permis mine

Guinée : Le gouvernement retire plus de 100 permis miniers pour non-conformité

Le 17 mai 2025, le gouvernement guinéen a annoncé une nouvelle vague de retraits de permis miniers, affectant plus d’une centaine de sociétés opérant dans divers secteurs tels que l’or, le fer, le diamant et la bauxite. Cette décision, prise par le Ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, vise à assainir le secteur minier et à garantir une meilleure valorisation des ressources naturelles au profit de l’économie nationale.

Une mesure d’assainissement du secteur minier

L’arrêté ministériel stipule que, sur avis du comité technique des titres miniers et de la commission nationale des mines, les permis de recherche et les autorisations d’exploitation de carrière permanente de ces sociétés sont retirés et les périmètres correspondants retournent gratuitement à l’État. Parmi les entreprises concernées figurent des noms tels que RAM-RAS-OR, Engineering SAL, RL-SKY-INFRA-SARL, Spectrum Holding Limited, Proxis Mining Guinea-Sarlu, KB Gold Sarlu, et bien d’autres.

Une démarche pour renforcer la gouvernance minière

Cette action s’inscrit dans une volonté plus large des autorités guinéennes de renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur minier. Le Code minier guinéen impose des obligations strictes aux titulaires de permis, notamment en matière de délais d’exécution, de contenu local, d’évaluations environnementales et sociales, et de participation de l’État au capital des projets.

Vers une meilleure valorisation des ressources naturelles

En procédant à ces retraits, le gouvernement guinéen entend garantir que l’exploitation des ressources naturelles bénéficie pleinement à l’économie nationale et aux populations locales. Cette mesure vise également à encourager les entreprises minières à respecter leurs engagements contractuels et à contribuer de manière significative au développement du pays.

Cette nouvelle vague de retraits de permis miniers marque une étape importante dans la réforme du secteur minier en Guinée, soulignant l’engagement des autorités à promouvoir une exploitation responsable et bénéfique des ressources naturelles.

Ousmane Sonko

Visite officielle d’Ousmane Sonko au Burkina Faso : vers un renforcement de la coopération sénégalo-burkinabè

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a effectué une visite officielle très remarquée au Burkina Faso ce samedi 17 mai 2025. Reçu par le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, ce déplacement s’inscrit dans une dynamique de redéfinition des relations diplomatiques et stratégiques entre les deux pays voisins.

Un contexte régional marqué par les défis sécuritaires

La rencontre entre les deux dirigeants intervient dans un climat où les enjeux sécuritaires dans la région sahélo-sahélienne occupent une place centrale. Le Burkina Faso et le Sénégal partagent des frontières, des populations et des intérêts communs dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les défis humanitaires.

Les deux chefs d’État ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération en matière de renseignement, de formation militaire, mais aussi dans la gestion des frontières et des déplacements de populations.

Vers une diplomatie africaine solidaire

Ousmane Sonko a salué la détermination du Burkina Faso dans la défense de sa souveraineté, affirmant que les peuples africains doivent être solidaires face aux ingérences extérieures. Le Premier ministre sénégalais a insisté sur la nécessité pour les nations africaines de bâtir ensemble des solutions endogènes aux problèmes du continent.

Cette visite marque une ouverture diplomatique importante entre Dakar et Ouagadougou, avec une vision partagée d’une intégration régionale réorientée vers les intérêts des peuples.

Des axes de coopération élargis

Outre les questions de sécurité, les discussions ont porté sur :

  • La relance de la coopération économique et commerciale,
  • Le renforcement de la connectivité terrestre et énergétique entre les deux pays,
  • Les partenariats en matière d’éducation, de formation professionnelle et de culture,
  • La gestion coordonnée des migrations et la libre circulation des personnes.

La visite d’Ousmane Sonko au Burkina Faso constitue un signal fort en faveur d’une diplomatie africaine résolument axée sur la coopération entre États souverains, la solidarité entre peuples et la redéfinition des partenariats stratégiques. Elle ouvre la voie à une nouvelle étape dans les relations sénégalo-burkinabè, sous le signe de l’engagement commun pour la paix, la sécurité et le développement du continent.

mamadi doumbouya gnok

Guinée – Santé, Eau, Électricité : Trois textes promulgués pour renforcer les services de base

Le 15 mai 2025, le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a promulgué trois textes majeurs visant à renforcer les services sociaux de base dans les secteurs de la santé, de l’eau potable et de l’électricité.

Santé : Transformation du système de santé

La première loi autorise la ratification d’un accord de financement de 95 millions de dollars américains conclu avec l’Association internationale de développement (IDA). Ce financement est destiné à la transformation du système de santé guinéen, avec pour objectif d’améliorer l’accès aux soins et la qualité des services médicaux à travers le pays. 

Eau potable : Amélioration de l’accès dans trois villes

La deuxième loi concerne un accord de prêt de 28,4 millions de dollars américains signé avec la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Ce prêt vise à financer la réalisation de systèmes d’alimentation en eau potable dans les villes de Pita, Koubia et Fria, améliorant ainsi l’accès à l’eau pour les populations locales. 

Électricité : Amélioration de la desserte électrique

Le troisième texte est un accord-cadre entre Électricité de Guinée (EDG) et Topaz Multi Industries S.A., d’un montant de 20 millions de dollars américains. Cet accord a pour but d’améliorer la desserte en électricité dans plusieurs zones du pays, contribuant ainsi à la stabilité et à l’efficacité du réseau électrique national. 

Ces initiatives s’inscrivent dans la volonté des autorités de transition de répondre aux besoins fondamentaux des populations guinéennes en renforçant les infrastructures essentielles et en améliorant la qualité des services publics.

La promulgation simultanée de ces trois textes symbolise un tournant dans la politique sociale du gouvernement de transition, fondée sur des partenariats structurants, une meilleure gestion des ressources et la volonté de bâtir un État social efficace et équitable.

Santé, eau, électricité : les fondations d’un développement humain durable se consolident pas à pas en Guinée.

PACTIFU

Sénégal : Inclusion financière : 683 milliards FCFA mobilisés grâce au PACTIFU

Dans une démarche ambitieuse visant à accélérer l’inclusion financière universelle au Sénégal, les autorités ont annoncé la mobilisation de 683 milliards de FCFA à travers le Programme d’Appui à l’Accélération de la Couverture Totale en Inclusion Financière Universelle (PACTIFU).

Ce financement structuré représente une avancée majeure dans les efforts pour intégrer les couches vulnérables — femmes, jeunes, travailleurs informels, ruraux — dans le système financier formel.

Objectifs du PACTIFU : une finance pour tous, partout

Le PACTIFU a été lancé pour répondre à un défi persistant : plus de 30 % de la population sénégalaise reste exclue du système bancaire classique. Le programme vise à :

  • Améliorer l’accès au crédit, à l’épargne et à l’assurance pour les populations à faibles revenus ;

  • Renforcer les capacités des institutions de microfinance ;

  • Développer les solutions digitales inclusives (paiement mobile, portefeuilles électroniques, etc.) ;

  • Créer des mécanismes de garantie adaptés aux jeunes entrepreneurs et agriculteurs.

Un partenariat multi-acteurs pour une transformation durable

Le succès de cette levée de fonds repose sur une coalition d’acteurs publics, privés et internationaux :

  • Le gouvernement du Sénégal via le ministère des Finances et de la Coopération ;

  • Les institutions de microfinance locales ;

  • Des partenaires techniques comme la Banque mondiale, la BAD, la KfW, ainsi que des banques commerciales engagées dans la finance inclusive.

Ce partenariat démontre une volonté politique forte de faire de l’inclusion financière un levier stratégique de développement.

Impact attendu : plus d’autonomie, plus d’opportunités

Les 683 milliards de FCFA serviront à :

  • Financer des programmes d’accès au crédit pour 3 millions de personnes, notamment dans les zones rurales ;

  • Accompagner 500 000 femmes entrepreneures à travers des lignes de financement souples ;

  • Numériser l’accès aux services financiers pour les populations à faible couverture bancaire.

Vers une finance au service de la transformation sociale

Avec le PACTIFU, le Sénégal envoie un signal fort : l’inclusion financière n’est plus un luxe, mais une exigence de justice économique.

Ces 683 milliards mobilisés doivent désormais se traduire en résultats concrets sur le terrain, pour bâtir une économie plus solidaire, plus équitable et tournée vers l’avenir.

assimi

Mali : le président Assimi Goïta dissout tous les partis politiques

Dans un geste sans précédent depuis l’indépendance du Mali, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a signé le mardi 13 mai 2025 un décret de dissolution de l’ensemble des partis politiques et des associations à caractère politique. L’annonce a été faite lors d’un conseil des ministres extraordinaire, diffusé en direct à la télévision nationale.

Cette décision marque une rupture historique avec l’ordre politique post-démocratique instauré depuis 1991, et ouvre une nouvelle phase de la transition en cours. Les autorités justifient cette mesure par des raisons de “cohésion nationale”, mais elle suscite d’ores et déjà des réactions vives, à l’échelle nationale comme internationale.

Un décret radical : suspension totale de la vie politique

Le décret, lu par le ministre de l’administration territoriale, Mamani Nassiré, indique que toutes les activités, réunions et manifestations à caractère politique sont désormais interdites sur l’ensemble du territoire national.

« Cette décision vise à préserver la stabilité, à prévenir les divisions internes et à créer un espace propice à la refondation de l’État malien », a déclaré le ministre.

La charte des partis politiques est officiellement abrogée, et neuf lois relatives à la vie politique ont été adoptées par le Conseil national de transition (CNT) pour accompagner cette nouvelle orientation.

Contexte et motivations du pouvoir

Depuis plusieurs mois, les autorités de transition ont exprimé leur volonté de refonder en profondeur les institutions. Lors des concertations nationales tenues fin avril 2025, plusieurs recommandations appelaient à dissoudre les partis politiques existants, jugés responsables de l’instabilité, de la corruption et de la fragmentation de la nation.

Le discours officiel insiste sur la nécessité de rompre avec le multipartisme jugé excessif, et de reconstruire un système basé sur un nombre limité de partis forts, représentatifs et ancrés dans les réalités nationales.

Réactions de la société civile et de l’opposition

Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreuses organisations de défense des droits humains, des juristes et des leaders politiques dénoncent une dérive autoritaire.

« Il s’agit d’une suspension pure et simple du droit à la participation politique garanti par la Constitution et les conventions internationales », a déclaré un porte-parole d’une coalition de partis dissous.

Des recours en inconstitutionnalité sont en cours de préparation, bien que la Cour constitutionnelle soit elle-même remise en question dans son indépendance depuis le début de la transition.

Condamnations et inquiétudes à l’international

La communauté internationale, notamment l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et les Nations unies, observe la situation avec préoccupation. Certains diplomates estiment que cette décision pourrait retarder davantage le processus de retour à l’ordre constitutionnel, déjà suspendu depuis le report indéfini des élections.

Une atmosphère de restriction de l’espace public

En parallèle, la chaîne francophone TV5 Monde a été suspendue de diffusion au Mali par la Haute Autorité de la Communication (HAC), accusée de tenir des propos “partiaux” sur la situation politique. Cette mesure alimente les craintes d’un resserrement de l’espace médiatique et de la liberté d’expression.

Vers quelle forme de gouvernance ?

Les autorités de transition envisagent désormais un système politique reposant sur une nouvelle charte nationale, où les partis politiques seraient strictement encadrés, en nombre limité, avec des critères de représentativité renforcés.

Il est aussi question, selon certaines fuites, de nommer Assimi Goïta président de la République pour un mandat de cinq ans, une proposition issue des concertations nationales, mais non encore actée officiellement.

Un tournant décisif et risqué

Le Mali vient de franchir un seuil critique dans son histoire politique moderne. Si les autorités justifient la dissolution des partis politiques par la volonté de refonder le pays sur de nouvelles bases, cette mesure extrême soulève de graves interrogations sur la démocratie, la liberté d’association, la légitimité de la transition et le respect des engagements internationaux.

La suite dépendra de la capacité du régime à dialoguer avec les forces sociales, à définir un nouveau cadre consensuel et à restaurer la confiance dans les institutions.

Crise halieutique

Crise halieutique au Sénégal : la surpêche pousse les jeunes vers l’exil

Un rapport publié récemment par l’Environmental Justice Foundation (EJF) alerte sur une crise halieutique majeure au Sénégal, directement liée à la surpêche industrielle pratiquée par des flottes étrangères. Cette situation provoque un effondrement des ressources maritimes disponibles pour les pêcheurs artisanaux… et contribue à une hausse dramatique de la migration irrégulière des jeunes vers l’Europe.

Une pression étrangère qui asphyxie la pêche locale

Selon l’EJF, des dizaines de navires étrangers — principalement originaires d’Europe, de Chine et de Turquie — exploitent intensément les eaux sénégalaises, souvent avec des licences opaques ou hors cadre légal.

“Les zones de pêche artisanale sont envahies, les captures sont en chute libre, et les pêcheurs traditionnels ne peuvent plus vivre de leur activité.”

– Rapport EJF, 2025

Les conséquences sont visibles :

  • Baisse de plus de 50 % des captures artisanales en dix ans ;

  • Épuisement de certaines espèces emblématiques (sardinelles, thon, poulpe) ;

  • Ruine de familles entières vivant exclusivement de la mer.

Un moteur silencieux de la migration clandestine

Face à l’appauvrissement des ressources et à l’absence d’alternatives économiques, de nombreux jeunes pêcheurs sénégalais prennent le large… mais pas pour pêcher.

Le rapport révèle que la chute des revenus dans les zones côtières de Saint-Louis, Mbour ou Joal a contribué directement au départ de milliers de jeunes en pirogue vers les Canaries, porte d’entrée vers l’Espagne.

“On part parce qu’il n’y a plus de poisson, plus de travail, plus d’avenir ici.” – témoignage anonyme d’un pêcheur, cité dans le rapport

Un appel à la souveraineté maritime

L’EJF appelle à :

  • Mettre fin aux accords opaques de pêche avec les flottes étrangères,

  • Renforcer les capacités de surveillance et de patrouille maritime (avec des radars, drones, contrôles),

  • Investir dans la transformation locale et la revalorisation des chaînes de valeur artisanales,

  • Et surtout, associer les communautés côtières aux politiques de gestion des ressources.

Une urgence nationale et humaine

La crise halieutique sénégalaise n’est pas qu’un enjeu écologique ou économique. Elle est humaine, sociale et géopolitique.

En laissant les ressources marines s’éroder sous l’effet de la surpêche industrielle, c’est un pan entier de la jeunesse sénégalaise qui est abandonné à la mer, parfois au péril de sa vie.

Face à cela, une véritable souveraineté halieutique, juste, durable et inclusive, devient un impératif national.

Bassirou Diomaye Faye

Sénégal : Dialogue national entre espoirs de refondation et scepticisme politique

À deux semaines de son ouverture officielle, le dialogue national du Sénégal prévu du 28 mai au 4 juin 2025 cristallise déjà tensions, attentes et interrogations. Annoncé comme un temps fort de concertation nationale, ce forum doit réunir partis politiques, société civile, institutions religieuses et acteurs économiques autour des réformes majeures envisagées par le nouveau pouvoir.

Mais entre soutiens enthousiastes, appels à la vigilance et réserves politiques, le débat s’intensifie dans l’espace public.

Un objectif affiché : refonder l’État

Le gouvernement, porté par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, présente ce dialogue comme un instrument de refondation démocratique et institutionnelle.

Les thèmes annoncés sont vastes :

  • Réformes institutionnelles (séparation des pouvoirs, réduction des privilèges)

  • Redéfinition du rôle des partis politiques

  • Révision du système électoral

  • Souveraineté économique et gestion des ressources naturelles

  • Justice, droits humains et mémoire nationale

Le président Faye a invité toutes les forces vives de la Nation à participer, dans une logique d’inclusion et d’ouverture.

Des réserves dans la classe politique

Plusieurs partis d’opposition et figures de l’ancien régime ont exprimé des doutes sur la sincérité du processus :

  • Certains dénoncent une initiative “à sens unique”, sans garanties de neutralité.

  • D’autres exigent des préalables comme la libération de certains détenus politiques ou la clarification du rôle du gouvernement dans l’agenda des réformes.

Des voix appellent à un format plus “indépendant”, piloté par une instance de consensus et non directement par le pouvoir exécutif.

Société civile : entre engagement et vigilance

Les organisations de la société civile, elles, plébiscitent globalement le principe du dialogue, mais insistent sur :

  • La nécessité d’une participation citoyenne réelle, au-delà des élites politiques ;

  • La transparence dans la conduite des débats ;

  • Des résultats concrets et contraignants, et non de simples résolutions symboliques.

Certains mouvements citoyens voient dans ce dialogue une occasion historique de faire entendre les demandes populaires sur des sujets tels que :

  • L’impunité des gouvernants,

  • La réforme foncière,

  • L’accès équitable aux ressources publiques.

Un test politique pour le tandem Diomaye–Sonko

Ce dialogue national sera un test de maturité politique pour le nouveau régime.

S’il est conduit de manière ouverte, structurée et inclusive, il pourra :

  • Consolider la légitimité institutionnelle du pouvoir ;

  • Apaiser les clivages post-électoraux ;

  • Poser les bases d’une nouvelle architecture démocratique.

Mais à l’inverse, un dialogue biaisé ou mal perçu pourrait raviver les tensions, renforcer la méfiance et nuire à la dynamique de rupture prônée depuis l’alternance.

L’heure du choix collectif

Le dialogue national 2025 n’est pas seulement une rencontre politique. C’est une invitation à repenser le contrat social sénégalais.

La question n’est pas de savoir s’il faut dialoguer.

La vraie question est : comment dialoguer ? Avec qui ? Et pour aboutir à quoi ?

L’avenir démocratique du Sénégal pourrait bien se jouer dans cette séquence historique.

Guinée Mamadi Doumbia

Guinée : Le président Doumbouya ordonne le retrait des permis miniers non conformes

Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne, a ordonné le retrait immédiat des permis et concessions des sociétés minières ne respectant pas les obligations prévues par le Code minier en vigueur. Cette décision, annoncée lors d’un Conseil des ministres exceptionnel au palais Mohamed V, vise à renforcer la gouvernance du secteur minier et à garantir une meilleure valorisation des ressources naturelles au bénéfice de l’économie nationale. 

Une mesure de fermeté pour assainir le secteur minier

Le président Doumbouya a souligné que le respect des engagements contractuels et des délais d’exécution est “non négociable”. Il a instruit le ministre des Mines et de la Géologie de procéder au retrait des permis et concessions des sociétés minières non conformes aux obligations prévues par le Code minier. 

Retrait de permis à deux sociétés minières

Dans la foulée de cette décision, deux sociétés minières locales ont vu leurs permis retirés :

  • Guiter Mining S.A. : retrait du permis d’exploitation minière semi-industriel.

  • Kebo Energy S.A. : retrait de la concession minière octroyée. 

Ces retraits s’inscrivent dans une série de décrets présidentiels visant à assainir le secteur minier et à s’assurer que les entreprises respectent les obligations contractuelles et légales.

Vers une interdiction de l’exportation de l’or brut

Le président Doumbouya a également demandé au ministre des Mines de soumettre une proposition visant à interdire l’exportation de l’or brut. Cette mesure s’inscrit dans le contexte de l’achèvement imminent de l’une des plus grandes raffineries d’or au monde en Guinée, une infrastructure jugée stratégique pour la souveraineté économique du pays. 

Un contrôle accru du secteur minier

Cette décision s’inscrit dans une volonté plus large des autorités guinéennes de renforcer le contrôle et la transparence dans le secteur minier. Le Code minier guinéen prévoit des obligations strictes pour les titulaires de permis, notamment en matière de délais d’exécution, de contenu local, d’évaluations environnementales et sociales, et de participation de l’État au capital des projets. 

mamadi doumbouya gnok

Guinée : Une stratégie minière ambitieuse pour un développement durable

Dans un contexte de transition économique et de quête d’une souveraineté industrielle accrue, la République de Guinée affine une stratégie minière ambitieuse, structurée autour de quatre piliers majeurs : la transformation locale des ressources, la création de valeur durable, le renforcement des infrastructures, et l’inclusion socio-économique.

Cette orientation stratégique a été consolidée à l’issue d’un atelier de concertation organisé par le ministère des Mines et de la Géologie, en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la GIZ et la Chambre des mines de Guinée.

Transformation locale : priorité au contenu national

Consciente de la nécessité de capter davantage de valeur ajoutée sur son territoire, la Guinée a lancé plusieurs chantiers majeurs, dont :

  • Le démarrage officiel des travaux de la raffinerie d’alumine à Kimbo (mars 2025),

  • L’instauration d’un cadre incitatif pour la transformation in situ de la bauxite, du fer et de l’or.

Ces initiatives visent à développer un écosystème industriel minier intégré, créateur d’emplois et porteur de transferts de compétences.

Vers la création d’un fonds souverain minier

Dans le cadre du programme Simandou 2040, les autorités prévoient la mise en place d’un fonds souverain national, destiné à :

  • Gérer les recettes minières de manière transparente,

  • Financer des projets d’intérêt public (infrastructures, éducation, santé),

  • Préparer l’après-mines en diversifiant l’économie guinéenne.

Ce fonds répond à un impératif : convertir la rente minière en actifs pérennes pour les générations futures.

Infrastructures structurantes : levier de compétitivité

Le projet Simandou comprend également la réalisation d’infrastructures majeures :

  • Une voie ferrée de plus de 600 km reliant les zones minières à la côte,

  • Un port en eau profonde à Morébaya pour faciliter les exportations et l’intégration logistique régionale.

Ces investissements visent à réduire les coûts d’évacuation des minerais, tout en renforçant l’attractivité du pays auprès des opérateurs internationaux.

Capital humain : montée en compétence locale

Le gouvernement, avec le soutien de ses partenaires, a engagé la création de l’École de Formation aux Métiers de l’Alumine de Guinée (EFAG) à Boké.

Cette école formera une nouvelle génération de techniciens et d’ingénieurs spécialisés, avec pour objectif de réduire la dépendance à l’expertise étrangère et de structurer une main-d’œuvre compétente dans la chaîne de valeur minière.

Une approche inclusive et durable

La nouvelle stratégie minière guinéenne s’inscrit résolument dans une logique de durabilité, d’équité et de concertation. Elle inclut :

  • La prise en compte des préoccupations environnementales et sociales,

  • L’implication des communautés locales dans la gouvernance des projets,

  • Le renforcement du lien entre mines, agriculture, et agrobusiness pour une économie plus diversifiée.

Avec cette feuille de route ambitieuse, la Guinée affirme sa volonté de passer d’une économie extractive à une économie productive et résiliente.

La stratégie actuelle reflète une vision claire : faire des ressources minières un moteur de transformation structurelle, au service du développement national, de l’inclusion sociale et de la souveraineté économique.

Guinée-Mali

Guinée-Mali : Une coopération bilatérale renforcée pour une intégration régionale durable

La Guinée et le Mali ont franchi une nouvelle étape dans leur coopération en organisant la première session de la Commission Mixte Guinée-Mali, un cadre diplomatique et technique de haut niveau visant à approfondir les relations entre les deux pays. Cette rencontre stratégique illustre la volonté commune des autorités de consolider une alliance régionale solide, fondée sur la souveraineté, la sécurité et la prospérité partagée.

Une dynamique diplomatique entre voisins stratégiques

Tenue en alternance à Conakry et à Bamako, cette première session s’est déroulée dans un climat de confiance et de convergence de vues, symbolisant l’attachement des deux pays à une coopération Sud-Sud pragmatique.

Au programme des discussions :

  • Renforcement de la sécurité transfrontalière, notamment face aux défis du terrorisme et de la criminalité organisée,

  • Dynamisation des échanges commerciaux et du transport routier entre les deux capitales,

  • Coopération énergétique, avec des perspectives de mutualisation des ressources et infrastructures,

  • Développement social et agricole, pour garantir la résilience des populations rurales.

Un socle commun : souveraineté et intégration régionale

La Guinée et le Mali, tous deux membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), partagent une même vision de l’avenir africain : assurer la stabilité intérieure, protéger les intérêts nationaux et bâtir une autonomie régionale.

Cette commission conjointe s’inscrit dans une stratégie de repositionnement géopolitique dans laquelle la solidarité entre pays sahéliens devient un levier d’influence collective.

La relance institutionnalisée de la coopération entre la Guinée et le Mali marque une étape significative vers une diplomatie de proximité, fondée sur l’action concrète, la confiance mutuelle et la complémentarité des ressources.

En renforçant leurs partenariats, les deux pays tracent les contours d’une intégration régionale plus autonome, solidaire et tournée vers l’intérêt des peuples.