le 2 avril 2024, le président Faye s’est engagé dans un vaste chantier de refondation institutionnelle. Parmi les actes forts de sa première année :

La dissolution de l’Assemblée nationale en septembre 2024, suivie d’élections législatives anticipées pour renforcer la légitimité parlementaire de son action.

Le lancement de l’Agenda national de transformation “Sénégal 2050”, un nouveau cadre stratégique visant la souveraineté économique, la justice sociale et une gouvernance plus inclusive.

Des réformes en profondeur dans les secteurs de la justice, de l’éducation, des finances publiques et de la gouvernance des ressources naturelles.

Sur le plan diplomatique, Bassirou Diomaye Faye a également marqué sa volonté d’une reposition diplomatique du Sénégal, en réévaluant certains partenariats stratégiques, notamment avec la France, et en s’ouvrant davantage aux dynamiques régionales africaines.

Les défis qui demeurent

Si le président Faye jouit toujours d’une forte popularité, notamment auprès des jeunes et de la diaspora, de nombreux défis restent à relever :

La maîtrise du coût de la vie, sujet de préoccupation majeur pour les ménages.

Le chômage, notamment des jeunes diplômés, reste élevé malgré les promesses d’emploi.

La consolidation de la paix en Casamance, amorcée avec des avancées notables, devra être consolidée dans la durée.

De plus, certains observateurs pointent un rythme de réforme jugé prudent face aux attentes de rupture immédiate portées par son électorat. Le président semble vouloir allier transformation en profondeur et préservation de la stabilité institutionnelle.

Un tournant pour le Sénégal

Un an après son élection, Bassirou Diomaye Faye incarne toujours l’espoir d’un nouveau Sénégal, plus juste, plus souverain et plus proche des aspirations citoyennes. Mais l’année 2025 sera déterminante pour asseoir ses réformes et faire face aux défis socio-économiques.

L’histoire retiendra que son accession au pouvoir, depuis une cellule de prison jusqu’au palais présidentiel, a ouvert une nouvelle page de la démocratie sénégalaise. Reste désormais à écrire les lignes concrètes de cette promesse de renouveau.

Senelec - Congo

Congo – Senelec : Un contrat d’affermage sous tension, entre opposition syndicale et incertitudes politiques

En février 2025, la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) a signé un contrat d’affermage avec le gouvernement de la République du Congo, lui confiant pour dix ans la distribution et la commercialisation de l’électricité dans le pays. Cet accord prévoyait que la Senelec, via sa filiale locale, assurerait la gestion, l’entretien, la maintenance et l’amélioration des performances du service public de l’électricité. 

Cependant, ce contrat a suscité des tensions au sein de la société publique congolaise Énergie Électrique du Congo (E2C). Les travailleurs syndiqués ont exprimé leur opposition, craignant pour leur emploi et remettant en question l’expertise de la Senelec. Ils ont organisé des manifestations et ont exigé l’annulation du contrat, menaçant de grèves si leurs revendications n’étaient pas entendues. 

En réponse à ces protestations, le président de l’Assemblée nationale congolaise, Isidore Mvouba, a annoncé le 27 février 2025 la suspension du contrat en attendant l’avis d’une commission technique placée sous l’égide de la Primature. Il a exprimé sa volonté d’éviter des troubles sociaux, surtout à l’approche d’échéances électorales majeures. 

À ce jour, la Senelec n’a pas été officiellement informée d’une rupture définitive du contrat par le gouvernement congolais. La situation demeure donc en suspens, dans l’attente des conclusions de la commission technique et des décisions officielles qui en découleront. 

Le Senegal a lEre du Gaz

Le Sénégal à l’Ère du Gaz : Opportunités et Défis d’un Nouveau Producteur Émergent

Le Sénégal a récemment franchi une étape cruciale en lançant la production de gaz naturel, marquant un tournant décisif dans son développement énergétique. Avec des projets d’envergure comme Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et Yakaar-Teranga, le pays se positionne comme un acteur stratégique dans le secteur gazier en Afrique de l’Ouest. Quels sont les enjeux et les perspectives de cette transformation énergétique ?

Un secteur gazier en pleine expansion

L’exploitation du gaz naturel au Sénégal repose principalement sur deux projets majeurs :

Grand Tortue Ahmeyim (GTA) : Un projet d’envergure régionale

Situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, le projet GTA est l’un des plus grands gisements offshore d’Afrique de l’Ouest. La production de gaz naturel liquéfié (GNL) a officiellement débuté le 31 décembre 2024, avec une capacité estimée à 2,5 millions de tonnes par an.

Partenaires clés : BP, Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et SMH (Mauritanie).

Objectif : Exportation de GNL et développement du marché gazier régional.

Impact : Création d’emplois, renforcement de la souveraineté énergétique et attractivité pour les investisseurs internationaux.

Yakaar-Teranga : Un projet stratégique pour l’indépendance énergétique

Attendue pour le premier trimestre 2025, la décision finale d’investissement du projet Yakaar-Teranga sera un tournant pour l’industrie énergétique sénégalaise. Contrairement à GTA, ce projet vise prioritairement le marché local, avec pour ambition d’alimenter les centrales électriques et d’optimiser l’accès à l’énergie pour les industries et les ménages.

Des infrastructures modernes pour un secteur compétitif

Pour assurer le transport et la distribution du gaz, le Sénégal investit dans des infrastructures de pointe, dont un gazoduc de 400 km, évalué à 650 milliards de FCFA. Cette infrastructure jouera un rôle clé dans :

La transition énergétique en réduisant la dépendance au pétrole et au charbon.

L’industrialisation en garantissant une énergie plus accessible et compétitive.

L’exportation vers les pays voisins, renforçant ainsi la coopération énergétique régionale.

Un levier pour la croissance économique et la transition énergétique

L’exploitation du gaz naturel représente une opportunité unique pour le Sénégal, avec plusieurs avantages :

📌 Développement industriel : Un accès à une énergie moins chère et plus stable favorisera l’essor de nouveaux secteurs (chimie, agro-industrie, métallurgie).

📌 Réduction du coût de l’électricité : Un mix énergétique plus équilibré et des investissements dans les infrastructures permettront d’alléger la facture énergétique des ménages et des entreprises.

📌 Investissements étrangers : L’essor du gaz attire de nombreux investisseurs, consolidant la position du Sénégal comme hub énergétique en Afrique de l’Ouest.

En parallèle, le Sénégal s’engage dans une transition énergétique équilibrée, avec un objectif de 40 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, grâce à un Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP) conclu avec des acteurs internationaux (Allemagne, France, UE, Canada, Royaume-Uni).

Défis et perspectives à venir

Malgré ces avancées, plusieurs défis restent à relever :

Gestion des revenus du gaz : Comment garantir une répartition équitable des bénéfices au profit du développement économique et social ?

Impacts environnementaux : Assurer une exploitation respectueuse des normes environnementales et minimiser l’empreinte carbone.

Tensions géopolitiques et diplomatiques : Préserver la stabilité régionale et gérer les enjeux transfrontaliers avec la Mauritanie.

Avec le début de la production gazière, le Sénégal entre dans une nouvelle ère économique et énergétique. Entre opportunités de développement et défis à relever, le pays doit maintenant mettre en place une gestion efficace et durable de ses ressources pour transformer cette manne en moteur de croissance et de prospérité.

Le Sénégal parviendra-t-il à tirer pleinement profit de son potentiel gazier ? Seul un équilibre entre exploitation responsable, industrialisation et transition énergétique garantira un avenir prospère et durable.

Les installations francaises de Marechal et Saint Exupery retrocedees au Senega 750x430 1

La France Rétrocède les Installations Militaires de Maréchal et Saint-Exupéry au Sénégal

Le 7 mars 2025, la France a officiellement restitué au Sénégal les installations militaires des quartiers Maréchal et Saint-Exupéry, situés à proximité du parc forestier et animalier de Hann. Cette rétrocession marque une étape clé dans le processus de retrait des forces françaises du territoire sénégalais et illustre l’évolution des relations bilatérales entre les deux pays.

Une Rétrocession Inscrite dans un Cadre Structuré

Cette remise d’infrastructures s’inscrit dans un calendrier établi par la commission conjointe franco-sénégalaise, qui coordonne la restitution progressive des emprises militaires françaises encore présentes au Sénégal. Les discussions, menées sous la présidence du général Abdou Latif Kamara, directeur de l’Institut de défense du Sénégal, ont permis d’acter cette restitution en présence de l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, et du général Yves Aunis, commandant des éléments français au Sénégal.

Un Retrait Progressif des Forces Françaises

Selon le communiqué de l’ambassade de France, les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry étaient prêts à être restitués depuis l’été 2024. Cette étape s’inscrit dans une transition plus large, qui prévoit le retrait définitif des troupes françaises du Sénégal, avec la restitution progressive des autres sites militaires conformément aux accords bilatéraux.

Le Sénégal et la France travaillent en parallèle à la redéfinition de leur partenariat de défense et de sécurité, afin d’adapter leur coopération aux nouvelles dynamiques géopolitiques et stratégiques.

Un Renforcement de la Souveraineté Sénégalaise

Cette rétrocession marque un tournant dans l’affirmation de la souveraineté sénégalaise, en permettant au pays de reprendre le contrôle total de son espace militaire. Elle s’inscrit également dans une dynamique plus large de reconfiguration des partenariats sécuritaires entre les pays africains et les anciennes puissances coloniales.

L’évolution de la présence militaire étrangère en Afrique suscite depuis plusieurs années des débats sur l’autonomie stratégique des nations africaines. La restitution des bases françaises au Sénégal participe à cette tendance et ouvre la voie à une coopération renouvelée, basée sur des intérêts mutuels et un respect accru de la souveraineté nationale.

Vers une Nouvelle Ère de Coopération Défense-Sécurité

Avec la restitution des installations de Maréchal et Saint-Exupéry, la France et le Sénégal renouvellent leur partenariat stratégique. La commission conjointe poursuivra ses travaux pour finaliser la remise des autres emprises encore sous contrôle français.

Cette transition représente une opportunité pour le Sénégal d’optimiser l’utilisation de ces infrastructures et de renforcer ses capacités nationales en matière de défense et de sécurité.

🚀 Un pas de plus vers une indépendance stratégique affirmée et une coopération bilatérale repensée !

Premier Ministre Ousmane Sonko

Sénégal : Ousmane Sonko appelle à la suspension des grèves pour redresser l’économie et instaurer un pacte social

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a récemment exhorté les syndicats à suspendre temporairement les grèves et manifestations afin de permettre au gouvernement de redresser la situation financière du pays. Cette demande intervient dans un contexte économique difficile, attribué par M. Sonko à la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024 sous l’ancien président Macky Sall. 

Lors d’une session à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a souligné l’importance d’un dialogue social sincère et franc avec les organisations syndicales. Il a insisté sur la nécessité de mettre de côté, pour un temps, les grèves et les manifestations, afin de créer un environnement propice au redressement économique. 

M. Sonko a également mis en avant la volonté du gouvernement d’instaurer un pacte de stabilité avec les partenaires sociaux. Ce pacte viserait à instaurer un climat de confiance et de collaboration, essentiel pour surmonter les défis économiques actuels. 

Cependant, cette position a suscité des réactions mitigées. Certains syndicats estiment que leurs revendications légitimes ne peuvent être mises en attente indéfiniment, surtout face à la hausse du coût de la vie et aux conditions de travail précaires. Ils appellent le gouvernement à proposer des solutions concrètes plutôt que de demander des sacrifices supplémentaires aux travailleurs.

Le Premier ministre a réaffirmé la disponibilité de son gouvernement à écouter, dialoguer et trouver des solutions adaptées aux préoccupations des travailleurs, tout en rappelant que la situation économique actuelle nécessite des efforts concertés de toutes les parties prenantes. 

Cette dynamique entre le gouvernement et les syndicats sera déterminante pour l’avenir socio-économique du Sénégal, alors que le pays cherche à se redresser et à instaurer une stabilité durable.

PZtrolz

Premiers Revenus du Pétrole au Sénégal : Une Analyse Détaillée

Depuis le démarrage de la production pétrolière au Sénégal en juin 2024, le pays a franchi une étape majeure dans son ambition de devenir un acteur significatif du secteur des hydrocarbures en Afrique de l’Ouest. Les premières ventes de brut issues du champ de Sangomar ont généré un chiffre impressionnant de 595 milliards de francs CFA. Cependant, le revenu net effectif pour l’État sénégalais est bien inférieur à ce montant après déduction des coûts d’exploitation, des royalties et des parts des partenaires privés.

Production et Ventes de Pétrole : Les Chiffres Clés

Entre juin et septembre 2024, le Sénégal a extrait un total de 8,17 millions de barils de pétrole brut à partir du champ offshore de Sangomar. Cette production a atteint son pic en août et septembre, avec une moyenne de 3 millions de barils par mois. Au cours de cette période, huit cargaisons, représentant un volume total de 7,69 millions de barils, ont été exportées sur le marché international, rapportant un revenu global de 595 milliards de FCFA.

Répartition des Revenus : Qui Gagne Quoi ?

Le partage des revenus issus de la vente du pétrole suit un modèle établi par les accords de production entre l’État sénégalais et les sociétés exploitantes, notamment Woodside Energy et la Société des Pétroles du Sénégal (Petrosen). Voici la ventilation des revenus :

  1. Coûts d’exploitation et investissements (« cost oil ») : Une part importante des revenus sert à couvrir les investissements consentis par les compagnies exploitantes. Ces coûts sont estimés à environ 220 milliards de FCFA.
  2. Royalties et taxes : L’État sénégalais perçoit des redevances sur la production de pétrole, qui s’élèvent à 8% des revenus, soit environ 48 milliards de FCFA.
  3. Part de l’État sénégalais via Petrosen : En tant qu’actionnaire du projet, Petrosen bénéficie d’une part des revenus qui s’élève à 20%, soit 119 milliards de FCFA.
  4. Profit Oil : Après déduction des coûts, la part des profits revenant directement au Sénégal sous forme de dividendes et taxes s’élève à 99 milliards de FCFA.

Le Revenu Net pour le Sénégal

Au total, la somme nette revenant directement à l’État sénégalais, incluant les royalties, la part de Petrosen et le profit oil, est estimée à 266 milliards de FCFA sur les 595 milliards de revenus bruts générés.

Perspectives et Enjeux

Bien que ces premiers revenus représentent une avancée majeure pour l’économie sénégalaise, plusieurs défis subsistent. L’exploitation du pétrole implique des coûts élevés et une forte dépendance vis-à-vis du marché international. Le gouvernement devra veiller à une gestion rigoureuse des ressources pétrolières pour garantir un impact positif sur le développement économique et social du pays.

Par ailleurs, la transparence et la bonne gouvernance seront cruciales pour assurer une redistribution équitable des revenus, notamment dans les secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé et les infrastructures.

En conclusion, les premières ventes de pétrole marquent un tournant historique pour le Sénégal. Cependant, la répartition des richesses générées devra être scrutée de près afin de maximiser les bénéfices pour l’ensemble de la population. Avec une gestion efficace, ces ressources pourraient devenir un véritable levier de transformation économique pour le pays.

Macky SALL

Rapport de la Cour des comptes du Sénégal (2019 – mars 2024) : Une gestion financière sous tension

La Cour des comptes du Sénégal a publié son rapport couvrant la période 2019 – mars 2024, mettant en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des finances publiques. Ce document, qui analyse la gestion budgétaire et comptable de l’État, révèle des pratiques irrégulières, une dette publique alarmante et des risques significatifs pesant sur l’économie nationale.

Une dette publique sous-estimée

L’un des points les plus marquants du rapport concerne le niveau réel de la dette publique. Alors que les chiffres officiels estimaient cette dernière à environ 75 % du produit intérieur brut (PIB), la Cour des comptes affirme qu’elle avoisinerait plutôt les 100 %. Cette sous-estimation s’explique par des pratiques comptables contestables, notamment des décalages dans l’enregistrement de certaines charges et une absence de prise en compte de certains engagements financiers de l’État.

Un déficit budgétaire plus important que prévu

Le rapport met également en évidence un déficit budgétaire plus important que celui annoncé par les autorités. Estimé officiellement à environ 6 % du PIB, la Cour des comptes le chiffre à plus de 10 %, soulignant des irrégularités dans la gestion des dépenses publiques et un recours excessif à l’endettement extérieur pour financer les programmes de l’État.

Des anomalies comptables et des transferts non justifiés

Outre les problèmes d’endettement et de déficit, le rapport signale des anomalies dans l’exécution budgétaire. Parmi elles, des transferts de fonds de plus de 2 500 milliards de FCFA vers des entités publiques non identifiées, sans justification ni contrôle clair. Cette opacité dans la gestion financière fait peser un risque sur la transparence et la bonne gouvernance des finances publiques.

Réactions et conséquences

La publication de ce rapport a suscité de nombreuses réactions. Le gouvernement a reconnu les difficultés budgétaires mais a contesté certaines conclusions du rapport. Ousmane Sonko, Premier ministre, a exprimé ses inquiétudes quant à la situation financière du pays, tout en s’engageant à mettre en place des réformes pour améliorer la gestion des finances publiques.

Perspectives et recommandations

La Cour des comptes recommande une amélioration des mécanismes de contrôle et une plus grande transparence dans l’exécution budgétaire. Parmi les mesures préconisées figurent :

  • Un audit approfondi des engagements financiers de l’État.
  • Une meilleure surveillance des dépenses publiques.
  • Une politique d’endettement plus prudente.
  • Une révision des procédures comptables pour refléter plus fidèlement la situation financière du pays.

Le rapport de la Cour des comptes met en lumière les défis financiers majeurs auxquels le Sénégal doit faire face. Son impact sur la politique économique du pays et sur la confiance des investisseurs sera déterminant dans les années à venir.