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Guinée : Le nouveau plan des autorités pour « mettre fin » aux crises sociales

CONAKRY-Alors que depuis des années la Guinée est confrontée à des crises sociopolitiques latentes, le Gouvernement de transition veut y mettre fin. Pour ce faire, il vient de développer un nouveau plan qu’il entend déployer très prochainement pour, dit-on, la « stabilité sociale ».

 Appelé « pacte de stabilité sociale », ce projet présenté ce mercredi 16 octobre 2024 est chapeauté par le ministère du Travail et de la Fonction publique, a appris Africaguinee.com.

Il vise, selon le Gouvernement à « sensibiliser » et à « remobiliser » les acteurs du monde du travail en faveur de la stabilité, de la croissance et du progrès social en cette période de transition.

Pour François Bourouno, Ministre du Travail et de la Fonction Publique, le pacte de stabilité est un outil de « bonne gouvernance » dont la Guinée a besoin pour évaluer les actions salvatrices déjà entreprises par le Gouvernement.

Il sollicite l’accompagnement et le soutien de toutes les structures de l’administration et des partenaires sociaux, pour aboutir dans les meilleurs délais à l’élaboration et à la signature de ce pacte. L’objectif est de soustraire définitivement la Guinée des sempiternelles crises sociales, dans lesquelles elle a été longtemps engluée.

« L’histoire de notre pays nous impose d’adopter une vision à long terme », a indiqué le Premier ministre qui observe que le dialogue nécessite une flexibilité et un compromis pour trouver un espace où tout peut être possible dans la paix et le progrès.

Amadou Oury Bah a plaidé pour l’institutionnalisation du dialogue social pour permettre à la société guinéenne d’évoluer dans la paix, en tenant compte des revendications qui peuvent être gérées de manière intelligente.

Politique 1 1

l’opposition dénonce une transition « sans fin »

Plus de trois ans après la chute du président Alpha Condé, du coup d’état orchestré par les forces spéciales guinéennes et de la prise du pouvoir du colonel Mamady Doumbouya le 5 septembre 2021, l’incertitude et les inquiétudes persistent face à la multiplication des dérives autoritaires et à l’absence de calendrier électoral en Guinée.

Fodé Baldé membre de l’opposition dénonce le non-respect de la charte de transition : « Eu égard à ce qui nous a été servi le 5 septembre 2021 , à ce que nous vivons aujourd’hui on peut dire que les promesses n’ont pas été tenues entre autre en terme de respect des droits de l’Homme, en terme d’engagement pour le retour à l’ordre constitutionnel, on est à même de dire que les promesses n’ont pas été tenue dans leur globalité. »

La décision de transférer le pouvoir à un gouvernement civil élu avant la fin de l’année 2024 avait été annoncée par le président de la transition, Mamady Doumbouya à l’issue de négociations avec la CEDEAO en octobre 2022. Mais le nouveau Premier ministre Bah Oury a lui évoqué un report de la transition vers 2025.

« Nous croyons à ce que le Général Mamady Doumbouya respecte ses engagements et qu’il ne va pas prêter une oreille attentive aux sirènes qui voudraient qu’il se maintienne au pouvoir, parce que ceux qui ont tenté cette aventure, on sait où ils se trouvent aujourd’hui. », a ajouté Fodé Baldé. 

Un autre sujet d’inquiétude en Guinée c’est l’insécurité. Le 27 septembre dernier, les autorités militaires ont nié les coups de feu entendus à Conakry, les qualifiant de rumeurs folles totalement fabriquées. Cependant, pour cet opposant, un climat de peur règne dans le pays.

« Aujourd’hui la peur est à Conakry, à l’entrée de Kaloum vous verrez des dispositifs, des chars qui ont été achetés, j’ose croire que ces dispositifs sont pris pour prévenir toute éventualité de menace terroriste. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Pendant le défilé de l’indépendance de la Guinée le 2 octobre, le seul corps qui avait les armes chargé, c’était les forces spéciales. » a indiqué l’opposant guinéen. 

L’opposition en Guinée dénonce des entraves à la liberté d’expression et des cas d’enlèvements.

Laetitia Lago Dregnounou

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Coups d’État, pandémie et guerre en Ukraine : quels impacts sur la gouvernance en Afrique  ?

Le 25 janvier dernier, la Fondation éponyme du tycoon soudano-britannique Mo Ibrahim révélait l’indice de la gouvernance africaine 2022 (IIAG). Le continent enregistre un recul démocratique, sur fond de défis sécuritaires, d’insécurité alimentaire et de crispations énergétiques. Les crises successives menacent dix ans de progrès en matière de gouvernance africaine.

« L’IIAG 2022 souligne que la gouvernance africaine a stagné depuis 2019. Si nous ne remédions pas rapidement à cette tendance inquiétante, les années de progrès dont nous avons été témoins pourraient être perdues, et l’Afrique ne sera pas en mesure d’atteindre en temps voulu les Objectifs de développement durable (des Nations unies) ou ceux de l’Agenda 2063 (de l’Union africaine). Notre continent est exposé de manière unique aux conséquences convergentes du changement climatique, plus récemment de la Covid-19, et maintenant de l’impact indirect de la guerre Russie-Ukraine », déclarait Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la fondation Mo Ibrahim en conférence de presse, le 24 janvier dernier.

En substance, la gouvernance africaine s’est améliorée au cours de la décennie (2012-2021). Cependant, il n’y a eu aucun progrès notable en matière de gouvernance globale depuis 2019. Au Burkina Faso, en Eswatini, en Guinée, en Guinée Bissau, au Libéria, à Madagascar, en Namibie et au Rwanda, les progrès de gouvernance ont même été interrompus à partir de la pandémie de Covid-19. L’île Maurice campe la première place des pays africains dotés de la meilleure gouvernance selon l’IIAG, en dépit d’un faible recul l’an dernier (-2,2 points), devant les Seychelles, la Tunisie, le Cap-Vert et le Botswana. Le Soudan du Sud occupe le bas du classement devant la Somalie, l’Érythrée, la Somalie, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine.

Des coups d’État qui impactent les progrès enregistrés

La progression de l’insécurité sur le continent qui concerne 70 % de la population africaine menace les progrès enregistrés sur la dernière décennie. Entre 2012 et 2022, il y a eu 29 coups d’État à travers le monde (tentés ou réussis), dont 23 en Afrique, en particulier dans la région du Sahel. En 2012, le président Amadou Toumani Touré dit « ATT », était évincé du pouvoir suite à un putsch militaire. En mai 2012, un contrecoup d’État échouait au Mali.

En août 2018, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) était réélu avant d’être finalement renversé en août 2020 à la suite d’un coup d’État militaire. En 2021, le président Bah NDaw est renversé à son tour et Assimi Goïta devient le Président du Mali par intérim. « L’intégrité des élections et le pluralisme politique ont reculé au Mali en dix ans -qui a connu- trois coups d’État et deux élections depuis 2012 », souligne le rapport Mo Ibrahim.

Au Burkina Faso aussi, la sécurité et la sûreté se sont singulièrement détériorées pendant la dernière décennie. Depuis le départ de Blaise Compaoré en 2014 (qui quitta le pouvoir à l’issue de soulèvements populaires), le pays des Hommes intègres a lui aussi, été traversé par plusieurs coups d’État. En 2015, un coup d’État est suivi d’un contre coup d’État. Fin 2015, ont Roch Marc Christian Kaboré devient le président du Faso. Réélu en novembre 2020, il sera renversé par Paul-Henri Sandaogo Damiba en 2022, lui-même évincé et remplacé par le capitaine Ibrahim Traoré quelques mois plus tard.

Depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19 (2019-2022), le continent africain a été traversé par treize coups d’État, dont huit réussis. En Afrique de l’Est, les deux coups d’état survenus au Soudan ont alimenté l’instabilité politique et renforcé les tensions entre civils et militaires. « Cette situation d’attentats terroristes et de coups d’État par l’armée, compromet la paix, la sécurité et la stabilité de la sous-région », déclare Aïcha Bah Diallo, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale de Guinée et membre du Comité du Prix MIF (Mo Ibrahim Foundation).

Quelle gouvernance après 20 ans de pouvoir ?

A ce jour, trois des cinq pays africains les moins bien notés en matière de responsabilité et de transparence sont dirigés par des Chefs d’Etat au pouvoir depuis plus de 20 ans. 
« Les pays qui ont destitué leurs dirigeants de longue date ont montré une amélioration en matière de transparence et de responsabilité, y compris l’Angola, la Gambie et Zimbabwe », indique le rapport de la fondation Mo Ibrahim 2022.

Le Zimbabwe a enregistré une progression de +5,7 points, suite au renversement du président Robert Mugabe (2017) qui avait passé près de 40 ans au pouvoir. L’Angola a progressé de +5,3, suite au départ de l’ancien président Eduardo dos Santos après 39 ans au pouvoir, et la Gambie de 5 points après le départ de Yahya Jammeh qui avait présidé le pays pendant 21 ans. La Guinée équatoriale dirigée par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis 44 ans, obtient le deuxième score le plus bas en termes de transparence et de responsabilité. Alors qu’elle bénéficie du 4e PIB africain le plus élevé par habitant, elle ne se classe que 4e en bas du classement, en matière de gouvernance globale, par l’IIAG 2022.

Enfin, l’indice de la gouvernance africaine 2022 (IIAG) indique que la pandémie de Covid-19 a accéléré les perturbations dans les pratiques démocratiques en Afrique, car elle fut maintes fois utilisée pour « justifier des violations de normes démocratiques tandis que les tendances antidémocratiques préexistantes se sont accélérées par l’introduction de mesures excessives ou en maintenant des dispositions d’urgence ».

Insécurité alimentaire et circonvolutions géopolitiques

Quelque 20,2 % de la population africaine était sous-alimentée en 2021, soit une augmentation de 3,8 % par rapport à 2017. Selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou sévère sur le continent s’élevait à 57,9 % en 2021, contre 44,4 % en 2014. L’année dernière, l’indicateur IIAG Sécurité alimentaire enregistrait son score le plus bas depuis 2012. La sécurité alimentaire a décliné dans 32 pays depuis 2012, et ce, à un rythme accéléré depuis 2017, dans une vingtaine de pays africains.

En dépit d’un tableau assez sombre, plusieurs indicateurs reflètent néanmoins des avancées significatives sur le continent. Ainsi, 43 pays africains sur 54 ont vu leur situation économique globalement s’améliorer depuis 10 ans. C’est notamment le cas pour les économies ivoirienne, angolaise, gambienne ou ghanéenne. Par ailleurs, la quasi-intégralité des pays africains a enregistré des progrès significatifs en matière d’accès à la santé et à l’éducation. Pour Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la fondation Mo Ibrahim, « le renforcement de la gouvernance est indispensable » pour répondre aux défis exogènes liés au climat, à la pandémie de Covid-19 ou à la guerre en Ukraine, que rencontrent l’Afrique.

Marie-France Réveillard

Economie

An I de la 4e République au Mali : les signaux au vert

22 Juillet 2023 – 22 Juillet 2024. Cela fait exactement une année que le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a promulgué la nouvelle Constitution du Mali, suite à une consultation référendaire le 18 juin 2023, acceptée par les Maliens avec un taux sans appel de 96,91%. Une année après, le constat est clair : les grandes réformes sont en cours et le pays renaît de ses cendres.

 Gouverner, c’est servir » non se servir. Fort de cette pensée de l’universitaire et historien médiéviste français, Jacques Dalarun, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, s’efforce depuis la rectification de la transition, en mai 2021, d’assurer une paix durable au Mali et de redonner au pays son lustre d’antan. C’est pourquoi il a initié diverses initiatives, certes complexes mais nécessaires, pour réorienter la gestion du pays, instaurer la bonne gouvernance et la redevabilité. Ainsi, les Maliens ont été appelés aux urnes le 18 juin 2023 pour un scrutin référendaire. Cette décision n’était pas une « imposition » d’un autre État ou une décision non souveraine. En effet, c’était une exigence formulée par les Maliens eux-mêmes, au cours des Assises nationales de la refondation, tenues en décembre 2021.

« C’est avec beaucoup de fierté et d’espoir, que je viens de signer le texte de la Constitution adoptée par le peuple lors du référendum du 18 juin 2023, dont la Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs le 21 juillet », avait déclaré le président Goïta dans une adresse au peuple malien, le 22 juillet 2023 après avoir promulgué ladite Constitution, avant d’ajouter que « l’acte de promulgation de la Constitution (…) ouvre ainsi la voie à la naissance de la 4e République du Mali ». « À l’issue du référendum, le peuple s’est exprimé pour la nouvelle Constitution avec une majorité significative de 96,91% des suffrages exprimés. Ceci est la preuve indiscutable de la soif des Maliens de se donner une nouvelle chance pour un nouveau départ », avait-il rappelé. Par ailleurs, il avait aussi expliqué que « la nouvelle Constitution pose les bases d’un système démocratique qui se nourrit d’une vision endogène et sociale tout en s’enrichissant des apports extérieurs. Nous avons fait la preuve que nous pouvons moderniser notre État sans nous renier ».

La Renaissance

« Avec cette nouvelle Constitution, le Mali prend ainsi un nouveau départ, celui du Mali Kura, dans lequel nous bâtirons ensemble une économie forte au service de la satisfaction des besoins des citoyens. Il s’agira, comme nous l’avons déjà commencé, de mettre en place les conditions d’une croissance économique interne qui se fondera sur les nouvelles technologies ainsi que sur une industrie de transformation de nos ressources naturelles en tenant compte des opportunités de la transition énergétique », avait-il annoncé. Et une année après, le constat est là. Les résultats sont éloquents. Le Mali sous la quatrième République fait des prouesses sur le plan national et pèse aujourd’hui à l’international.

La promulgation de la nouvelle Constitution par le décret N°2023-401/PT-RM du 22 juillet 2023, permet aujourd’hui aux autorités de la Transition de mettre en œuvre des réformes salvatrices. Parmi celles-ci, le renforcement des Forces Armées Maliennes (FAMa) conformément à l’article 93 de la nouvelle Constitution, déjà visible sur le terrain. De plus, la reconnaissance des autorités traditionnelles, qui ont été honorées par le Président de la Transition, renforce la gouvernance et la décentralisation.

Les mesures de souveraineté incluent également la promotion des langues nationales comme langues officielles, reléguant le français au rang de langue de travail, un changement déjà perceptible dans les discours officiels des autorités de la Transition. Désormais, c’est le président de la République qui détermine la politique de la Nation, conduite par le gouvernement, contrairement à l’ancienne Constitution où c’était le gouvernement qui déterminait la politique de la Nation.

Enfin, la nouvelle Constitution stipule que l’exploitation des richesses naturelles doit respecter les normes de protection de l’environnement et servir les intérêts des générations présentes et futures. Cela se reflète dans les nouveaux contrats d’exploitation et la révision des anciens, assurant ainsi une gestion plus équitable et durable de nos ressources naturelles.

Des réformes majeures en gestation

Ce n’est pas tout. D’autres réformes majeures sont prévues dans les jours à venir. Il s’agit de l’ajout de la Cour des comptes à la liste des institutions de la République ; le Conseil économique et social devient le Conseil économique, social, culturel et environnemental alors que la Haute cour de justice et le Haut conseil des collectivités territoriales disparaissent de la liste des institutions de la République. En plus, dans la nouvelle Constitution, le président de la République, déterminant la politique de la Nation, le Parlement ne pourra plus voter de motion de censure contre le gouvernement et le président de la République, et ce dernier ne pourra plus dissoudre le Parlement.

Malgré les pronostics sceptiques de bon nombre d’hommes politiques, face à la dynamique patriotique des autorités de la transition, il est loisible de constater que l’avènement de la quatrième République demeure une prouesse historique pour peu que l’on considère les échecs successifs avant 2020. Car, un an après la promulgation de la nouvelle Constitution, les signaux sont au vert pour le Mali. Les réformes en cours et à venir promettent de transformer le pays en une nation plus forte, plus juste et plus prospère.

SOURCE : CROISSANCEAFRIK

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Le Sénégal va lancer la construction d’une usine d’engrais pour un montant de 985 millions de $ basé à Ndayane dans la région de Thiès

Au Sénégal, le niveau d’utilisation des engrais est encore faible par rapport à la moyenne africaine. Alors que le pays dépend principalement des importations pour ses besoins de l’intrant, les efforts publics sont orientés vers le développement d’une industrie locale.

La Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) a signé le 19 février, une convention de partenariat avec le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS/PSE) portant sur la construction d’une usine d’engrais.

D’un coût total de 600 milliards Fcfa (985 millions $) cofinancé par le gouvernement et des partenaires privés, cette nouvelle usine sera installée sur un site basé à Ndayane dans la région de Thiès.

Selon les informations relayées par l’Agence de presse sénégalaise (h), elle sera équipée pour produire 1,2 million de tonnes d’engrais par an pour la satisfaction des besoins du marché local ainsi que l’exportation. Ce nouveau projet est prévu pour entrer dans sa phase de production entre 2028 et 2029.

« L’usine va surtout fabriquer de l’urée, un engrais entièrement importé au Sénégal et important pour l’amélioration des rendements agricoles. Nous prévoyons également d’exporter notre excédent de production vers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et la Gambie. Une fois opérationnelle, l’usine devrait également permettre de générer des revenus commerciaux nets évalués à plus de 175 milliards Fcfa (287 millions $) par an », a déclaré Fary Ndao, responsable du projet pétrochimie chez Petrosen.

Au Sénégal, la consommation apparente en engrais a été estimée à 204 000 tonnes en 2020 par le Centre international de développement des engrais (IFDC). 

Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la valeur des importations a plus que triplé à 89 milliards Fcfa (146 millions $) en 2022 alors que le volume s’est inscrit en hausse de 81 % à 159 000 tonnes.

Agence Ecofin

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Le Mali lance sa 3ème Centrale Solaire pour environ 74,48 millions USD (50mwc), à Tiakadougou-Dialakoro

Le samedi 1er juin 2024 marque un tournant historique pour le Mali, avec le lancement par le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, des travaux de construction de la troisième centrale solaire du pays. Cette réalisation va durer 12 mois pour un coût d’environ 45 milliards de FCFA, soit (74,48 millions USD), pour les premiers 50 Mégawatts-crêtes.

Située à Tiakadougou-Dialakoro, près de Selingué, cette centrale illustre l’engagement du Mali vers une transition énergétique durable. Le projet, d’une capacité de 100 MW crête, souligne la volonté politique de soutenir les solutions énergétiques vertes et de réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Ce projet est le fruit d’une coopération entre le Mali et les Émirats Arabes Unis via la compagnie Amea-Power, spécialisée dans les projets d’énergie renouvelable.

La nouvelle centrale solaire ne représente pas seulement un progrès en matière de production d’énergie propre; elle est aussi un catalyseur d’opportunités économiques pour la population locale. La construction et l’exploitation de la centrale devraient créer environ 200 emplois annuels, fournissant ainsi de nouveaux horizons professionnels et stimulant l’économie de la région.

Le Mali, comme de nombreux autres pays, fait face à une crise énergétique qui requiert des solutions innovantes et durables. L’intégration de l’énergie solaire dans le mix énergétique national à travers la construction de centrales solaires telles que celle de Tiakadougou-Dialakoro, Safo et Sanankoroba, marque une étape significative vers l’indépendance énergétique.

Le président GOÏTA a souligné que l’achèvement de cette série de projets solaires est un pas important pour sortir de cette crise. Les réalisations du Mali en matière d’énergie renouvelable n’auraient pas été possibles sans le soutien robuste des partenaires internationaux.

Des collaborations, notamment avec les Émirats arabes unis, ont joué un rôle crucial dans la mise en œuvre de ces projets ambitieux. Le soutien international aligne la trajectoire du Mali avec les objectifs globaux de développement durable et de lutte contre le changement climatique.

Le lancement de la troisième centrale solaire est une manifestation de la vision à long terme du Président GOÏTA pour un Mali prospère et respectueux de l’environnement. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays. L’objectif est de promouvoir une croissance économique inclusive tout en garantissant la sécurité énergétique nationale.

Notons que l’engagement du Mali vers le développement des énergies renouvelables, illustré par la construction de sa troisième centrale solaire, est un signal fort de la transformation énergétique en cours dans le pays. Ce projet, au-delà de ses bénéfices immédiats en termes de production d’énergie propre et de création d’emplois, symbolise un pas de plus vers l’autonomie énergétique.

Pour rappel, il reflète également l’esprit de coopération internationale et la détermination du Mali à jouer un rôle actif dans la lutte contre le changement climatique. La vision d’avenir du Président GOÏTA dessine un Mali énergétiquement durable et économiquement dynamique.

Daouda Bakary KONE

 

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Simandou ! Entre Rêve de Développement et Risque Environnemental

Le projet Simandou en Guinée, actuellement le plus grand projet minier mondial, suscite à la fois des rêves d’un avenir radieux et des préoccupations profondes quant aux risques pour notre futur.

Avec l’exploitation de ses riches gisements de fer, ce projet promet une transformation économique spectaculaire pour la Guinée. Grâce aux infrastructures massives prévues, notamment un réseau ferroviaire reliant les quatre régions naturelles du pays et la construction d’un nouveau port en eaux profondes à Moribaya, le projet vise à améliorer le transport des personnes et des marchandises, à dynamiser l’agriculture et les commerces interurbains, régionaux et sous-régionaux, tout en créant des milliers d’emplois directs et indirects.
Pour de nombreux Guinéens bien avertis et réfléchis, c’est la vision d’un futur prospère où les richesses naturelles de la Guinée sont enfin mises à profit pour le bénéfice de tous ses citoyens sous la gouvernance actuelle.

Les Guinéens rêvent aussi de voir un train à grande vitesse (TGV) relier nos quatre régions naturelles, si les infrastructures sont adéquatement conçues pour cela, permettant de parcourir le trajet de la Basse-Côte à la Guinée forestière en seulement trois heures.
De plus, il existe l’ambition de faire du nouveau port de Moribaya le plus grand port d’Afrique, voire d’Afrique de l’Ouest, capable d’accueillir les plus gros vraquiers du monde, à l’image du port de Rotterdam aux Pays-Bas. Ces visions montrent le potentiel immense du projet Simandou à transformer non seulement notre économie, mais aussi notre connectivité et notre place sur la scène mondiale.

Cependant, ce rêve de développement pourrait rapidement tourner au cauchemar. Les infrastructures nécessaires à ce projet titanesque, notamment les chemins de fer, les installations portuaires et minières, représentent une menace considérable pour l’environnement. Les experts environnementaux tirent la sonnette d’alarme : les travaux prévus risquent de provoquer une déforestation massive, une érosion accrue et une fragmentation des habitats naturels. Les écosystèmes fragiles de la Guinée, ses forêts denses et ses habitats uniques sont en péril. Bref, ce qui devait être une bénédiction pour le pays pourrait devenir une malédiction, transformant un rêve de prospérité en une réalité désastreuse pour notre biodiversité et notre environnement.

Pour éviter que cette vision de développement ne se transforme en catastrophe écologique, il est impératif d’adopter une approche scientifique et rigoureuse. Des stratégies de mitigation et des mesures de protection robustes doivent être mises en place pour minimiser les impacts environnementaux. En tant que Consul Honoraire de la Guinée aux Pays-Bas, je recommande de collaborer avec des cabinets d’experts en environnement pour évaluer profondément les risques, développer des plans de gestion durable, et s’assurer que les infrastructures construites répondent aux normes internationales tout en respectant les normes environnementales les plus élevées. Il est crucial de protéger notre environnement aujourd’hui pour garantir la prospérité des générations futures.

En outre, le projet Simandou présente des défis juridiques complexes. Les obligations en matière de protection de l’environnement, stipulées par le droit guinéen et les conventions internationales, doivent être strictement respectées pour éviter des conséquences juridiques et financières désastreuses. Les autorités guinéennes doivent s’engager dans une évaluation approfondie d’impact environnemental et collaborer avec des experts juridiques spécialisés pour élaborer des contrats et des accords de partenariat incluant des clauses de protection de l’environnement.
Il est également conseillé de travailler avec des institutions environnementales et cabinets spécialisés, tant internationaux que locaux, dans la gestion des ressources naturelles pour s’assurer que les bénéfices économiques ne soient pas annulés par des coûts environnementaux imprévus.

Rien ne vaut notre nature, la Guinée étant un véritable paradis. Protéger notre patrimoine naturel, c’est protéger notre avenir économique et juridique.
Ensemble, avec une réflexion approfondie et une collaboration internationale, nous pouvons transformer ce projet en une véritable opportunité pour la Guinée, tout en préservant ce qui est le plus précieux pour nous : notre terre, notre biodiversité et notre futur.

Votre Consul

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Burkina Faso, Guinée, Niger, Sénégal et Togo : Le Projet Commun d’Appui à la Mise

Le projet d’appui à la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf), un projet conjoint établi et financé par la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le Cadre Intégré Renforcé (CIR), la Banque Islamique de Développement (BID), la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) et le Fonds de Développement du Commerce (TDFD), a annoncé un certain nombre de développements importants du projet et l’exécution d’activités clés pour soutenir l’opérationnalisation de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf) au Burkina Faso, en Guinée, au Niger, au Sénégal et au Togo.

En Janvier et Février 2022, des consultations ont eu lieu entre la CEA, la CIR, l’ITFC, la TDFD et les pays bénéficiaires pour préparer les termes de référence des activités clés du projet conjoint et leur calendrier de mise en œuvre. Dans sa première phase, qui s’étend jusqu’en Juin 2023, le projet prévoit la mise en œuvre de trente activités dont d’importants ateliers dans les pays, la réalisation d’études spécifiques  et  la conception d’instruments de communication. Ces activités sont organisées en trois grandes catégories pour soutenir l’opérationnalisation de la ZLECAf : 

– Renforcement des capacités et sensibilisation sur la ZLECAf ;

– Développement d’outils d’information sur la ZLECAf ;

– Développement d’instruments de politique pour soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf.

Pour les populations africaines, il est important de réaliser la promesse de la ZLECAf d’une intégration économique plus grande et plus profonde afin d’attirer les investissements, de développer le commerce, de créer de meilleurs emplois, d’éliminer la pauvreté et d’accroître la prospérité partagée. La mise en œuvre réussie de l’accord de libre-échange est essentielle pour la réalisation de cet engagement et les pays bénéficiaires du projet conjoint, à savoir le Burkina Faso, la Guinée, le Niger, le Sénégal et le Togo, doivent disposer des capacités, des outils d’information et des instruments politiques nécessaires pour mettre en œuvre efficacement la ZLECAf.  C’est la raison pour laquelle le projet conjoint entre le CIR, la BID, l’ITFC, la TDFD et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique a été développé pour soutenir l’opérationnalisation de la ZLECAf. Les activités de soutien du projet ont été proposées par les pays bénéficiaires conformément aux plans d’action inclus dans leurs stratégies nationales de ZLECAf. Depuis Mars 2022, les activités exécutées dans les pays bénéficiaires sont les suivantes : 

Burkina Faso – Deux ateliers de consultation nationale (un atelier pour les acteurs du secteur privé sur la mise en œuvre de la ZLECAf et un pour les acteurs de l’administration publique sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de la ZLECAf) et un atelier de formation pour les industriels et les acteurs du commerce extérieur sur les règles d’origine

Guinée – Un atelier de formation sur les règles d’origine et un atelier de sensibilisation des structures de facilitation des échanges sur la ZLECAf

Niger – Cinq ateliers couvrant la formation des membres du Comité National de Facilitation du Commerce, les règles d’origine, les listes de concessions tarifaires pour les agents des douanes et pour les acteurs du secteur privé et la sensibilisation sur les défis et enjeux de la mise en œuvre de la ZLECAf au Niger

Sénégal – Une campagne de sensibilisation et un atelier de formation des structures d’appui et de contrôle sur la ZLECAf

Togo –  Un atelier national pour la révision des listes d’engagements spécifiques dans les cinq secteurs prioritaires des services de la ZLECAf.

Au cours de la prochaine étape de cette première phase du projet, les questions suivantes seront abordés dans les interventions du projet afin de développer des outils d’information et des instruments politiques

L’élaboration de la stratégie de promotion du secteur du transport maritime.

Études de marché pour l’Approvisionnement exportable vers les marchés africains (oignons, bétail, pommes de terre, sésame et dérivés de produits pétroliers) ; ” Conformité des mesures sanitaires et phytosanitaires ( MSP) et des obstacles techniques au commerce ( OTC) “.

L’élaboration d’une banque de projets pour la mobilisation des ressources intérieures comme extérieures

Développement du manuel de l’exportateur et d’une plateforme de commerce électronique

Formulation de stratégies de promotion du commerce des services

Une quinzaine d’activités approuvées dans le cadre du projet sont prévues d’ici à juin 2023 dans les cinq pays bénéficiaires. 

A savoir :

Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) :

Créée par le Conseil Économique et Social (ECOSOC) des Nations Unies en 1958 comme l’une des cinq commissions régionales de l’ONU, la CEA a pour mandat de promouvoir le développement économique et social de ses États membres, de favoriser l’intégration intra-régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. Composée de 54 États membres, et jouant un double rôle en tant que bras régional de l’ONU et élément clé du paysage institutionnel africain, la CEA est bien placée pour apporter des contributions uniques afin de relever les défis du développement du continent.

Cadre Intégré Renforcé (CIR) :

Le partenariat du CIR, qui regroupe 51 pays, 24 donateurs et huit agences partenaires, travaille en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations de développement et la société civile pour aider les pays les moins avancés (PMA) à utiliser le commerce comme moteur de développement et de réduction de la pauvreté. Ensemble, nous tirons parti de notre savoir-faire collectif, de notre portée et de notre réputation pour nous attaquer aux contraintes commerciales des pays les plus pauvres du monde. Le programme du CIR est soutenu par :

un Comité directeur basé à Genève qui conseille les parties prenantes du CIR et sert de forum pour la transparence et l’échange d’informations, et qui est composé de tous les partenaires des PMA, de tous les donateurs du CIR et des agences du CIR ;

un conseil d’administration, qui fait office de principal organe de décision et assure une supervision stratégique, opérationnelle et financière ; il est composé de trois représentants des PMA, de trois représentants des donateurs du CIR et de membres des agences du CIR ;

et un Fonds d’affectation spéciale multi-donateurs géré par le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) en tant que gestionnaire du Fonds fiduciaire du CIR.

La Banque Islamique de Développement (BID) :

Classée AAA par les principales agences de notation, la Banque Islamique de Développement est une banque multilatérale de développement qui œuvre depuis plus de 45 ans à l’amélioration des conditions de vie des communautés qu’elle sert en assurant un impact à grande échelle. La Banque rassemble 57 pays membres sur quatre continents, touchant ainsi la vie d’un cinquième de la population mondiale. Sa mission est de donner aux populations les moyens de conduire leur propre progrès économique et social à grande échelle, en mettant en place les infrastructures nécessaires et en leur permettant de réaliser leur potentiel. 

La BID, dont le siège est à Djeddah, au Royaume d’Arabie saoudite, dispose de centres régionaux et de centres d’excellence dans 11 de ses pays membres.  Au fil des années, la Banque a évolué d’une entité unique à un groupe comprenant cinq entités : la Banque Islamique de Développement (BID), l’Institut de la Banque Islamique de Développement (IBID) chargé de la recherche et de la formation, la Société Islamique d’Assurance des Investissements et des Crédits à l’Exportation (ICIEC), la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD), et la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC). Pour plus d’informations : http://bit.ly/3UY0kzH

Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) :

La Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) est membre du groupe de la Banque Islamique de Développement (BID). Elle a été créée dans le but premier de promouvoir le commerce entre les pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), ce qui contribuerait en fin de compte à l’objectif global d’amélioration des conditions socio-économiques des populations à travers le monde. 

Depuis le début de ses opérations en janvier 2008, l’ITFC a fourni 66 milliards de dollars de financement aux pays membres de l’OCI, faisant de la Société le premier fournisseur de solutions commerciales pour répondre aux besoins des Pays Membres de l’OCI. En endossant le rôle de catalyseur du développement commercial parmi les Pays Membres de l’OCI et au-delà, la Corporation permet aux entités des Pays Membres d’accéder plus facilement au crédit commercial et leur fournit les outils de renforcement de leur capacité en matière de commerce, ce qui leur permet d’être compétitives sur le marché international.

Le Fonds de Développement du Commerce (TDFD) :

Lancé avec un capital cible de 50 millions de dollars américains, le Fonds de Développement du Commerce (TDFD), un fonds basé sur le Waqf où l’ITFC agit en tant qu’administrateur du Fonds et participant principal, a été créé en 2018 pour fournir des ressources financières durables afin de soutenir la conception et la mise en œuvre d’activités et de projets de développement du commerce pour améliorer le commerce des pays membres. Le TDFD a démarré ses activités en Janvier 2020. 

SOURCE : International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC)

agro 2nd

Guinée : Le secteur agricole guinéen va bénéficier d’un financement de 100 millions $ de la Banque mondiale pour améliorer sa productivité rurale

L’agriculture guinéenne qui emploie 80% de la population, comme de nombreux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, ne participe qu’à 25% de son PIB. Le gouvernement a donc décidé d’augmenter la participation du secteur dans l’économie avec l’appui des partenaires internationaux.

Le secteur agricole guinéen va bénéficier d’un financement de 100 millions $ de la Banque mondiale afin d’améliorer sa productivité rurale. L’information a été rapportée par le journal Xinhua, citant les propos du secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, Oumar Barry.

Selon Xinhua, ce financement s’inscrit dans la continuité du programme gouvernemental visant à mettre en œuvre le développement de l’agriculture commerciale en Guinée, afin d’assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire. Ce projet vise à augmenter la productivité du secteur agricole commercial pour faciliter sa commercialisation à l’échelle nationale, sous-régionale et mondiale.

Bien que la Guinée possède de nombreuses terres cultivables, le secteur agricole ne participe qu’à 25% de son PIB, selon les données du Trésor français.

Nonobstant les efforts du gouvernement, le pays n’est toujours pas autosuffisant sur le plan alimentaire et continue d’importer de nombreux produits agricoles, notamment du riz.

Pour y remédier, l’Etat guinéen a annoncé, en avril dernier, un appui de 25 millions de dollars aux agriculteurs pour la campagne 2024-2025.

D’après Omar Barry, ce financement va aussi permettre au secteur privé d’apporter son expertise et son savoir-faire au secteur agricole dans l’optique d’augmenter sa part dans l’économie nationale qui est de 20% entre 2018 et 2020 selon le rapport 2021 de la Banque africaine de développement (BAD).