Par décret présidentiel lu à la télévision nationale, le général Mamadi Doumbouya a officiellement institué le Conseil supérieur de défense et de sécurité nationale (CSDSN), un organe stratégique désormais placé sous son autorité directe, en tant que chef suprême des armées.
Ce texte réglementaire, à travers ses articles 2, 3, 4, 38, 39 et 40, encadre la création, les missions, l’organisation et le fonctionnement du Conseil. L’article 2 stipule que le CSDSN est désormais l’organe de référence en matière de politique nationale de défense et de sécurité. Il définit les grandes lignes stratégiques pour la protection du territoire, des populations, de leurs biens, ainsi que des ressources du pays, tant sur le plan intérieur qu’extérieur.
Présidé par le chef de l’État (article 3), le Conseil dispose d’un siège officiel et d’un budget propre, inscrit dans la loi de finances (article 4). Sa mission va au-delà de la simple orientation politique : il est habilité à prendre, en temps de crise ou de menace grave, toutes les mesures jugées nécessaires pour maintenir l’intégrité territoriale ou restaurer l’ordre public.
Le CSDSN aura également la charge d’organiser et de coordonner l’utilisation des forces armées et de sécurité en cas de conflit, de mobiliser les ressources nationales en situation d’urgence, et d’octroyer des moyens exceptionnels aux entités de défense et de sécurité si la situation l’exige.
Sur le plan structurel, le Conseil repose sur trois piliers :
- une instance suprême, réunissant les plus hautes autorités civiles et militaires ;
- un secrétariat général permanent chargé de la coordination technique ;
- des commissions spécialisées, dédiées à l’analyse et à la mise en œuvre des politiques spécifiques.
L’instance suprême du CSDSN est composée notamment du président de la République (président du Conseil), du Premier ministre (premier vice-président), du ministre de la Défense nationale (deuxième vice-président), et des ministres en charge de la Sécurité, de l’Administration du territoire, des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Économie, du Budget, ainsi que des chefs militaires, dont le chef d’état-major général des armées et le haut commandant de la gendarmerie.
Par cette décision, le président Doumbouya affirme sa volonté de centraliser la gouvernance sécuritaire autour d’une instance à la fois politique et opérationnelle, capable de répondre efficacement aux menaces pesant sur la Guinée. Ce nouvel organe traduit une ambition claire : renforcer l’anticipation, la coordination et la souveraineté dans la gestion des enjeux de sécurité nationale.