Guinée Mamadi Doumbia

Suspension de partis politiques en Guinée : Une décision controversée

La scène politique guinéenne a été secouée récemment par une décision du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation suspendant 24 partis politiques pour non-respect des critères réglementaires. Cette mesure suscite des réactions diverses au sein de la classe politique et de la société civile.

Une décision justifiée selon le gouvernement

Selon les autorités, cette suspension intervient dans un contexte de réorganisation du paysage politique afin de garantir une meilleure gouvernance et d’assurer que les partis respectent leurs obligations statutaires. Parmi les critères de conformité figurent la tenue régulière de congrès, la mise à jour des statuts et la transparence dans le fonctionnement interne des partis.

Le ministre de l’Administration du Territoire, Mory Condé, a précisé que cette mesure vise à instaurer une plus grande discipline politique, en demandant aux partis concernés de se conformer aux exigences légales pour réintégrer la sphère politique.

Une opposition farouche

Cette décision a toutefois été fortement contestée par plusieurs acteurs politiques, notamment l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et le Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES), qui dénoncent une mesure arbitraire et politique.

Souleymane Souza Konaté, membre influent de l’UFDG, accuse le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) d’entretenir une dynamique d’exclusion politique ciblée, en particulier contre son parti. Il dénonce une contradiction entre la décision du ministère et les décisions judiciaires en cours.

De son côté, Dr. Ousmane Kaba, leader du PADES, estime que cette suspension traduit une volonté du pouvoir en place de réduire la diversité politique et de limiter l’influence des opposants.

Quels impacts sur la démocratie guinéenne ?

Cette vague de suspensions soulève plusieurs interrogations sur l’avenir du multipartisme en Guinée. Alors que le pays traverse une transition politique délicate, certains observateurs redoutent une réduction de l’espace démocratique et une concentration du pouvoir au sein des partis proches de l’actuel régime.

Des organisations de la société civile et des défenseurs des droits politiques ont déjà appelé le gouvernement à favoriser un dialogue inclusif pour éviter une crise politique majeure.

Une porte encore ouverte ?

Le ministère de l’Administration du Territoire a toutefois laissé une marge de manœuvre aux partis suspendus. Ces derniers pourront régulariser leur situation en remplissant les conditions requises et en déposant les documents nécessaires.

Dans un appel à la concertation, le ministre Kalil Condé a encouragé les formations politiques concernées à se conformer aux normes établies pour retrouver leur statut légal.

La suspension de ces 24 partis politiques représente un tournant majeur dans la vie politique guinéenne. Si pour le gouvernement, cette décision vise à assainir le paysage politique, pour l’opposition, elle constitue une tentative d’affaiblissement des partis adverses. L’issue de cette situation dépendra des prochains développements, notamment des recours éventuels et de la capacité des acteurs politiques à engager un dialogue constructif.

Guinée : Îles de Loos

Tourisme en Guinée : Un potentiel à valoriser et explorer

La Guinée, située en Afrique de l’Ouest, est dotée d’un potentiel touristique considérable grâce à la diversité de ses paysages, de sa culture et de son patrimoine naturel. Malgré ces atouts, le secteur touristique guinéen demeure sous-exploité, ne contribuant qu’à moins de 1 % du produit intérieur brut (PIB) national. 

 

État des lieux du secteur touristique

En 2017, la Guinée a accueilli environ 99 000 touristes, se classant au 160ᵉ rang mondial en termes d’arrivées touristiques.  Cette faible performance est attribuée à plusieurs facteurs, notamment une capacité d’accueil limitée, une répartition inégale des infrastructures hôtelières à travers le pays et un manque de professionnalisme dans le secteur. 

 

Initiatives récentes pour dynamiser le tourisme

Conscient de ces défis, le gouvernement guinéen a entrepris plusieurs réformes pour revitaliser le secteur :

Réforme institutionnelle de l’Office National du Tourisme (ONT) : En juin 2022, l’ONT a été transformé en société publique anonyme avec un conseil d’administration, lui conférant une autonomie financière et de gestion accrue. Cette restructuration vise à renforcer la promotion et le développement du tourisme en Guinée. 

Lancement de la saison touristique : Initiée par l’ONT, la saison touristique a pour objectif de valoriser les sites touristiques nationaux et de promouvoir la destination Guinée. La première édition s’est tenue en octobre 2022 sur les Îles de Loos, suivie d’une deuxième édition à Kindia en novembre 2023. 

Participation aux salons internationaux : La Guinée a intensifié sa présence sur la scène internationale en participant à des événements tels que le Salon Mondial du Tourisme à Paris en mars 2022 et le salon IFTM Top Résa en octobre 2023. Ces participations visent à attirer des investisseurs et à promouvoir la destination auprès d’un public international. 

Promotion du label “Made in Guinea” : Depuis 2019, la foire “Made in Guinea” met en avant les potentialités économiques, artisanales et touristiques du pays, renforçant ainsi l’attractivité de la destination. 

 

Perspectives et défis à relever

Malgré ces initiatives, plusieurs défis subsistent pour positionner la Guinée comme une destination touristique de choix :

Renforcement des infrastructures : Il est essentiel d’améliorer les infrastructures d’accueil, notamment les hôtels et les transports, pour répondre aux standards internationaux et augmenter la capacité d’accueil. 

Formation professionnelle : Le développement de programmes de formation dédiés aux métiers du tourisme est crucial pour assurer un service de qualité aux visiteurs.

Promotion ciblée : Une stratégie marketing efficace, mettant en avant les atouts uniques de la Guinée, est nécessaire pour attirer les touristes internationaux.

 

La Guinée dispose d’un potentiel touristique indéniable. Les réformes engagées par le gouvernement, combinées à une collaboration étroite avec le secteur privé et les communautés locales, pourraient transformer le secteur touristique en un levier majeur de développement économique et social.

Sénégal-Maroc

Convention judiciaire Sénégal-Maroc : Un cadre renforcé pour la coopération judiciaire

Le Sénégal et le Maroc ont récemment franchi une étape décisive dans le renforcement de leur coopération judiciaire. Une nouvelle convention a été signée entre les deux pays, visant principalement à faciliter le transfèrement des détenus condamnés, permettant ainsi à ces derniers de purger leurs peines dans leur pays d’origine. Cette avancée juridique marque une volonté commune des deux États d’améliorer la gestion des détenus et de renforcer la coopération en matière de justice pénale.

Un cadre juridique structurant

Composée de 24 articles, cette convention encadre les modalités du transfèrement des personnes condamnées ainsi que l’assistance consulaire aux détenus. Elle vise à garantir que les ressortissants des deux pays puissent purger leurs peines dans des conditions plus adaptées à leur réintégration sociale, en bénéficiant d’un environnement linguistique, familial et culturel plus favorable.

Selon la ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, cet accord permettra aux Sénégalais incarcérés au Maroc de purger leur peine au Sénégal et vice-versa. À l’heure actuelle, environ 340 Sénégalais sont détenus dans les prisons marocaines. Cet accord leur ouvre ainsi la possibilité d’un retour au Sénégal sous l’égide des autorités compétentes, afin de purger leur peine conformément aux législations en vigueur dans leur pays d’origine.

Une convention distincte de l’extradition

Contrairement à certaines idées reçues, cette convention ne prévoit pas l’extradition des détenus entre les deux États. Elle est strictement limitée au transfèrement des condamnés et ne s’applique qu’aux personnes ayant déjà été jugées et condamnées par une décision de justice définitive. Cette distinction est essentielle, car elle souligne la volonté des deux pays de respecter la souveraineté judiciaire de chacun tout en facilitant la réinsertion des prisonniers.

Par ailleurs, des négociations sont en cours pour trois autres conventions judiciaires à venir entre le Sénégal et le Maroc. Celles-ci concerneront :

  • L’entraide en matière pénale, afin de faciliter la coopération dans les enquêtes et les poursuites judiciaires.
  • L’entraide en matière civile et commerciale, pour harmoniser la reconnaissance et l’exécution des décisions judiciaires dans ces domaines.
  • L’extradition, qui permettra aux deux États de remettre à la justice de l’un ou l’autre pays toute personne poursuivie ou condamnée pour des infractions graves.

Un renforcement des liens judiciaires et diplomatiques

Cette convention judiciaire illustre parfaitement l’engagement du Sénégal et du Maroc à consolider leurs relations bilatérales à travers une coopération accrue dans le domaine juridique. Outre la gestion des détenus, cet accord s’inscrit dans une dynamique plus large de rapprochement entre les deux pays, qui entretiennent déjà des relations économiques et diplomatiques solides.

Cette initiative pourrait également inspirer d’autres accords similaires en Afrique de l’Ouest et au Maghreb, où les questions liées à la gestion des prisonniers étrangers sont souvent complexes et nécessitent une coordination accrue entre États.

En définitive, cette convention marque un tournant dans les relations judiciaires entre le Sénégal et le Maroc. Elle pose les bases d’une justice plus humaine et adaptée aux réalités sociales des détenus, tout en affirmant la souveraineté des systèmes judiciaires respectifs des deux nations.

Cedeao et AES

Cédéao et AES : Vers une Reconnaissance Mutuelle Après la Tournée du Président Ghanéen ?

La récente tournée diplomatique du président ghanéen, John Dramani Mahama, dans les capitales des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Bamako, Niamey et Ouagadougou – marque un tournant dans les relations entre l’AES et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette mission pourrait ouvrir la voie à une reconnaissance officielle de l’AES par la Cédéao, une évolution stratégique pour l’équilibre régional en Afrique de l’Ouest.

 

Contexte : Une fracture entre la Cédéao et l’AES

L’AES, formée en septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est née en réaction aux tensions avec la Cédéao après les coups d’État successifs ayant renversé les régimes civils dans ces pays.

  • Ces trois nations ont été suspendues de la Cédéao, puis ont annoncé leur retrait officiel en janvier 2024, dénonçant des sanctions économiques et politiques jugées injustes.
  • En réponse, elles ont consolidé leur propre alliance régionale centrée sur la coopération sécuritaire et militaire pour lutter contre le terrorisme et défendre leur souveraineté.

Jusqu’ici, la Cédéao avait refusé de reconnaître l’AES comme une entité régionale légitime. Cependant, la tournée du président ghanéen pourrait modifier cette dynamique.

Les enjeux de la tournée diplomatique du Ghana

John Dramani Mahama, envoyé spécial de la Cédéao, s’est rendu début mars 2025 à Bamako, Niamey et Ouagadougou avec un objectif clair : explorer les conditions d’un dialogue constructif entre la Cédéao et l’AES.

 

Objectifs de la mission :

  • Favoriser la réconciliation entre la Cédéao et les États membres de l’AES.
  • Encourager une reconnaissance de l’AES en tant qu’organisation légitime.
  • Renforcer la coopération sécuritaire pour lutter contre le terrorisme qui frappe la région.

Lors de ses rencontres avec Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdourahamane Tiani (Niger), le président ghanéen a insisté sur l’importance d’un partenariat équilibré et sur la nécessité de préserver l’unité régionale malgré les divergences politiques.


Vers une reconnaissance officielle de l’AES ?

  • L’AES revendique une autonomie stratégique et militaire, mais n’exclut pas une coopération économique et sécuritaire avec la Cédéao.
  • La Cédéao, consciente des risques de fragmentation régionale, pourrait être amenée à institutionnaliser un dialogue avec l’AES, notamment pour harmoniser les efforts de lutte contre le djihadisme au Sahel.
  • Une reconnaissance mutuelle permettrait aux trois pays de retrouver un accès aux échanges économiques avec les autres États ouest-africains, sans remettre en question leur autodétermination.

 

Les défis et obstacles à surmonter

Incertitude politique : La Cédéao a historiquement défendu des principes démocratiques, alors que les gouvernements de l’AES sont issus de transitions militaires.

Harmonisation des stratégies de sécurité : Les doctrines militaires des deux organisations doivent être alignées pour une coopération efficace.

Impact sur les relations internationales : La reconnaissance de l’AES pourrait modifier les équilibres géopolitiques régionaux, notamment vis-à-vis des puissances étrangères impliquées en Afrique de l’Ouest.

Un tournant stratégique pour l’Afrique de l’Ouest

La tournée du président ghanéen marque une étape clé vers une potentielle normalisation des relations entre la Cédéao et l’AES. Si un compromis est trouvé, cela pourrait renforcer la stabilité régionale et permettre une coopération plus efficace face aux défis sécuritaires et économiques.

Toutefois, cette reconnaissance de l’AES par la Cédéao nécessitera des négociations approfondies et des engagements clairs de part et d’autre. L’avenir des relations entre ces deux blocs se joue désormais sur la capacité des dirigeants à concilier souveraineté nationale et intégration régionale.

Pénurie d’essence au Niger

Pénurie d’essence au Niger : Une crise énergétique aux multiples enjeux

Depuis plusieurs semaines, le Niger fait face à une pénurie d’essence sans précédent, perturbant l’économie et le quotidien des populations. Cette situation a entraîné des files d’attente interminables dans les stations-service, avec de nombreuses stations totalement à sec, notamment dans la capitale Niamey.

Les causes de la pénurie

La crise actuelle trouve son origine dans plusieurs facteurs structurels et conjoncturels :

  1. La diminution du marché noir Historiquement, une part importante de l’essence consommée au Niger provenait du marché noir, alimenté en grande partie par la contrebande en provenance du Nigeria. Cependant, la suppression des subventions sur les carburants au Nigeria en 2023 a entraîné une hausse des prix, rendant cette activité moins lucrative et réduisant ainsi l’offre clandestine d’essence sur le marché nigérien.
  2. Une production nationale insuffisante La Société de Raffinage de Zinder (SORAZ), principale source de production d’essence du pays, ne parvient pas à répondre à la demande. Actuellement, elle ne fournit qu’environ 25 citernes par jour, alors que les besoins quotidiens du pays sont estimés entre 40 et 50 citernes.
  3. Les difficultés logistiques d’approvisionnement Face au déficit de production locale, la Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP) a mis en place un plan d’importation de carburant. Des stocks importants sont disponibles à Lomé, au Togo, mais leur acheminement reste complexe. Les camions doivent traverser des zones instables, nécessitant des escortes militaires pour garantir la sécurité du transport.

Conséquences économiques et sociales

La pénurie d’essence a des répercussions significatives sur plusieurs secteurs :

  • Impact sur les transports : Les prix du transport ont fortement augmenté, affectant les travailleurs et les petites entreprises dépendantes de la mobilité.
  • Ralentissement des activités économiques : De nombreuses entreprises, notamment celles utilisant des groupes électrogènes, subissent des perturbations dans leur production.
  • Inflation : La hausse du coût du transport se répercute sur le prix des marchandises, augmentant le coût de la vie pour la population.

Solutions et perspectives

Pour remédier à cette crise, plusieurs mesures sont en cours d’étude :

  • Augmentation de la production locale : Un renforcement des capacités de la SORAZ pourrait permettre de réduire la dépendance aux importations.
  • Diversification des sources d’approvisionnement : Accélérer et sécuriser l’importation depuis d’autres pays voisins.
  • Renforcement de la logistique de distribution : Optimiser la gestion des stocks et le transport pour assurer un approvisionnement plus régulier.

La pénurie actuelle met en lumière les défis structurels du secteur énergétique nigérien. Il est crucial pour le pays de développer une stratégie durable visant à assurer son autosuffisance énergétique et à stabiliser le marché du carburant.

Le Senegal a lEre du Gaz

Le Sénégal à l’Ère du Gaz : Opportunités et Défis d’un Nouveau Producteur Émergent

Le Sénégal a récemment franchi une étape cruciale en lançant la production de gaz naturel, marquant un tournant décisif dans son développement énergétique. Avec des projets d’envergure comme Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et Yakaar-Teranga, le pays se positionne comme un acteur stratégique dans le secteur gazier en Afrique de l’Ouest. Quels sont les enjeux et les perspectives de cette transformation énergétique ?

Un secteur gazier en pleine expansion

L’exploitation du gaz naturel au Sénégal repose principalement sur deux projets majeurs :

Grand Tortue Ahmeyim (GTA) : Un projet d’envergure régionale

Situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, le projet GTA est l’un des plus grands gisements offshore d’Afrique de l’Ouest. La production de gaz naturel liquéfié (GNL) a officiellement débuté le 31 décembre 2024, avec une capacité estimée à 2,5 millions de tonnes par an.

Partenaires clés : BP, Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et SMH (Mauritanie).

Objectif : Exportation de GNL et développement du marché gazier régional.

Impact : Création d’emplois, renforcement de la souveraineté énergétique et attractivité pour les investisseurs internationaux.

Yakaar-Teranga : Un projet stratégique pour l’indépendance énergétique

Attendue pour le premier trimestre 2025, la décision finale d’investissement du projet Yakaar-Teranga sera un tournant pour l’industrie énergétique sénégalaise. Contrairement à GTA, ce projet vise prioritairement le marché local, avec pour ambition d’alimenter les centrales électriques et d’optimiser l’accès à l’énergie pour les industries et les ménages.

Des infrastructures modernes pour un secteur compétitif

Pour assurer le transport et la distribution du gaz, le Sénégal investit dans des infrastructures de pointe, dont un gazoduc de 400 km, évalué à 650 milliards de FCFA. Cette infrastructure jouera un rôle clé dans :

La transition énergétique en réduisant la dépendance au pétrole et au charbon.

L’industrialisation en garantissant une énergie plus accessible et compétitive.

L’exportation vers les pays voisins, renforçant ainsi la coopération énergétique régionale.

Un levier pour la croissance économique et la transition énergétique

L’exploitation du gaz naturel représente une opportunité unique pour le Sénégal, avec plusieurs avantages :

📌 Développement industriel : Un accès à une énergie moins chère et plus stable favorisera l’essor de nouveaux secteurs (chimie, agro-industrie, métallurgie).

📌 Réduction du coût de l’électricité : Un mix énergétique plus équilibré et des investissements dans les infrastructures permettront d’alléger la facture énergétique des ménages et des entreprises.

📌 Investissements étrangers : L’essor du gaz attire de nombreux investisseurs, consolidant la position du Sénégal comme hub énergétique en Afrique de l’Ouest.

En parallèle, le Sénégal s’engage dans une transition énergétique équilibrée, avec un objectif de 40 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, grâce à un Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP) conclu avec des acteurs internationaux (Allemagne, France, UE, Canada, Royaume-Uni).

Défis et perspectives à venir

Malgré ces avancées, plusieurs défis restent à relever :

Gestion des revenus du gaz : Comment garantir une répartition équitable des bénéfices au profit du développement économique et social ?

Impacts environnementaux : Assurer une exploitation respectueuse des normes environnementales et minimiser l’empreinte carbone.

Tensions géopolitiques et diplomatiques : Préserver la stabilité régionale et gérer les enjeux transfrontaliers avec la Mauritanie.

Avec le début de la production gazière, le Sénégal entre dans une nouvelle ère économique et énergétique. Entre opportunités de développement et défis à relever, le pays doit maintenant mettre en place une gestion efficace et durable de ses ressources pour transformer cette manne en moteur de croissance et de prospérité.

Le Sénégal parviendra-t-il à tirer pleinement profit de son potentiel gazier ? Seul un équilibre entre exploitation responsable, industrialisation et transition énergétique garantira un avenir prospère et durable.

Visite de John Dramani Mahama a Niamey 1

Niger-Ghana : Une coopération renforcée pour lutter contre le terrorisme au Sahel

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a récemment effectué une visite officielle à Niamey, où il s’est entretenu avec le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien. Cette rencontre marque une volonté affirmée des deux pays de dynamiser leur coopération bilatérale et de renforcer leur engagement commun contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Une volonté de coopération renforcée

Dans un contexte de tensions géopolitiques en Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Niger cherchent à consolider leurs relations, notamment après la sortie de ce dernier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024. Cette visite s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à faciliter la réconciliation entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Niger, le Mali et le Burkina Faso – et la CEDEAO, dont le Ghana reste un acteur clé.

John Dramani Mahama a souligné l’importance de la stabilité régionale pour la prospérité économique et la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Son homologue nigérien a, quant à lui, réaffirmé l’engagement du Niger à travailler de concert avec les pays voisins afin de lutter efficacement contre la menace djihadiste.

Un front uni contre le terrorisme au Sahel

Le Sahel reste une zone particulièrement vulnérable aux attaques des groupes terroristes, notamment affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Face à cette menace croissante, le Niger et ses alliés de l’AES ont récemment annoncé la formation d’une force conjointe de 5 000 soldats dédiée à la lutte contre le terrorisme.

Dans ce cadre, le Ghana pourrait jouer un rôle stratégique en facilitant l’échange de renseignements, le renforcement des capacités militaires et la coopération logistique. La visite du président Mahama témoigne de la nécessité d’une approche collective pour stabiliser la région et empêcher l’expansion des groupes extrémistes vers le golfe de Guinée.

Enjeux économiques et diplomatiques

Au-delà des questions sécuritaires, cette rencontre vise également à renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les deux nations. Le Ghana, en tant que puissance économique régionale, pourrait offrir un appui stratégique au Niger, dont l’économie reste fragilisée par les sanctions et l’instabilité politique.

Sur le plan diplomatique, cette visite marque un tournant dans les relations entre les pays d’Afrique de l’Ouest, en mettant en avant la nécessité d’un dialogue inclusif entre la CEDEAO et l’AES. Le Ghana pourrait ainsi jouer un rôle de médiateur dans la réintégration progressive des États membres de l’AES au sein des institutions sous-régionales.

Perspectives et défis

Si cette initiative ouvre la voie à une meilleure coordination régionale, plusieurs défis subsistent :

L’efficacité de la force conjointe de l’AES face aux groupes terroristes bien implantés.

Le maintien de l’équilibre diplomatique entre les pays de l’AES et ceux de la CEDEAO.

Le financement et la logistique des opérations de lutte contre le terrorisme.

Cette coopération entre le Niger et le Ghana illustre une prise de conscience collective quant à la nécessité de stratégies concertées pour faire face aux défis sécuritaires et économiques. Reste à voir comment ces engagements seront mis en œuvre dans les prochains mois et quels seront les impacts sur la stabilité de la région.

Tchad Haroun Kabadi elu president du premier Senat

Tchad : Haroun Kabadi élu président du premier Sénat

Le Tchad a franchi une étape historique en installant son premier Sénat, avec à sa tête Haroun Kabadi, élu président de cette nouvelle institution. Cette avancée s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la cinquième République tchadienne, visant à renforcer les structures démocratiques du pays.

Instauration du Premier Sénat Tchadien

Le 7 mars 2025, les 69 sénateurs composant le premier Sénat du Tchad ont été officiellement installés lors d’une cérémonie au Palais des Arts et de la Culture, désormais siège de la chambre haute du Parlement. Parmi eux, 46 ont été élus par suffrage indirect le 25 février, tandis que 23 ont été nommés par le président de la République, conformément aux dispositions constitutionnelles. 

Élection de Haroun Kabadi à la Présidence du Sénat

Lors de cette première séance, les sénateurs ont élu à l’unanimité Haroun Kabadi comme président du Sénat. Ancien président de l’Assemblée nationale pendant 14 ans et figure politique de premier plan, Kabadi apporte une expérience significative à cette nouvelle institution. Il a exprimé sa gratitude envers ses collègues pour la confiance accordée et a réaffirmé son engagement à servir la nation tchadienne. 

Perspectives pour le Sénat Tchadien

La création du Sénat marque une étape clé dans le processus de transition politique du Tchad. Cette institution est appelée à jouer un rôle majeur dans l’élaboration et la révision des lois, contribuant ainsi à la stabilité et à la consolidation démocratique du pays. Sous la présidence de Haroun Kabadi, le Sénat devra relever les défis liés à sa mise en place et à son fonctionnement, tout en œuvrant pour le bien-être du peuple tchadien.

Cette évolution institutionnelle témoigne de la volonté des autorités tchadiennes de renforcer les bases démocratiques et de promouvoir une gouvernance inclusive, répondant aux aspirations de la population pour une représentation politique élargie et efficace.

Guinée Mamadi Doumbia

Guinée : Doumbouya accélère l’électrification rurale

Le Président de la République de Guinée, le Colonel Mamadi Doumbouya, a lancé un ambitieux programme d’électrification visant à transformer le pays en fournissant un accès universel à l’électricité. Ce projet, qui cible 293 localités à travers le territoire national, reflète une volonté de développement inclusif et d’amélioration des conditions de vie des populations rurales et urbaines.

Un Projet d’Envergure Nationale

Les localités concernées par ce programme d’électrification se répartissent comme suit :

N’Zérékoré : 81 localités

Yomou : 41 localités

Kankan : 68 localités

Télimélé : 15 localités

Kérouané : 4 localités

Beyla : 5 localités

Lola : 18 localités

Siguiri : 40 localités

Conakry/Ratoma : 21 localités

Ce projet ambitieux vise à fournir une alimentation électrique stable et continue, disponible 24h/24, à ces communautés. L’objectif est de stimuler le développement économique local, d’améliorer les services sociaux de base et de réduire les inégalités entre les zones urbaines et rurales.

L’Électricité : Moteur du Développement Socio-Économique

L’accès à l’électricité est essentiel pour le développement. Il permet aux enfants d’étudier dans de meilleures conditions, aux centres de santé de fonctionner efficacement, aux entreprises locales de se développer et aux industries de prospérer. En électrifiant ces localités, le gouvernement guinéen crée des opportunités économiques et sociales, renforçant ainsi la cohésion nationale et l’inclusion sociale.

Un Engagement Fort du Gouvernement

Ce programme d’électrification massive témoigne de l’engagement du Président Doumbouya à améliorer les conditions de vie des Guinéens et à promouvoir un développement équilibré du pays. En rendant l’électricité accessible à des centaines de localités, le gouvernement soutient l’économie locale et favorise l’inclusion territoriale.

L’Agence Guinéenne d’Électrification Rurale (AGER), en partenariat avec le Programme d’Amélioration de l’Accès à l’Électricité en Guinée (PAAEG), est chargée de la mise en œuvre de ce projet. Leur mission est cruciale pour assurer le succès de cette initiative et pour garantir que les bénéfices de l’électrification se traduisent par une amélioration tangible du quotidien des populations concernées.

En conclusion, ce programme d’électrification massive représente une étape significative vers la transformation socio-économique de la Guinée, village après village, en assurant un accès équitable à une ressource essentielle qu’est l’électricité.

Les installations francaises de Marechal et Saint Exupery retrocedees au Senega 750x430 1

La France Rétrocède les Installations Militaires de Maréchal et Saint-Exupéry au Sénégal

Le 7 mars 2025, la France a officiellement restitué au Sénégal les installations militaires des quartiers Maréchal et Saint-Exupéry, situés à proximité du parc forestier et animalier de Hann. Cette rétrocession marque une étape clé dans le processus de retrait des forces françaises du territoire sénégalais et illustre l’évolution des relations bilatérales entre les deux pays.

Une Rétrocession Inscrite dans un Cadre Structuré

Cette remise d’infrastructures s’inscrit dans un calendrier établi par la commission conjointe franco-sénégalaise, qui coordonne la restitution progressive des emprises militaires françaises encore présentes au Sénégal. Les discussions, menées sous la présidence du général Abdou Latif Kamara, directeur de l’Institut de défense du Sénégal, ont permis d’acter cette restitution en présence de l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, et du général Yves Aunis, commandant des éléments français au Sénégal.

Un Retrait Progressif des Forces Françaises

Selon le communiqué de l’ambassade de France, les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry étaient prêts à être restitués depuis l’été 2024. Cette étape s’inscrit dans une transition plus large, qui prévoit le retrait définitif des troupes françaises du Sénégal, avec la restitution progressive des autres sites militaires conformément aux accords bilatéraux.

Le Sénégal et la France travaillent en parallèle à la redéfinition de leur partenariat de défense et de sécurité, afin d’adapter leur coopération aux nouvelles dynamiques géopolitiques et stratégiques.

Un Renforcement de la Souveraineté Sénégalaise

Cette rétrocession marque un tournant dans l’affirmation de la souveraineté sénégalaise, en permettant au pays de reprendre le contrôle total de son espace militaire. Elle s’inscrit également dans une dynamique plus large de reconfiguration des partenariats sécuritaires entre les pays africains et les anciennes puissances coloniales.

L’évolution de la présence militaire étrangère en Afrique suscite depuis plusieurs années des débats sur l’autonomie stratégique des nations africaines. La restitution des bases françaises au Sénégal participe à cette tendance et ouvre la voie à une coopération renouvelée, basée sur des intérêts mutuels et un respect accru de la souveraineté nationale.

Vers une Nouvelle Ère de Coopération Défense-Sécurité

Avec la restitution des installations de Maréchal et Saint-Exupéry, la France et le Sénégal renouvellent leur partenariat stratégique. La commission conjointe poursuivra ses travaux pour finaliser la remise des autres emprises encore sous contrôle français.

Cette transition représente une opportunité pour le Sénégal d’optimiser l’utilisation de ces infrastructures et de renforcer ses capacités nationales en matière de défense et de sécurité.

🚀 Un pas de plus vers une indépendance stratégique affirmée et une coopération bilatérale repensée !